Enrico Macias: « Je ne suis pas près de m’arrêter »
Le chanteur sera en concert samedi à La Palestre au Cannet pour fêter ses cinquante ans de carrière. « Et ce n’est qu’un début ! », promet-il…
Venez tous mes amis ! »C’est le titre du dernier album d’Enrico dans lequel il reprend quelques-unes de ses plus grandes chansons en duo avec des artistes aussi différents et inattendus que Cali, Dany Brillant, Khaled, Michael Miro, Corneille, Serge Lama, Gérard Darmon ou Valérie Lemercier sur des arrangements de cordes signés Jean Claudric, artisan de nombre de ses succès historiques. « L’enregistrement a été formidable, se souvient Enrico. J’avais croisé certains de ces artistes et je leur avait fait part du projet mais beaucoup se sont manifestés d’eux-mêmes en l’apprenant. Ce sont eux qui ont choisi les chansons qu’ils voulaient chanter avec moi. Les versions d’Orange amère et d’Adieu mon pays avec Cali et Corneille m’ont surpris et épaté, mais je les aime toutes. Elles ont ressuscité tout mon répertoire et m’ont permis d’en redécouvrir certaines. »
« Venez tous mes amis ! » C’est aussi, fort logiquement, car pour Enrico tout part de là, le nom de la tournée anniversaire de ses cinquante ans de carrière. Une tournée qui l’amène samedi à La Palestre au Cannet pour un concert dans lequel il mélange, comme à son habitude, anciens et nouveaux succès et musique andalouse.« C’est comme une synthèse de toute ma carrière, analyse le chanteur. J’ai choisi des chansons qui représentent des étapes fortes et nous les interprétons dans l’esprit du dernier album. Le concert sera une grande fête, promet-il, pour remercier mon public de sa fidélité. Car sans lui, je ne serai pas là. »
Cinquante ans de chansons ! Enrico n’en revient pas lui-même : « Quand j’ai débuté, je pensais que cela allait durer quelques mois. Passées les dix premières années, je me suis dit c’est miraculeux ! Au bout de vingt ans, c’était fantastique. Mais là, aujourd’hui, cinquante ans, on n’en parle même pas ! »
Chanter jusqu’au bout
Pas question pour autant que cette tournée anniversaire se transforme en tournée d’adieux : «Je ne suis pas près de m’arrêter. Sauf si physiquement, je n’y arrive plus, je continuerai à chanter jusqu’au bout. J’en ai trop besoin. » Il confie d’ailleurs préparer déjà un nouveau disque de chansons originales pour pouvoir repartir très vite en tournée.
Le temps ne semble pas avoir de prise sur Enrico Macias qui a pourtant fêté ses soixante-quinze ans. Lorsqu’on lui demande s’il compte vraiment finir ses jours en Israël comme on l’a lu dans la presse, il répond avec un humour candide : « J’irai quand je serai vieux… Et ce n’est pas demain la veille ! Mais, même si je pars un jour m’installer là-bas, je n’abandonnerai jamais la France, s’empresse-t-il de préciser.J’aime trop mon pays. »
Même quand ce pays crie dans la rue son antisémitisme ?« Oui même si ça ne me plaît évidemment pas. On ne changera pas les antisémites, ils le resteront quoi qu’il advienne. Ce qu’il faut, c’est que ceux qui ne le sont pas ne se laissent pas manipuler. Je garde malgré tout l’espoir qu’on puisse un jour vivre tous heureux et sans haine. »En attendant il continuera à chanter la fraternité car, dit-il, « si l’artiste est un citoyen comme les autres, il est plus écouté que les autres. C’est une responsabilité : il se doit d’être le témoin de son temps. »Ph.D.
« Je n’abandonnerai jamais la France. J’aime trop mon pays. »
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