Vous semblez avoir puisé dans vos racines autant que dans vos voyages pour ce nouvel album ?
Si je l’ai intitulé Voyage d’une mélodie, c’est parce que les mélodies voyagent effectivement dans le monde. Ce que j’ai fait, c’est que j’ai essayé de les attraper. C’est pour ça que j’ai mis des chansons arabo-andalouses, des chansons d’Europe de l’Est, des chansons yiddish, des chansons berbères – ce qui est une première pour moi -, de la musique chantée en ladino, qui est le yiddish espagnol… J’ai voulu faire un tour du monde des cultures pour rendre complémentaires nos différences.

Est-ce que la musique ne réalise pas depuis longtemps ce rapprochement, cette fusion des différences ?
Si, absolument. C’est bien pour ça que j’ai voulu favoriser l’échange sur ce disque. Lorsqu’on joue de la musique, il existe un échange profond, un langage commun qui s’affranchit des différences. C’est comme avec la tradition et la modernité, qui paraissent s’opposer et qui finissent toujours par se retrouver. C’est pour ça que, sur ce disque, j’ai pris quelqu’un comme Socalled (1), qui a travaillé avec mon fils à donner cette couleur un peu plus moderne, qui a réussi à moderniser le traditionnel.

Comment s’est passé l’enregistrement ?
Le concept a été très bien travaillé par Socalled et mon fils. Et ils ont tellement bien travaillé que lorsque nous sommes rentrés en studio, le disque a été enregistré à une vitesse record. Et dans le plaisir absolu. J’ai adoré faire ça.
Mes musiciens, qui m’accompagnent depuis très longtemps, ont interprété des musiques qui leur étaient étrangères avec beaucoup de facilité, en les intégrant très rapidement. Cela prouve bien qu’il n’y a pas de drapeaux, pas de frontières entre les musiques. C’est le seul mode d’expression qui n’a pas besoin de passeport.
« J’ai fait une carrière internationale dans des pays où on ne comprenait pas un traître mot de ce que je disais »

La suite de l’Interview parue dans le journal « L’Union » en suivant ce lien :

http://www.lunion.presse.fr/article/culture-et-loisirs/enrico-macias-%C2%AB-jai-adore-faire-ce-disque-%C2%BB

Pour tous les inconditionnels d’Enrico Macias

Vous pourrez l’écouter sur les ondes, et le voir sur votre petit ou grand écran 

SAMEDI 12 MARS 2011

Sur RADIO FRANCE BLEU dans l’émission animée par Serge POEZEVARA
« On repeint la musique » de 14h à 16h

Sur FRANCE 2 dans l’émission de Laurent Ruquier
« On est pas couché » à 22h50

Bon weekend à tous !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=edgyjJ9W1J8[/youtube]

Le nouvel album d’Enrico Macias, « Voyage d’une mélodie », est maintenant en vente depuis lundi

Il est sublime et nous vous recommandons vivement de vous le procurer

Voici le making off présenté lors de l’émission « Vivement dimanche » de Michel Drucker

L’artiste québécoise d’origine algérienne Lynda Thalie chantera à l’Olympia de Paris à compter du 24 mars. Elle se produira alors en première partie du légendaire Enrico Macias.

Lynda Thalie brûlera les planches de l’Olympia du 24 au 27 mars. Elle s’y produira à quatre reprises avant le tour de chant d’Enrico Macias. De nombreux intervenants de l’industrie musicale française devraient être sur place pour découvrir la Québécoise.

À son retour de France, Lynda Thalie sera de passage au Salon du livre de Québec. Elle y présentera son récit autobiographique «Survivre après le naufrage», qui retrace son départ précipité d’une Algérie à feu et à sang.

Le 14 avril, Lynda Thalie offrira un concert intime et acoustique au Centre Segal des arts de la scène, à Montréal. Cette prestation s’inscrit dans le cadre de la série «Femmes du monde». Anastasia Friedman (17 mars) et Bïa (26 mai) y donneront aussi des spectacles

On se souvient qu’Enrico Macias et Lynda Thalie avaient déjà chanté ensemble en Egypte en octobre 2010

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Kz9EDbu98gY[/youtube]

Cinquante ans après Adieu mon pays, la première de ses chansons qu’il continue d’emporter avec lui sur toutes les routes et toutes les scènes, l’itinérance d’Enrico Macias se poursuit et s’élève dans un nouvel album qu’on pourrait qualifier de « cosmopolite », en écho à l’auto-portrait « né pour être cosmopolite » que le chanteur de Constantine esquisse en entretien avec le quotidien La Provence.

