Enrico Macias et Antoine Casubolo Ferro

Nous vous avons, ici même, dès novembre dernier, annoncé la diffusion d’un nouveau film documentaire sur notre chanteur préféré.

Jeudi 10 janvier, avait lieu au siège de la SACEM à Neuilly sur Seine, l’avant-première de ce documentaire réalisé par Antoine Casubolo Ferro et coproduit par UGOPROD et VANGLABEKE Films, avec la participation de France Télévisions, du CNC et de la SACEM.

ENRICO MACIAS LA VIE EN CHANSONS

Enrico Macias, qui n’avait pas vu le film auparavant, était, bien entendu, l’invité d’honneur de cette soirée qui réunissait autour de lui ses enfants, Jocya et Jean Claude, ses amis parmi lesquels Jean Claudric, Charley Marouani, Régis Talar, et ses fans.

La projection a été précédée d’une présentation du directeur de la SACEM et d’un très bel éloge de son président d’honneur, Claude Lemesle. Ce célèbre parolier, ami de longue date d’Enrico, a notamment souligné la « triple empreinte laissée par l’artiste dans le monde de la chanson : l’empreinte musicale de ses mélodies ensoleillées influencées par son héritage arabo-andalou, l’empreinte vocale d’une voix reconnaissable entre toutes et l’empreinte humaine d’un message d’amitié et de fraternité entre tous les peuples et les communautés ».

Antoine Casubolo qui a ensuite présenté son film a expliqué, qu’à l’âge de 6 ans, il croyait que la chanson « Adieu mon pays » était pour sa maman qui venait de quitter la Tunisie et qu’il pensait qu’Enrico était son Tonton. Ainsi, depuis toujours, Enrico Macias faisait partie de sa famille.

Réalisé dans le cadre de la collection de documentaires « Empreintes » de France 5 présentée par Annick Cojean,  ce film de 50 mn est un témoignage, tantôt  drôle, tantôt émouvant, du parcours exceptionnel d’un enfant de Constantine, tombé dans la musique dès sa naissance, et forgé par une histoire personnelle qui lui a enseigné l’amour de son prochain dans le respect et la fraternité.
Il nous retrace le parcours d’un homme qui, bien que souvent brocardé pour ses idées taxées de démagogues, a su garder son authenticité, la mémoire de ses racines, l’amour de sa famille, et poursuivre, malgré les épreuves, son combat pour la paix avec pour seules armes sa fidèle guitare et sa voix, toutes deux aux sonorités si chaudes et uniques, pour délivrer son message universel.

Enrico dit d’ailleurs de lui-même : « Toute ma vie, j’ai été un pont entre tous les conflits pour essayer de réunir tout le monde. Il ne faut pas oublier que je suis né dans une ville pleine de ponts. Alors je suis un homme de ponts ».

De chanson en chanson, de musique en musique, ce film nous fait voyager de nostalgie en airs de fêtes mais nous laisse toujours l’espoir d’un monde meilleur au son de la voix ensoleillée de ce chanteur qui a su si bien relier l’orient et l’occident.

Les invités qui sont passés, durant ces 50 mn, du rire à l’émotion pour finir avec quelques perles de larmes au coin des yeux, a salué par un tonnerre d’applaudissements à la fois le travail du réalisateur qui a su tracer ce si touchant portrait,  et l’œuvre de l’artiste qui lui, a su conquérir le cœur des foules.

Profondément ému lui aussi par ce double hommage, Enrico Macias est ensuite monté sur scène et, en remerciement, mieux que des mots, il a pris sa guitare et il a chanté quelques-uns des nombreux succès qui ont jalonné ces 50 ans de carrière et 50 millions de disques vendus

 

Nous ne saurions que vous recommander de ne pas rater la diffusion de cette émission sur France 5

Empreintes « Enrico Macias La vie en chansons »

VENDREDI 18 JANVIER 2013 à 21h30

et rediffusion

DIMANCHE 20 JANVIER 2013 à 7h45

 

Merci à Antoine Casubolo pour cette belle réalisation

Et Merci Enrico pour ces 50 années de bonheur

Que ça dure ainsi jusqu’à 120 ans !

