Enrico Macias en compagnie de Jacques Demarny et son épouse
Olympia novembre 2006

On ne peut parler d’ Enrico Macias sans y associer son ami et complice, son frère, Jacques Demarny.

Jacques Demarny est né à Paris en 1925 et élevé en Algérie. Il commence sa carrière en 1947 comme duettiste avec son frère Jean dans divers music-halls de la capitale, et continue son parcours tour à tour comme animateur à Europe 1, Monsieur loyal au cirque Medrano (le dernier avant la fermeture du cirque), comédien ou encore comme artiste interprète solo. En 1959, décidant d’exploiter sa fibre de poète, il se consacre désormais aux autres en devenant auteur.

Il écrit pour différents artistes de cette époque mais le succès ne vient réellement qu’avec la rencontre d’un ancien instituteur arrivé du sud, du soleil, rapatrié d’Algérie. Il se prénomme Gaston mais sera très rapidement plus connu sous le pseudonyme d’ ENRICO MACIAS. Ces deux là se rencontrent un soir de janvier 1963 quand Jacques Demarny, en compagnie de Pascal-René Blanc, vient proposer un texte à Enrico, alors en concert à Bobino. Ce premier contact fut un coup de maître puisque la chanson qui est née de cette rencontre n’est autre qu’ “Enfants de tous pays”, succès international s’il en est, véritable hymne à la fraternité.

Pour Jacques Demarny, Enrico, c’est LE chanteur de sa vie, avec lequel il établira une véritable complicité et tous deux créeront en commun quelque 250 œuvres dont une grande majorité de succès. L’un écrit, pendant que l’autre compose et chante. Tous deux seront indissociables pendant plus de 40 ans, conjuguant dans une même communion, en paroles comme en musique, la Paix, la Fraternité, l’ Enfance, le Soleil, l’Humanité, l’Amour, l’Espoir. Un troisième personnage viendra compléter l’équipe qui n’est autre que le chef d’orchestre Jean Claudric dont nous vous parlerons aussi.

On ne peut bien évidemment pas citer ici tous leurs succès mais on peut en donner quelques uns ; Enfants de tous pays, Non je n’ai pas oublié, Notre place au soleil, les gens du nord, Les millionnaires du dimanche, mon cœur d’attache, Noël à Jérusalem, Aux talons de ses souliers, Malheur à celui qui blesse un enfant, Un berger vient de tomber, six millions de larmes, mon chanteur préféré, etc, etc ……………..

Jacques Demarny écrit aussi pour bien d’autres artistes dont Tino Rossi, Mireille Matthieu, Dalida, Sheila, Daniel Guichard, Gérard Lenorman et beaucoup d’autres, la liste étant trop longue pour que l’on puisse être exhaustif et il signera à chaque fois de grands succès. Mais c’est toujours vers Enrico qu’il reviendra.

Il écrira également en collaboration avec lui le livre de souvenirs que nous connaissons tous “non, je n’ai pas oublié”

Grand défenseur de la cause des auteurs, Jacques Demarny a aussi été durant 30 ans administrateur de la SACEM et son président pendant 5 années. Cette carrière exceptionnelle est honorée par ses pairs en 2007 qui lui décernent le grand prix de la chanson française.

Il est mort le 12 janvier 2011 à l’âge de 85 ans.

Elle est la fille du parolier Géo KAGER qui travaille souvent avec Vincent SCOTTO. C’est tout naturellement qu’elle se lance, avec sa soeur, sur les traces de son père.
Liliane et sa soeur Evelyne choisissent leur nom au hasard en mettant plusieurs possibilités dans un chapeau.
C’est ainsi que Vline et Buggy commencent à écrire des chansons pour Georges ULMER, Anny COULD, Yves MONTAND et Luis MARIANO. Mais le succès se fait cependant attendre jusqu’en 1961, année de “C’est pas sérieux” chanté par “Les chats sauvages”.

Malheureusement, l’aînée des deux soeurs, Evelyne, souffre depuis plusieurs années d’une maladie intestinale qui l’emporte le 14 Avril 1962. Liliane, convaincue qu’elle doit poursuivre sa route en chansons, réunit les deux noms et devient Vline Buggy. Cependant, comme elle se retrouve seule avec un enfant à charge, elle doit travailler chez un installateur de cuisines ; la chanson ne lui permet pas encore de gagner sa vie. Ce n’est qu’ en 1964 que l’auteur pourra vivre de sa passion.

Parallèlement, elle entre aux éditions Tropicales. Le directeur de cette société, Rudy Revil lui demande alors d’adapter une chanson Américaine: “Girls, girls, girls”des Everly Brothers, composée par Phil Everly.
Après avoir changé les “rien, rien” de son premier texte en “belles, belles”, la chanson est enregistrée par Claude François et deviendra le premier succès d’une longue série.

A cette époque “des copains”, Vline Buggy signe des chansons pour Frank Alamo, Johnny Hallyday, Sheila et Hervé Vilard…

En 1966, elle écrit “Céline”, une chanson qui restera dans toutes les mémoires. Refusée par Claude François et Richard Anthony, c’est Hugues Aufray qui en fera un succès d’envergure.

A partir de 1971, elle écrit les premiers tubes de Michel Sardou (Les bals populaires). Marcel Amont, Alain chamfort, Christian Delagrange, Michel Fugain, Vicky Leandros et bien d’autres chantent des textes merveilleusement écrits par Vline Buggy.

