Elle est mon alliance à mon doigt
Mon adolescence à mon bras
Et ma préférence infinie
J’ai le coeur empli de Suzy ….

 

Il y a 4 ans Suzy nous quittait

laissant Enrico, ses enfants et sa famille démunis

Mais elle a su continuer à veiller sur eux

Nous ne l’oublions pas

et tout particulièrement aujourd’hui

Toutes nos pensées sont pour elle

Avant son concert hommage, vendredi soir à Hyères, le chanteur s’est rendu à la brigade de Pierrefeu pour soutenir les familles et les amis des deux gendarmes tuées en juin à Collobrières

Il y a ces deux portraits, entourés d’une petite guirlande dans l’air du temps. Bleue. Deux photos pour deux étoiles. Bleues, elles aussi. Comme le nom de l’association créée par leurs collègues, leurs amis, ici à la brigade de Pierrefeu, pour que personne ne les oublie. Deux visages qui semblent veiller, d’où qu’ils regardent, sur leurs proches, dont le monde a basculé le soir du 17 juin. Sur ces pères, ces mères, qui ne reverront plus leur enfant. Sur ces deux petites filles pour qui les bras de leur papa comptent désormais pour quatre.

Ils étaient presque tous réunis, hier, dans la salle de repos que le maréchal des logis-chef Audrey Bertaut-Landry et l’adjudant Alicia Champlon, les gendarmes tuées en service à Collobrières, avaient repeint ensemble peu avant le drame. Tous réunis pour elles. Autour d’elles. Et comptaient parmi eux un soutien au grand cœur : Enrico Macias, venu les rencontrer avant le concert hommage qu’il donnait, hier soir, au casino d’Hyères.

«Si seulement je pouvais les ramener»

«J’ai beaucoup de peine, je suis très touché», répète-t-il à plusieurs reprises en embrassant les parents et le mari d’Audrey, comme s’il était un peu, lui aussi, de la famille. Essuyant les sanglots de sa plus petite fille, étreignant la plus grande. Aux mercis, il répond «C’est rien, si seulement je pouvais les ramener». Si seulement…

La maman d’Alicia, qui habite dans la Meuse, ne pouvait être présente. Elle avait donc confié à la meilleure amie de sa fille, Valérie Faivre, une lettre pour le chanteur : « Elle n’a pas pu venir car elle a repris le travail.Ça l’aide. Elle a écrit à Enrico Macias pour lui dire qu’elle regrettait vraiment de ne pouvoir être là. Elle l’aime beaucoup et a été très touchée par sa venue. Elle lui a même dit que si, toutefois, il passait en Lorraine, elle aimerait le rencontrer. » À la lecture de ce mot, l’artiste laisse entendre un « c’est fabuleux » d’émotion.

C’est lors d’une photo faite avec Mickaël Modrany, chanteur et proche de Valérie, qu’Enrico Macias a proposé spontanément de jouer à Hyères. Comme une évidence : « Je suis venu de tout mon cœur pour soutenir les familles. Tout le monde doit être solidaire de la douleur de ces gens-là,explique-t-il. Alicia et Audrey, on a ravi leur vie. Elles n’étaient même pas en service commandé : c’est gratuit, comme acte. »

«La vengeance, ça ne sert à rien»

Envoyant toujours le message de paix et de fraternité qui le caractérise, il n’en oublie pas pour autant qu’Audrey et Alicia sont « tombées » sous les balles d’un tueur : « J’ai dit que la vengeance, ça ne sert à rien. La haine et surtout l’énergie de la haine des familles va aller jusqu’à l’assassin pour qu’il voie que ce qu’il a fait est horrible. Mourir ? Tout le monde meurt un jour ou l’autre : ce serait presque lui faire un cadeau. Il faut qu’il réalise ce qu’il a fait. Et c’est lui qui va souffrir, j’y crois. »

Moment empreint de sincérité ; l’artiste a ensuite repris la route d’Hyères, pour chanter pour ces deux femmes d’honneur. Deux étoiles, bleues, qui grâce à lui brillaient encore plus intensément au-dessus de la scène qui leur était dédiée. Et dans tous les cœurs où leur souvenir reste ancré.

 

 


Les stars soutiennent Étoiles bleues

L’association Étoiles bleues, présidée par l’ami d’Audrey et Alicia, le gendarme Gilles Bidaut, a reçu le soutien de nombreuses célébrités. Après la commercialisation de petits bracelets bleus au nom des deux militaires, vendus 2 €, un véritable élan de solidarité people s’organise désormais autour de la mémoire « des filles ».

Si Jean-Pierre Foucault a été le premier à l’arborer, dernièrement, c’est Jean-Paul Belmondo qui a posé avec. Tout comme Jean-Jacques Goldman, qui a envoyé de plus un mot à l’association, visible sur la page Facebook Association Étoiles bleues: «Alicia, Audrey, nées pour donner la vie et la défendre, au prix de la leur… Mais si vivantes dans nos pensées. Très touché.»

Association Étoiles bleues Impasse Frédéric-Mistral, 83390 Pierrefeu-du-Var.

 

Article paru sur Var matin : http://www.varmatin.com/hyeres/enrico-macias-a-pierrefeu-pour-audrey-et-alicia.1075812.html

© Ugoprod / Vanglabeke Films

Fin Novembre, nous vous annoncions, en avant première,  ce tout nouveau documentaire
En voici l’annonce officielle

Empreintes

Vendredi 18 janvier 2013 à 21.30 – France 5
Collection documentaire
Durée
52’
Réalisation Antoine Casubolo Ferro
Production Ugoprod / Vanglabeke Films, avec la participation de France Télévisions
Année 2012
Enrico Macias, de son vrai nom Gaston Ghrenassia, avait un nom prédestiné pour la musique. En hébreu et en arabe, son patronyme signifie en effet : « chanteur pour Dieu ». Dès sa plus tendre enfance, il baigne dans cet univers. « C’est comme si j’étais un poisson et que la musique était la mer », explique-t-il. Son père et son futur beau-père jouent le malouf, la musique arabo-andalouse. A l’âge de 7 ans, il apprend tout seul à jouer de la mandoline. « C’était un don chez moi », reconnaît-il. Il joue ensuite de la guitare et chante avec un groupe de gitans. Sa vocation est née. Le succès, le jeune pied-noir de Constantine le connaîtra au moment de l’indépendance de l’Algérie avec Adieu mon pays. Il ne se démentira pas. Aujourd’hui, Enrico Macias fête ses cinquante ans de carrière et 50 millions de disques vendus…

Isabelle Ducrocq

Extraits

«  Toute ma vie, j’ai été le pont entre tous les conflits pour essayer de réunir tout le monde. Il ne faut pas oublier que je suis né dans une ville qui s’appelle Constantine. C’était une ville pleine de ponts. Alors je suis un homme de ponts ! »
« La musique, c’est un médicament pour moi. »
« Je veux surtout qu’on dise que je suis le plus grand chanteur de la fête. Parce que ça, c’est le plus grand message. »
« De l’âge de 15 ans à l’âge de 22 ans, je n’ai pas eu de jeunesse. Ma jeunesse s’est passée sous les bombes, sous la violence, sous l’incertitude, l’inquiétude de savoir si on allait rentrer le soir chez nous, la perte d’être chers, la perte d’amis, les grenades qui explosaient à chaque coin de rue de Constantine. »
«  Le fait d’avoir été instituteur m’a donné une force inouïe pour emballer les salles. Parce que la pédagogie, ça fait partie de notre métier de chanteur. »