 « Si je l’ai intitulé Voyage d’une mélodie, explique-t-il dans les colonnes du journal méridional, c’est parce que les mélodies voyagent effectivement dans le monde. Ce que j’ai fait, c’est que j’ai essayé de les attraper. C’est pour ça que j’ai mis des chansons arabo-andalouses, des chansons d’Europe de l’Est, des chansons yiddish, des chansons berbères – ce qui est une première pour moi -, de la musique chantée en ladino, qui est le yiddish espagnol… J’ai voulu faire un tour du monde des cultures pour rendre complémentaires nos différences. »

Rassembleur dans sa musique, Enrico Macias demeure en dehors intraitable, droit dans sa culture, inflexible dans ses convictions. Eric Briones, alias Darkplanneur sur la toile, en a fait l’expérience quelques jours avant le passage de l’artiste, entouré de ses amis, sur le divan rouge du Vivement dimanche de Michel Drucker. Invité du numéro 38 de la webémission le Cabinet des Curiosités, le chanteur de 72 ans est parvenu à bousculer un Darkplanneur qui tient habituellement les rênes dans la jungle de la psychanalyse artistique de ceux qui se prêtent à son interrogatoire.

Revêche, mais aussi émouvant et drôle (« Les frères Coen ? Cohen, ça me dit quelque chose, mais les frères Coen… »), ou encore spirituel à l’orée du mysticisme, Enrico Macias s’est livré sans retenue, quitte à improviser un numéro d’air guitar/air batterie sur une version à peine reconnaissable du Highway to Hell d’AC/DC en lâchant, rigolard, « le prochain album, j’sais pas si ça va pas être du hard rock ».

 « Suzy, je dois lui rendre hommage tout le temps… »

Après un intervalle, depuis son précédent album, marqué par deux deuils extrêmement douloureux, suite à la perte de son épouse et muse bien-aimée Suzy fin 2008, et celle de son complice de toujours Jacques Demarny, son parolier mais aussi et surtout son « frère », son « deuxième moi-même », on pouvait à bon droit s’attendre à trouver la marque de ses épreuves dans son nouveau disque. Au contraire, celui-ci s’enorgueillit d’une joie de vivre qui prend un tour à proprement parler métaphysique : « J’ai choisi des chansons de fête. Chez nous, dans notre culture, on chante d’abord la joie. Et vous savez, quand on perd un être cher, on chante toujours. C’est jamais noir (…) La musique, c’est le seul langage qui existe entre l’au-delà et ici. Il n’y a pas d’autre moyen de communiquer avec les gens qui ont disparu, » explique-t-i l à Darkplanneur. « La tradition veut qu’on accompagne l’âme de la personne qui s’en va et qu’on apporte du réconfort à ceux qui restent et qui souffrent », complète-t-il dans La Provence.

Bien évidemment, la force de la tradition et de la musique ne comble pas le manque : « Ma femme était malade et j’ai eu peur de la perdre, et puis je l’ai perdue quand même, mais elle est toujours là. Finalement, ma peur est remplacée par ma foi. » Une foi chevillée au corps, une foi doublé d’une mission affective : « Je ne peux pas oublier Suzy, et je ne veux pas que Suzie soit oubliée par le public. Je dois lui rendre hommage tout le temps. »

« Quand j’ai pris un engagement pour quelqu’un, je ne change pas si vite… »