C’est en 1973 qu’elle commence à écrire pour Enrico. “Un de moins à la maison”, “Madame tant pis, madame tant mieux”, “Je t’apprendrai l’amour” sont les principaux titres qu’elle signe pour lui. Mais son plus grand succès avec Enrico s’appelle “Melisa”. Tout en conservant la musique d’origine, Enrico en tirera une adaptation pour les besoins d’une émission de télévision avec Ajda Pekkan, le Numéro 1 de 1976 intitulé “Entre l’orient et l’occident”.

Pour entamer sa carrière de parolier, Pierre Charles Marcel Napoléon Leroyer, né le 16 Décembre 1918 à Paris, prend comme pseudonyme le nom de sa grand-mère, et deviendra donc célèbre en tant que Pierre Delanoë. Après l’obtention d’une licence en droit, cet ancien élève des oratoriens (religieux de la congrégation de l’oratoire) entre dans l’administration fiscale comme receveur puis inspecteur des impôts. Ce n’est qu’à la libération qu’il se tourne vers la chanson sous l’influence de son beau-frère Frank Gérald, qui est lui-même compositeur. Ensemble, ils montent un numéro de duettistes, dont, malheureusement, il ne reste aujourd’hui aucune trace.

Chez Marie Bizet, pour qui il a commencé à écrire dès 1948 (“Y a un pli dans le tapis du salon”), il fait la connaissance d’un certain François Silly, qu’on connaitra bientôt sous le nom de scène de Gilbert Bécaud. Ensemble, ils créent “Mes mains”. Cette chanson marque le début d’une longue et belle collaboration qui donnera naissance pendant les décennies suivantes à plusieurs beaux fleurons de la chanson Française ( “Et maintenant”, 1961, “La solitude ça n’existe pas”, 1970,………).

Pendant les années 1950, de prestigieux interprètes affichent des chansons de Pierre Delanoë à leur répertoire: Tino Rossi, Edith Piaf, Georges Guétary… Notre auteur participe même au concours Eurovision en 1958, avec une chanson interprétée par André Claveau et intitulée “Dors mon amour”. Cette chanson fut la première victoire française depuis la création de ce concours en 1955.

Entre 1955 et 1960, il trouve le temps de s’occuper avec Lucien Morisse de la direction d’Europe 1.

Les années 1960 commencent par sa collaboration avec Les compagnons de la chanson. Mais c’est Hugues Aufray qui marquera le plus la carrière de l’auteur durant la période yé-yé. Il ne reste toutefois pas le seul artiste à avoir l’honneur d’interpréter Pierre Delanoë, qu’il s’agisse d’œuvres originales ou d’adaptations. On peut citer entre autres Pétula Clark, Sylvie Vartan, Nancy Halloway, Richard Anthony, Dick Rivers et bien-sûr Claude François.

Durant ces années prolifiques, notre auteur est aussi capable de basculer avec aisance d’un style à l’autre. C’est ainsi qu’en 1977, il commence à écrire pour Enrico Macias. Avant de lui signer des titres comme “Tant qu’il y aura des clowns”, “Avec les moyens du bord”, “N’oublie jamais d’où tu viens”, “C’est une femme” ou “Le défilé des animaux”, et tout en tenant compte de ses engagements, il lui écrit la célèbre “Aimez-vous les uns les autres” qui restera longtemps au “top des ventes” entre 1977 et 1978. Mais le plus grand succès de Pierre Delanoë pour Enrico est sans conteste “Il est comme le soleil” car ‘il a compris l’importance de ses rayons dans la vie de l’enfant du soleil qu’est Gaston.

Avant de nous quitter le 27 Décembre 2006, Pierre Delanoë aura laissé derrière lui une œuvre de plus de 5000 chansons dont un certain nombre sont des succès majeurs. Une trace indélébile sur le patrimoine culturel Français.

En 1964, Enrico Macias et Jean Claudric apposent une jolie mélodie “orientaliste” sur un bel hommage aux filles. Sans savoir que ce succès allait devenir l’un de ses principaux standards, et pour les besoins d’un arrangement bien structuré, il y ajoute les célèbres “lai, lai, lai…” qui deviendront la signature harmonieuse de beaucoup de ses chansons. 

Avant de devenir le père de ce tube, l’auteur de cet hommage a écrit pour plusieurs générations d’artistes. Il a signé nombre de succès des années 1950,1960 et 1970. Parmi ses nombreux interprètes, on peut citer Jean Ferrat, Jean Claude Annoux, Tino Rossi, Annie Cordy et bien d’autres.

Pierre Cour est né en Avril 1916 à Brunoy. Avant de se lancer dans la chanson, il exerce plusieurs métiers dont ceux de moniteur d’éducation physique, comédien, journaliste…..

Il signe beaucoup de textes pour différents artistes mais ne connait son premier succès qu’en 1952 avec “Mon ami, mon ami” interprétée par Les compagnons de la chanson.

En 1958, Dalida lui chante “Les gitans” qui sera un grand succès lui conférant une notoriété indiscutable.

A partir de 1961 et avec l’arrivée des yé-yé, ce sont Sacha Distel, France Gall, Dick Rivers et Petula Clark qui s’inscrivent dans la longue liste des artistes qui chantent Pierre Cour.

En 1967, c’est Paul Mauriat qui le fera connaître aux Etats Unis avec la version instrumentale de “L’amour est bleu”. Cette chanson est chantée par Michèle Torr, Vicky Léandros et les compagnons de la chanson.

Sa collaboration avec Enrico Macias commence en 1964 avec “Les filles de mon pays”, “La lavande”, “Le jour de ton mariage”, “Paris s’allume”, “La vie dans la vie” et bien d’autres.

Pierre Cour meurt en 1995 à l’âge de 79 ans en laissant derrière lui des centaines de chansons dont certaines sont de véritables succès qui resteront dans les répertoires des grands interprètes français.