Après Tel Aviv, la tournée israélienne d’Enrico Macias s’est poursuivie à Yavné Samedi 7 mai, Ashkélon Lundi 9 mai, Kiryat Motzkin mercredi 11 mai et Dimona jeudi 12 mai.
Et partout, nous avons pu vivre et partager la fête dans une même salle comble avec un public connaissant le répertoire d’Enrico sur le bout des doigts et lui vouant un amour inconditionnel.
Partout, ce même lien invisible mais si tangible entre le chanteur et son public qui transcende l’un comme les autres. Que dire de plus que nous ne vous ayons déjà décrit à maintes reprises, ce grand atout qui s’ajoute au talent et au travail et qui constitue la magie maciasienne.
Chaque fois, où que nous soyons, nous avons ce sentiment de faire partie d’une même grande famille de cœur animée par une même passion pour un artiste unique qui a su bâtir un pont d’amour et de fraternité entre l’orient et l’occident aux sons de sa voix et de sa guitare incomparables.
Et immanquablement, à chaque fin de concert, cette ovation d’un public massé devant la scène qui tend une main dans l’espoir de toucher l’artiste, un bouquet de fleurs pour le remercier de tant de bonheur, qui applaudit à tout rompre en scandant « Enrico, Enrico, Enrico, …………. !!!!!! »
C’est vraiment très touchant et on ne s’en lasse pas. Combien de personnes dans la salle avons-nous pu voir durant ces 5 jours, appeler un ami, un enfant, pendant le concert et lui dire avec fierté je suis juste devant Enrico Macias. Enfin, je vis le bonheur de le voir sur scène.
Vraiment Enrico merci pour tout ce bonheur donné avec générosité et sans compter. Merci pour ces moments inoubliables que chacun gardera au fond de son cœur pour longtemps.
Sur cette tournée, nous avons pu, outre notre chanteur préféré, apprécier la prestation de Symon, le petit fils d’Enrico qui nous a offert une belle interprétation de « la femme de mon ami » et l’une de ses créations personnelles « Paris ». Outre une très belle voix, Symon a de qui tenir et sais déjà occuper la scène et créer ce lien indispensable avec le public. Nul doute qu’il ira loin.
Nous avons pu apprécier aussi la Zingarella israélienne, Mia, qui, en danseuse accomplie a su séduire notre chanteur et nous a offert une performance de très grande qualité.
Shelly, 17 ans, qui a repris « Lou Yehi – Let’s it be » nous a éblouis par sa voix cristalline et sa grande maturité d’interprétation.
Il faut mettre en avant également l’excellence des musiciens qui accompagnent Enrico, que ce soit les musiciens israéliens de l’orchestre symphonette de Raanana dirigés par David Sebba, comme les musiciens habituels d’Enrico (Bruno Bongarçon, Philippe Hervouët, Jean Claude Ghrenassia, Amar Mohali, Serge Haouzi, Kamel Labbaci, Lionel Teboul). Merci à eux tous pour leur talent, leur professionnalisme mais aussi leur grande complicité avec Enrico qu’ils entourent de toute leur attention pour l’accompagner au plus près de ses improvisations.
Merci aux techniciens, notamment Jean Pierre Boyer, ingénieur du son, et Jeff Freeman qui nous offre de splendides jeux de lumière.
Nous devons enfin remercier avec beaucoup de chaleur Yoav Zemach, le producteur israélien qui organise chacune des tournées d’Enrico avec beaucoup de professionnalisme et d’attention pour notre chanteur.
Liste des chansons
Il est comme le soleil Mélisa Oranges amères Aux talons de ses souliers Adieu mon pays Medley (Non je n’ai pas oublié, Solenzara, Les millionnaires du dimanche, mon cœur d’attache, Parsi tu m’as pris dans tes bras)
Symon : La femme de mon ami Paris
L’amour c’est pour rien Aie, aie, aie je l’aime Zingarella Pour toutes ces raison, je t’aime Une fille à marier Shelly : Lou Yehi – Let’s it be
Les filles de mon pays Mon chanteur préféré Chabehi Le violon de mon père Medley oriental (Bine El Bareh ou el youm, Billah ya hamami, Habibi, Ya Rayah) Le mendiant de l’amour L’oriental Porompompero Enfants de tous pays
EXCLUSIF A YAVNE. Vous n’allez pas nous croire, mais c’est vrai. Hier soir, c’était de la folie à Yavné. Même les vieux et jeunes malades sur chaises roulantes ont dansé!
