Enrico Macias : “Mon succès ? J’ai eu de la chance et un public formidable”

Capturepar Gérard Quentin

23 mars 2015

 

Il a fallu attendre un an pour l’applaudir au Cannet mais, le samedi 28 mars, ses fans inconditionnels pourront le retrouver à la Palestre où il interprètera, entre autres tubes, nombre des chansons de son dernier album au titre opportun : « Venez tous mes amis ! ».

Le Petit Niçois : 50 millions d’albums vendus et déjà cinquante deux ans de carrière à succès… cela doit rendre très fier ?

Enrico Macias :« Fier, oui, mais avec la modestie de dire que j’ai eu de la chance et un public formidable. »

L.P.N. : Votre dernier album « Venez tous mes amis ! » en a, effectivement, réunis pas mal…

E. M. : « Seize duos inédits. J’avais envie de partage ! Pas mal d’amis, en effet, tels Carla Bruni, Dani, Liane Foly, Valérie Lemercier, Natacha St-Pier, Dany Brillant, Cali, Gérard Darmon, Khaled ou Serge Lama. »

L.P.N. : Vous l’avez interprété en solo lors de vos concerts à l’Olympia. Ce music-hall est l’un de vos rendez-vous… incontournables ?

« C’est un rendez-vous que je donne régulièrement à mon public et en dehors de toute idée de promotion. On a d’ailleurs déjà prévu des dates en 2016, 2017 et 2018… J’espère être encore au monde (rire) ! »

L.P.N. : En 2018, vous fêterez vos 80 ans. Le temps qui passe semble avoir peu de prise sur vous…

« C’est en grande partie grâce à mon métier et surtout grâce à la musique, vivre sans être sur scène, je n’y suis jamais parvenu. Le 11 décembre dernier, jour de mes 76 bougies, ce sont les musiques arabo-andalouses et les chansons qui étaient les vraies vedettes de la fête. »

L.P.N. : Vous êtes en tout cas parvenu à traverser les années avec une magnifique aura de citoyen du monde…

« Quand vous évoquez toutes ces années passées et que je vois où j’en suis avec mes 52 ans de carrière, je me dis que c’est une grande chance d’être en vie car, malheureusement, j’ai perdu des êtres chers à des moments où je m’y attendais le moins.

Le fait d’être là, encore présent, et pas seulement dans la carrière mais dans ma propre vie pour mes enfants, mes petits-enfants et peut-être bientôt mes arrières petits-enfants, c’est magnifique ! La famille m’a toujours donné de l’énergie. Ma femme Suzie m’a beaucoup aidé et notre grande histoire comme son amour m’ont donné une énergie incroyable.

L.P.N. : Vous considérez-vous toujours comme un homme de la Méditerranée ?

« Plus que jamais. La côte d’Azur c’est un peu une deuxième maison par rapport à l’Algérie. Je suis arrivé à Marseille, comme tous les rapatriés d’Algérie et les Harkis. Après je suis allé à Nice parce que j’avais un oncle qui m’y a recueilli avec ma famille. Ensuite nous sommes rendus à Vichy et Paris. Puis je suis redescendu sur la côte et j’ai eu la chance d’acquérir une belle maison à ST-Tropez. Pour moi le sud de la France c’est un havre de paix… Mais n’oubliez pas que j’ai quand même écrit une chanson sur les gens du Nord !

L.P.N. : Votre maison de ST-Tropez, l’Accadia vous a valu beaucoup de soucis. Sont-ils réglés ?

« Elle est toujours sous hypothèque mais je considère qu’elle est sauvée. Il faut juste que je sois encore patient cela a été un imbroglio incroyable à cause d’une banque qui a fait faillite puis de malversations financières dont j’ai été victime. Aujourd’hui la justice a compris le déroulement des choses et ma bonne volonté mais, administrativement, tout n’est pas encore réglé. »

L.P.N. : Vous chanterez donc au Cannet le 28 Mars prochain. On a failli vous y applaudir il y a déjà presque 1 an, que s’était-il passé ?

« Moi qui dis toujours qu’il ne fait beau qu’au bord de la Méditerranée, je me suis retrouvé dans un avion qui, à cause des conditions météorologiques, n’a pas pu atterrir sur l’aéroport de Nice et a dû être détourné sur Montpellier. Bilan, j’ai annulé le concert à la dernière minute. Je suis bien revenu à Nice donner un concert gratuit en Juin, mais je me devais de revenir au Cannet. Ce sera donc fait ce 28 Mars. »

L.P.N. : Et un concert en Algérie ?

« J’ai tout essayé pour y parvenir il y a quelques années mais on m’en a empêché. On m’a dit qu’il y avait beaucoup trop de danger et de menaces à mon encontre, notamment à cause de mes prises de positions pacifistes. Tout était pourtant organisé pour le retour au pays avec sa femme et ses enfants du petit Ghrenassia. Cette déconvenue m’a affecté très longtemps. Elle demeurera l’un des plus grands regrets de ma vie. »

Photo : © ERIC FOUGÈRE/ALAMO

Article paru sur le “petit niçois” : http://www.lepetitnicois.fr/sortir-culture/article/enrico-macias-mon-succes-j-ai-eu-de-la-chance-et-un-public-formidable-1381.html

 

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