Cette loyauté qui l’honore, presque à contre-courant des moeurs modernes, s’exprime sur un autre terrain : celui de l’engagement politique, qui est également matière d’affect pour l’intéressé. Fervent soutien de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007, Enrico Macias, qui avait pourtant le coeur à gauche mais a accordé sa confiance à Nicolas Sarkozy quand Dominique Strauss-Kahn a été écarté de la candidature socialiste, a les idées claires quand on évoque 2012 (où DSK pourrait porter les espoirs de la gauche face au président sortant) : « Quand j’ai pris un engagement pour quelqu’un, je ne change pas si vite que cela. Si Nicolas Sarkozy se représente, je le soutiendrai comme je l’ai soutenu en 2007. Je continuerai à la soutenir parce que je l’aime beaucoup, parce que ma religion c’est l’amitié, et je sais que la sienne c’est l’amitié aussi (…) Quel que soit l’adversaire de Sarkozy, je soutiendrai Nicolas Sarkozy, je ne peux pas vous en dire plus. »

Retrouvez les confidences sans ambages d’Enrico Macias dans Le Cabinet des Curiosités numéro 38 au club Privé, visible ci-dessus, avec également des tours de chant aux allures de liesse et des bons mots (« Dans mes veines coulent des merguez et du couscous ») à ne pas manquer.

A noter que Darkplanneur, à l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes ce 8 mars, lancera une nouvelle émission, intitulée Divas, pensée comme un croisement entre Taratata et Psychologies Magazine. Exclusivement dédié aux chanteuses, invitées à chanter un titre en acoustique et à livrer leur vision de la féminité, ce nouveau programme recevra, pour étrenner les plâtres, la belle Ayo, parallèlement à la sortie de son nouvel album ce lundi, Billie-Eve (baptisée d’après sa petite fille). Une candidate au profil idéal : « Ce que ce titre veut dire, c’est qu’on doit se libérer pour devenir la femme que l’on veut être », expliquait-elle récemment à propos de son nouveau titre I’m Gonna Dance…

Article paru sur Pure people

Enrico Macias était l’invité de nombreuses émissions sur Radio RTL ces derniers jours

Vous pouvez les réécouter en suivant les liens indiqués

Les grosses têtes de Philippe Bouvard – Vendredi 4 mars 2011

http://www.rtl.fr/emission/les-grosses-tetes/billet/vendredi-4-mars-les-grosses-tetes-recoivent-enrico-macias-7660667826

Laissez vous tenter – Vendredi 4 mars 2011

http://www.rtl.fr/emission/laissez-vous-tenter/ecouter/l-emission-du-vendredi-4-mars-2011-7665416514

RTL SOIR de Christophe Hondelatte – Lundi 7 mars 2011

http://www.rtl.fr/actualites/culture-loisirs/musique/article/enrico-macias-sur-rtl-7666379148

Présentation de son nouvel album

http://www.rtl.fr/actualites/culture-loisirs/musique/article/enrico-macias-7666288990

Paris 07/03/2011 – En préambule de ses 50 ans de carrière qu’il fêtera en 2012, Enrico Macias publie Voyage d’une mélodie, un recueil en forme de ballade nomade entre les traditions séfarade et ashkénaze. Coréalisée par une paire d’experts aux manettes, son fils Jean-Claude Ghrenassia et le DJ de Montréal So Called, cette bande-son ouvre de nouvelles perspectives pour le septuagénaire chanteur, un véritable bain de jouvence à l’image des duos inédits qui rythment cette traversée esthétique sur le fil mélodique.

RFI Musique : Pourquoi ce titre, Voyage d’une mélodie ?
Une mélodie, c’est comme une étoile. Il y en a dans le monde entier. Ce voyage est une invitation à la rencontre de plusieurs mélodies qui font se connecter et se rapprocher toutes mes racines, et d’autres qui ne sont pas les miennes. Cela va de la tradition yiddish et ashkénaze, comme Tu n’es pas seul au monde ou Lehaim, à Snitra, une chanson berbère, d’Adio Kerida qui est le témoignage de l’héritage arabo-andalouse, à Yalali, un thème qui convoque la tradition algéroise…  Au final, il s’agit d’un parcours dans une diversité musicale qui a pour trait d’union mes origines : je me retrouve autant dans Le chant des partisans de Vilnius que dans Les Séfarades dont le texte est signé par l’écrivain Eliette Abecassis.