Presque personne ne connait Yavné en France. Les israéliens ne peuvent pas ne pas connaître cette petite ville. Omri Casspi, NBA – un joueur professionnel de basketball- est toujours le héros de la ville.
Hier soir nous avons assisté au concert d’Enrico Macias dans cette petite ville merveilleuse qui est jumelée avec Le Raincy (France) depuis 2006.
PERSONNAGE. Un succès ENORME! Un amphithéâtre confortable et moderne (avec un parking géant) en plein air, plein à craquer. Le concert a démarré à 21h30. Fin de scène avec mini-feux d’artifice au bord de la scène à 23 heures précises.
Un chanteur qui chante avec élégance, avec chaleur, sans prompteur. Un Enrico authentique et merveilleux. Rien à voir avec les chanteurs mielleux et sans voix. Enrico Macias est un personnage… historique. Le jour de son grand départ, dans 20 ans, il faudra réserver la Synagogue de la Victoire (Paris). Tant de gens l’aiment!
En , Enrico Macias a donné un concert à Casablanca malgré les protestations de pro-Palestiniens. Les algériens pleurent de ne pas le voir sur scène. Même le terroriste Bin Laden adorait ses chansons. (C’est sérieux!)
YAVNE. Enrico était accompagné de son orchestre de musiques arabo-andalouse et de 20 musiciens de l’Orchestre de Raanana, dirigés par Dudi Zeba. Un orchestre de très grande qualité. A la fin du spectacle des centaines d’israéliens se sont approchés de la scène et ont dansé. Des cris de youyous. Des jeunes et des vieux ensemble. Il faut le voir pour le croire. Même Charles Aznavour, adulé en Israël, n’avait pas fait mieux!
Enrico Macias a repris les plus belles chansons de son répertoire. La chanson « Cinderella » a été interprétée de manière magistrale. Enrico Macias parle (un peu!) l’hébreu et l’Anglais avec un accent inimitable. Style Maurice Chevalier juif. Et les israéliens ont adoré. Le meilleur : lorsqu’il a dit « vous êtes le meilleur public au monde », tout le monde l’a cru! Sacré Enrico!
VOUS POUVEZ VOIR DES EXTRAITS DU SPECTACLE SUR L’INSTAGRAM « Israelvalleynews ». Si vous n’avez pas instagram… c’est bien dommage! Sur YouTube ses tubes font un carton.
Sept mois après la tournée triomphale de l’automne 2021, Enrico Macias était de retour sur la scène du Heichal Hatarbout à Tel Aviv, ce vendredi 6 mai 2022, pour fêter Yom Haatsmaout avec tous les Israéliens.
La très belle salle, toute de bois revêtue, de l’auditorium Charles Bronfman, était pleine à craquer lorsque, progressivement les lumières se sont éteintes pour annoncer le début de la fête.
Dans la pénombre, comme un ballet bien chorégraphié, les 17 musiciens, 3 choristes et le chef d’orchestre entrent en scène pour gagner leur place respective. Une fois installés, tous les regards se tournent vers le batteur qui « donne le la » de 4 coups de baguette et c’est l’intro flamboyante d’ « Il est comme le soleil » qui envahit l’espace et pose le décor en quelques notes.
Puis, sur la droite, apparait une silhouette qui déchaine instantanément les applaudissements
Debout dans la lumière, tout habillé de blanc, Enrico Macias salue son public qui lui répond par une ovation.
A l’image de l’astre solaire, Enrico enflammme le Heichal Hatarbout en quelques secondes et la fête va durer ainsi deux heures durant.
Mélisa, Oranges amères, Zingarella, Une fille à marier et bien d’autres encore. Enrico nous a offert tous ses plus grands succès, faisant reprendre tous ses refrains par un public en liesse, répondant sans retenue à toutes les invites de l’artiste.
De belles surprises ont pimenté le spectacle.
