La soirée d’ouverture de la première édition du « Dz world Music », abritée lundi soir par le palais de la culture Malek Haddad, a été originale à plus d’un titre ; le public constantinois a redécouvert un genre musical rarement mis en avant lors des différentes manifestations musicales nationales : la musique celte. 

C’est le groupe local Ethnosphère qui a eu l’occasion de plonger la salle dans une ambiance fortement celtique, nuancées par moments par des sons latinos, et d’autres fois par des touches orientales, avec notamment la reprise d’un vieux morceau de Enrico Macias, un autre enfant de la ville.

Le groupe constantinois n’a pas non plus manqué de faire un clin d’œil à Ennio Morricone, et ce lorsque Djebrane Belahmeur, flûte en main, glisse subtilement un air de « Il était une fois en Amérique », du compositeur italien, au milieu d’une des compositions du groupe. Une performance saluée d’ailleurs par le public, qui semblait émerveillé par les aptitudes de ce flûtiste, également excellent à la clarinette.

Le groupe qui se dit très influencé par le musicien kabyle Idir, n’a pas manqué d’interpréter des morceaux qui s’en inspirent. Pour ce qui est de l’empreinte latino-américaine, surtout cubaine, le très dynamique Carlos, aux percussions, coiffé d’un joli borsalino blanc, a donné à cet ensemble une touche rafraîchissante, rompant avec l’exécution parfois solennelle des autres musiciens. El Cubano s’est même offert un duel avec le fameux percussionniste constantinois, Nadir Boudaâ, lors d’un sympathique moment d’improvisation, malheureusement trop court.

Tyako…de l’énergie dans le jeu

La deuxième partie de la soirée confiée aux soins du groupe français Tyako, a été quelque peu perturbée par des incidents techniques récurrents, notamment les coupures de courant au niveau de la scène. Des moments gênants pour les musiciens, qui ont eu le bon esprit de les convertir en de jolis instants d’improvisation, particulièrement le duo harmonieux, entre le saxophoniste Dominique Gatto et le batteur Jonathan Thillot.

L’énergie que cette paire a mise dans l’exécution des notes a fait presque oublier au public que les enceintes et amplis étaient en rade. Leur son parvenait tout de même jusqu’au fond de la salle, au grand bonheur des jeunes présents. Les artistes de Tyako ont fait preuve d’une grande humilité et générosité, évitant de verser dans l’excès de zèle, des musiciens, en somme, comme les mélomanes constantinois les aiment.

Ce groupe, très doué au demeurant, est versé dans la jazz-fusion et joue aussi bien des reprises colorées au son jazzy, notamment Stevie Wonder, que ses propres compositions, dont la plupart sont l’œuvre du claviériste Yoann Turpin, un petit génie des doigts.

Enfin, pour un coup d’essai, cette première édition semble évoluer sur le bon chemin, pour peu qu’il soit mis fin aux difficultés techniques, comme l’indispensable volet acoustique qui défigure un peu le jeu des groupes se produisant sur la scène du palais de la culture Malek Haddad.

Lamine Benzaoui

Article paru sur EL WATAN