Vous rapprochez deux traditions, séfarade et ashkénaze, a priori éloignées…
En termes de culture, oui. Et ce autant d’un point de vue culinaire que musical. Mais en même temps, il existe des points communs, par l’Empire Ottoman qui a dominé une grande partie de cette zone où se trouvaient ces communautés juives. Cet ensemble politique nous avait en quelque sorte, réunis. C’est aussi ce que j’ai voulu faire ici : il est inadmissible que les Séfarades et Ashkénazes soient divisés, alors que nous avons depuis longtemps des points de convergence. Nous sommes certes différents, mais complémentaires.

Cet éloignement a de toute façon tendance à disparaître avec les nouvelles générations…
Oui, c’est certain. C’était beaucoup plus dur il y a quarante ans qu’aujourd’hui, à tous les niveaux : politiques, culturels… C’est désormais moins le cas, et on ne peut que s’en féliciter étant quand même de la même famille. Mais au-delà de cette histoire, mon idée est de rapprocher tous les humains de cette planète. Nous sommes tous frères, non ?

D’où l’envie de demander à So Called, un Ashkénaze d’outre-Atlantique, de venir produire une partie du disque ?
C’est un sacré personnage celui-là ! J’ai été impressionné par le travail de relecture de la tradition klezmer qu’il mène depuis des années. C’est ce qu’il apporte dans ce projet, ce côté jazz un peu étonnant. Il place même des petits effets électroniques. C’est un excellent musicien et humainement, une belle personne. Notre première rencontre, c’était au Canada. Si So Called a accepté ce projet, c’est aussi parce qu’il était convaincu des connexions entre nos deux univers : qu’un Sépharade avec une culture aussi prononcée que la mienne puisse chanter des grands airs yiddish et inversement. Paris tu m’as pris dans tes bras est ainsi traduite en yiddish. C’est comme un boomerang. Il a écrit tous les arrangements de la thématique yiddish, et Jean-Claude, mon fils, s’est chargé des autres.

Ce n’est pas trop compliqué de chanter en yiddish ?
C’était un défi : c’est la première fois que je chante en yiddish ! Quand on ne possède pas une langue, ce n’est pas facile de savoir où placer les accents, comment ponctuer, ou mettre les bonnes inflexions. Heureusement, j’ai eu un coach, Claude Zuffrieden qui est professeur de yiddish et d’anglais. J’étais à cheval sur la métrique des mots pour tomber juste, et il m’a beaucoup aidé : cela m’a facilité la tâche pour être à l’aise dans la musique. J’ai même fait un duo avec Theodore Bikel ! Je chante aussi en berbère avec Idir, un homme que je connais bien. Là encore, c’est pour moi inédit : cela n’a rien à voir avec l’arabe que je parle. La chanson s’intitule Snitra, l’histoire d’une guitare et d’un oiseau, qu’il a écrite en s’inspirant de ma chanson des années soixante Oh Guitare Guitare.

Qui a eu l’idée des duos ?
Mon fils m’en a suggéré. Comme Mi Corason, une chanson d’amour avec Yasmin Levy, en ladino. Là je n’ai pas eu besoin de coach ! C’est une langue qui parle de mes origines. L’Espagne arabo-andalouse. J’ai même écrit la musique de Shalom Aleikhem, que j’interprète avec Daniel Levi.

Le style arabo-andalou n’a jamais été absent de votre carrière, mais il est tout de même plus au premier plan depuis une dizaine d’années, comme sur Oranges Amères. Votre fils joue un rôle très important dans vos choix artistiques…
Oui, il est très doué en tant qu’instrumentiste, mais aussi réalisateur. Sur cet album, il a tout supervisé, en annotant ça et là. Jean-Claude m’a beaucoup incliné en ce sens. Et ma femme Suzy, qui était la fille de mon maître Cheikh Raymond, aussi. Mais c’était également une envie personnelle. Depuis dix ans, je reprends du plaisir avec les instruments, que je n’avais jamais tout à fait délaissés. Le oud, ses sonorités cristallines et chaleureuses, a toujours eu une place à part dans mon cœur

Enrico Macias Voyage d’une mélodie (AZ/Universal) 2011
En tournée française et à l’Olympia à Paris du 24 au 27 mars 2011

Jacques  Denis pour RFI musique

Enrico Macias, ce dimanche à Nice, dans sa loge du Palais de la Méditerranée.