Tout d’abord, c’est Symon, le petit fils d’Enrico qui nous a fait le plaisir d’interpréter un standard de son grand père, « La femme de mon ami », et l’un de ses propres titres « Paris ». A bientôt 29 ans, Symon a acquis une belle maturité artistique et tant sur « la femme de mon ami » que sur « Paris », a ravi le public qui lui a réservé de chaleureux applaudissements.
Mia, nièce de Yoav Zemach, producteur des concerts, a incarné une magnifique Zingarella et accompagné Enrico dans une magnifique chorégraphie, pour le plus grand plaisir de la salle.
Elle n’a pas encore 17 ans. Shelly, également nièce de Yoav Zemach, a interprété avec un réel brio « Lou Yehi – Let’s it be ».
Et bien sur, pas de spectacle d’Enrico Macias sans musique arabo andalouse et orientale, moment de partage et de liesse dans la salle comme sur scène. Sans aucune surprise le concert, s’est terminé debout devant la scène pour danser sur Ya Rayah, le mendiant de l’amour et l’oriental.
Les fuegos ont parfait la magnificence du moment laissant dans les yeux de chacun des étoiles qui vont briller longtemps dans la nuit.
A 83 ans, et pour ses 60 ans de carrière, Enrico Macias nous a encore une fois fait la démonstration de son fabuleux talent, de sa générosité et de son amour inextinguible pour la musique et son public.
Après cette soirée mémorable, rendez-vous demain à Yavné pour une autre soirée qui sera assurément aussi réussie.
Liste des chansons
Il est comme le soleil Mélisa Oranges amères Aux talons de ses souliers Adieu mon pays Medley (Non je n’ai pas oublié, Solenzara, Les millionnaires du dimanche, mon cœur d’attache, Parsi tu m’as pris dans tes bras)
Symon : La femme de mon ami Paris
L’amour c’est pour rien Aie, aie, aie je l’aime Zingarella Pour toutes ces raison, je t’aime Une fille à marier Shelly : Lou Yehi – Let’s it be
Les filles de mon pays Mon chanteur préféré Chabehi Le violon de mon père Medley oriental (Bine El Bareh ou el youm, Billah ya hamami, Habibi, Ya Rayah) Le mendiant de l’amour L’oriental Porompompero Enfants de tous pays
Malgré une petite extinction de voix ce soir-là, Enrico Macias, 83 ans, a mis le feu à l’Olympia.
« A mon âge, je remercie tous les jours Dieu de me laisser, à cet âge-là, encore en bonne santé. Enfin pas ce soir », confie le chanteur.
Sur scène, jusqu’à 25 musiciens-choristes l’accompagnent. Cette année, il fête ses 60 ans de carrière. Dans sa loge, nous avons réuni trois générations d’artistes.
« Il m’étonne toujours parce que d’une situation inextricable, il en fait une situation positive. C’est de la vraie magie », explique son fils et musicien Jean-Claude Ghrenassia.
« Il m’apprend beaucoup. La patience, la persévérance, le travail, la régularité, c’est quelque chose qu’il m’a appris depuis tout petit », confie Symon, son petit-fils et chanteur.
Entre eux, il y a une grande complicité.
Depuis, qu’on se rassure, il a retrouvé sa voix et continue l’aventure.
Hier soir, Enrico se produisait avec 5 de ses musiciens au Loft d’Algrange en Moselle.
A la 1ere note, on reconnaît d’emblée « Enfants de tous pays », reprise par un public enthousiaste et chaleureux. D’ailleurs, Enrico dit que « ce sont tous des Anges » en faisant allusion aux villes de notre région qui finissent par « ange » : Algrange , knutange , Nilvange , Uckange …….
Avec son répertoire, Enrico et son orchestre ont fait vibrer la petite salle du loft mais oh combien chaleureuse. Le public lui a offert des tonnes d’applaudissements et a repris en cœur les classiques d’Enrico Macias : l »es filles de mon pays », « aux talons de ses souliers », « Solenzara » , »Une fille à marier », « les gens du Nord », « Paris, puis Knutange, qui l’ont pris dans ses bras ».
Puis s’enchaine la partie Arabo Andalouse ,avec la Darbuka d’Amar, les solos de Bruno Bongarçon et Abdenour Djemai, la basse de Jean-Claude Ghrenassia, le fils d’Enrico, et le violon de Kamel Labbaci .