Chanteur à succès, aimé sur les deux rives de la Méditerranée, Enrico Macias rêve de retourner sur les traces de son enfance et chanter en Algérie. En attendant de pouvoir le faire, c’est sur France 5 qu’il livre ses confessions intimes.

Paris. De notre correspondant   Jeudi dernier, dans l’auditorium comble de la SACEM, à Neuilly, était projeté en avant-première le documentaire du magazine Empreintes de France 5, consacré à la star des pieds-noirs, Enrico Macias, 74 ans, 50 ans de carrière et 50 millions d’albums vendus dans le monde. Ah ! Qu’elles sont jolies les chansons d’Enrico ! Elles ponctuent l’émission, intitulée justement «Une vie en chansons», programmée pour vendredi 18 janvier et rediffusée le 20 janvier. A la SACEM (organisme protégeant les droits d’auteur des artistes français), on se serait cru à un de ces mariages où les proches des mariés  projettent un film de leur vie concocté en douce, retraçant leur parcours jusqu’à ce jour de noces, faisant rire et pleurer l’ensemble des convives. C’était un peu pareil : Enrico, au cinquième rang, n’avait pas vu le film réalisé par Antoine Casubolo-Ferro. Il se murmurait déjà  que c’était l’une des plus «belles empreintes» de la collection.

Tout autour, avaient pris place sa famille, sa fille qui fêtait ce soir-là ses cinquante ans, son fils Jean-Claude, musicien lui aussi, mais qui a préféré la contrebasse à la guitare ou au mandole, «par amour du jazz», des petits-enfants, des proches et des fans de toujours, Manou Roblin,  la veuve de Jacques Demarny, parolier historique d’Enrico Macias, avec Pascal-René Blanc, que le chanteur cite beaucoup dans le sujet. Claude Lemesle, président d’honneur de la SACEM, eut ces mots qui précédèrent la projection, sans savoir qu’ils résumeraient si bien la construction même du sujet. S’adressant à Enrico Macias : «Tu es une empreinte musicale. Tes chansons te ressemblent et nous pénètrent. Une empreinte vocale. Il suffit d’écouter la radio pour savoir que c’est rare. Tu as donné tes chansons au peuple. D’abord, les rapatriés, puis pour toute la France. Et tu as étendu cette trace de façon internationale.» Réponse du musicien : «La SACEM est la première maison qui m’a accueilli à mon arrivée d’Algérie et où je me suis senti protégé.»

«La musique, c’est mon médicament»

Enrico n’a jamais pu y retourner depuis le départ précipité en 1962. Alors, forcément, toujours ce soir-là à la SACEM, les derniers mots du réalisateur, Antoine Casubolo-Ferro, ont eu un écho particulier : «En 1963, j’avais 16 ans. Je croyais que la chanson J’ai quitté mon pays était pour ma maman qui venait de quitter la Tunisie.» On comprit aussitôt que ce film avait constitué pour lui aussi une œuvre intime, où Enrico Macias, né Gaston Ghrenassia, à Constantine, le 11 décembre 1938, parlait à travers lui de l’histoire de tout un pan de la population française. La force du sujet est de nous faire rire. Il y a de la mélancolie, forcément de la nostalgie, mais aussi beaucoup de légèreté grâce à la faconde de l’artiste et cette musique contagieuse qu’il a le don de jouer, le malouf, répertoire arabo-andalou de Constantine. «La musique, c’est mon médicament», dit celui qui fut révélé par l’émission Cinq colonnes à la Une en chantant Adieu mon pays. Ses pérégrinations chromatiques révèlent les états d’âme, les convictions de celui qui veut être avant tout le chanteur de la fête. Les gens du Nord, Les filles de mon pays, Le Mendiant de l’amour, mais aussi Un berger vient de tomber, écrite quand le président égyptien, Anouar El Sadate, a été assassiné, et enfin Le voyage, titre phare de son album Oranges amères, chanté en 2008, après que les islamistes lui aient interdit d’aller en Algérie où le président Bouteflika l’avait pourtant officiellement invité.

Yacine Farah

Article paru le mardi 15 janvier 2013 sur El WATAN : http://www.elwatan.com/hebdo/france/revoir-sidi-mabrouk-et-mourir-15-01-2013-199529_155.php