« Le public me donne de l’énergie », dit-il. Mais en a-t-il vraiment besoin ? A 72 ans, l’homme déborde de vitalité. Enrico Macias nous reçoit dans sa loge du Palais de la Méditerranée, à Nice. Dans quelques instants, il va enchanter le public avec les chansons de son dernier album à paraître ce lundi, « Voyage d’une mélodie », périple à travers les musiques juives, du Maghreb à l’Europe centrale. Son portable se met à résonner, en guise de sonnerie, on entend les premières notes d’ « Adieu mon pays », son premier succès en 1962…

Vous chantez depuis si longtemps ! Vous avez toujours autant la foi ?

Plus que jamais.  L’an prochain, je fête mes 50 ans de carrière. C’est une grande chance ! J’ai donné mon premier spectacle à Nice, au théâtre de Verdure, à 300 mètres d’ici, c’était en 1962. Je ne pensais pas que ça allait durer aussi longtemps.

Dans votre dernier album, on voyage beaucoup, du Maghreb à l’Europe centrale. Un trait d’union entre l’Orient et l’Occident, ces deux univers entre lesquels vous n’avez cessé de naviguer?

J’ai toujours voulu construire des ponts entre les cultures, rapprocher les gens en apportant l’Orient à l’Occident et l’Occident à l’Orient. Je veux croire que ce n’est pas tout à fait une utopie puisqu’on m’écoute depuis un demi-siècle.

Si vous deviez retenir une seule chanson de votre nouvel album, ce serait laquelle ?

« Ne dis pas ». Elle a été écrite dans le ghetto de Vilnius à l’époque de la Shoah. Le compositeur, Hirsch Glick, a écrit un texte plein d’espoir alors qu’il était en train de mourir.

Le « printemps arabe » vous remplit-il d’espoir, vous qui n’avez cessé d’être le chantre de la paix et de la fraternité entre les peuples ?

C’est un signal extraordinaire, un immense espoir de paix. Sauf en Libye, où la répression est sanglante. Mais Kadhafi ne peut gagner, la communauté internationale finira par le dégommer.

Pas de crainte concernant un regain de l’islamisme dans ces régions ?

Les islamistes eux-mêmes ont été pris de court par ce printemps.

Des inquiétudes pour Israël dont l’isolement pourrait s’aggraver ?

Si les révolutions en cours aboutissent à la démocratie, Israël aura des voisins démocrates comme lui et les chances de paix augmenteront.

Vos tentatives pour chanter sur votre terre natale, l’Algérie, ont jusqu’ici échoué à cause du refus des autorités. Avez-vous encore un espoir ?

Le peuple algérien est aussi frustré que moi de cette situation. Mais je laisse toujours une porte ouverte.  Il ne faut jamais dire jamais. Je pourrai peut-être y retourner grâce au changement…

A Nice, des anciens combattants et des rapatriés veulent commémorer les 50 ans du putsch d’Alger. Que pensez-vous de cette initiative ?

C’est leur droit. Ce putsch fait partie de l’Histoire. Ce fut une espérance pour les pieds-noirs.

Êtes-vous toujours ambassadeur de la paix pour l’ONU ?

Oui. Je viens d’effectuer une mission en Afrique pour la lutte contre le Sida. J’ai obtenu des médicaments gratuits pour les malades.

Vous avez soutenu Nicolas Sarkozy en 2007. Que ferez-vous en 2012 ?

La même chose.

Même si Dominique Strauss-Kahn se présente ?

Je suis pour Sarkozy quel que soit l’adversaire. Mais si Sarko ne se présente pas, je soutiendrai DSK. C’est assez clair ?

Vous chantez ce dimanche à Nice, face à la Méditerranée. Que vous évoque cette ville ?

C’est la ville de mes débuts. J’y ai roulé ma bosse avec ma guitare. Elle m’a porté bonheur pour toute ma carrière. C’est là aussi que j’ai été accueilli, en 1962 par mon oncle, Gilbert Zerbid qui était propriétaire du restaurant Le Saint-Germain, rue Croix-de-Marbre.

Si vous aviez un dernier rêve à réaliser, ce serait lequel ?

L’une de mes chansons s’appelle « Noël à Jérusalem ».  Mon rêve, ce serait un Noël dans cette ville sainte, télévisé dans le monde entier, avec les trois religions monothéistes rassemblées.

Article paru dans  Nice matin

 Enrico Macias revient en pleine lumière avec «Voyage d’une mélodie», un nouvel album cosmopolite.
| LP / Jean-Baptiste Quentin

 

Il reçoit à la maison. Un vaste appartement en plein cœur de Paris. Un piano trône dans le salon. C’est là qu’Enrico a travaillé certaines chansons de son nouvel album, « Voyage d’une mélodie », qui sort aujourd’hui. Un disque qui permet au chanteur de 72 ans de revenir à la musique après la disparition de son épouse en 2008.

Vous chantez en français, en yiddish, avec le chanteur kabyle Idir. C’est un engagement?
ENRICO MACIAS. Non, c’est ce que je suis. Mais c’est vrai que c’est étrange. J’ai eu envie notamment de chanter deux chansons qui sont des hymnes tunisiens dont « Taht l’el fil yasmin », c’est « l’Histoire du jasmin ». Et quand je l’ai enregistrée, il ne se passait rien là-bas. C’est une agréable surprise. Le monde bouge, mais je ne crois pas au chaos. Cela se passe mal en Libye, où la révolution est baignée dans le sang. Mais on ne peut pas l’arrêter. Khadafi ne peut pas gagner.

Le changement peut-il arriver en Algérie?

Ils gagnent beaucoup d’argent avec le gaz et le pétrole et ne distribuent pas au peuple leurs richesses. Mais le problème, c’est que l’on ne sait pas qui gouverne là-bas. Bouteflika? L’armée? Si les Algériens se révoltent pour débarquer Bouteflika, ils ils n’auront pas réglé le problème pour autant.

Cet album multiculturel paraît bien loin du débat sur l’identité nationale lancé par votre ami Nicolas Sarkozy…

Je soutiens aussi bien le président que certaines valeurs auxquelles je tiens. Ce n’est pas incompatible. Je trouve que Nicolas Sarkozy est un grand président. Je l’aime et je suis content d’être son ami, mais quand je ne suis pas d’accord avec lui, je le lui dis, comme sur l’histoire des Roms. J’aurais préféré que l’on trouve des solutions plus dignes. Le débat sur l’identité nationale ne me plaît pas non plus. Quand je suis arrivé d’Algérie, en 1962, je pensais que les Français allaient m’accueillir comme l’un des leurs et ils m’ont considéré comme un étranger. Je crois davantage à la diversité qu’à l’identité.

Mais vous chanterez encore « Ah qu’elles sont jolies les filles de Sarkozy » en 2012?

J’ai été critiqué quand je l’ai fait le soir de son élection. Je savais que les filles de Cécilia n’étaient pas celles du président, mais c’était les filles de France dont je parlais. C’était un clin d’œil.

Il y a quelques mois, on vous disait au bord de la ruine, victime de la crise.

Non, ce n’est pas ça. En fait, j’ai été victime de malversations d’une banque islandaise. Je voulais une certaine somme pour des travaux dans ma maison. Je ne vous dirai pas combien, ce serait indécent pour les gens qui ont du mal à joindre les deux bouts. Cette banque a voulu me faire emprunter beaucoup plus, a mis en garantie une hypothèque sur ma maison et n’a jamais donné l’intégralité de la somme. Elle en a dilapidé près de 90%. Elle a fait cela avec 440 maisons françaises et 3 500 en Europe. J’ai engagé une procédure pour lever l’hypothèque qui va aboutir et fera gagner ensuite toutes les victimes.

Pour vous, cet album, c’est aussi une manière de renaître à la vie?

Oui, ce disque m’a fait du bien après la mort de ma femme, Suzy. Cela m’a consolé, m’a donné de l’oxygène. Avant de partir, Suzy a dit à son fils : « J’ai la trouille. » Mais elle a eu un courage fou. Elle était malade depuis très longtemps, m’a donné deux enfants alors que c’était compliqué. Elle a beaucoup souffert. Sa mort m’a donné une force supplémentaire face à tout ce que je crains. Avant j’avais peur de la mort. Je n’ai plus le droit désormais.

En concert du 24 au 27 mars à Paris à l’Olympia. Tournée à partir du 9 avril.
 Le Parisien