L’oriental nous a offert un concert inoubliable.
A la technique il y avait Vincent qui a bien géré les réglages de son sur scène et dans la salle.
Et je voudrais remercier la direction du Loft et ses employées, souriantes et de bonne humeur. Peut être à un prochain concert dans la région. En tout cas, cela fait 56 ans que je suis fan d’ENRICO et ma fidélité est restée intacte. Merci pour ces moments musicaux et pour nos échanges toujours enrichissants Enrico.
Kdi Souidi
Merci à Kdi pour son témoignage. Partout où chante Enrico, on trouve au moins un fan pour témoigner de l’ambiance torride qu’il instaure immanquablement
ENTRETIEN« Je ne serais pas arrivé là si… » « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine, le chanteur raconte son enfance en Algérie et son rôle de passeur de la musique arabo-andalouse.
Après soixante ans de carrière, Enrico Macias remplit toujours les salles et chante, même quand sa voix lui joue des tours, comme à l’Olympia début avril. A 83 ans, le chantre de la paix et de la fraternité se montre également inquiet de la possible victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle.
Je ne serais pas arrivé là si…
… Si je n’étais pas le fils d’un grand violoniste, qui, à Constantine, jouait dans l’orchestre de Raymond Leyris, « Cheikh Raymond », le plus grand représentant de tous les temps de la musique classique arabo-andalouse. Mon père n’était pas tellement favorable à ce que je devienne musicien à mon tour, tout en étant fier intérieurement que je joue de la guitare.
Lors de la bar-mitsva de mon petit frère, mon père a demandé à Cheikh Raymond de m’écouter. J’ai improvisé devant lui, et il a trouvé cela suffisamment convaincant pour m’inviter à passer quelques jours plus tard dans son magasin de disques – une curieuse boutique, qui vendait uniquement les disques de son orchestre.
J’y suis allé, mais sans guitare. Alors il m’a mis entre les mains un oud, un luth oriental. Je n’avais jamais touché à cet instrument, mais j’avais si peur de le décevoir que j’ai vite compris comment m’en servir. « Parfait, la semaine prochaine, tu joues dans l’orchestre à la radio avec nous », a conclu Cheick Raymond. J’avais réussi le test.
Et vous voici guitariste, à 15 ans…
C’était assez irréel de jouer dans un tel orchestre. Il fallait avoir de la technique et beaucoup de mémoire, car cette musique, le malouf, se transmet uniquement par oral.
Cheikh Raymond est ainsi devenu mon maître, et moi, son meilleur élève. C’était un homme aussi tendre que sévère, un peu comme du bon pain : croustillant à l’extérieur, mais avec la mie à l’intérieur. Je ne serais pas arrivé là s’il ne m’avait pas remarqué, s’il n’avait pas deviné le potentiel qu’il y avait en moi. Et je serais sans doute devenu son héritier si l’histoire n’en avait pas décidé autrement.
C’est votre père qui vous avait appris la guitare ?
Non. J’ai appris en autodidacte. La guitare, c’est ma grand-mère paternelle, Djermouma, qui me l’avait offerte, quand j’avais dans les 13 ans. Elle aussi a joué un rôle important. Mes grands-parents avaient perdu un fils, Gaston, à l’âge de 8 ans. C’était le petit frère de mon père. Quand je suis né, ma grand-mère a voulu m’appeler Gaston, comme lui. Elle essayait de se consoler de ce deuil, et m’a aimé d’un amour inconsidéré.
J’ai ainsi passé une bonne partie de mon enfance avec elle et mon grand-père, à Jemmapes, l’actuel Azzaba, un village où ils tenaient une boutique de tissus. Cela a un peu provoqué un conflit avec ma mère. Elle comprenait le désir de sa belle-mère, mais elle était frustrée de ne pas m’avoir avec elle. Lorsque mon frère Jean-Claude est né, deux ans après moi, ma mère a reporté sur lui tout l’amour qu’elle avait pour moi.
A quoi votre enfance a-t-elle ressemblé ?
Elle a d’abord été marquée par la seconde guerre mondiale et les lois antisémites de Vichy, qui m’ont empêché d’aller à l’école. J’y suis entré à 7 ans seulement, au lieu de 5 ans. Durant cette enfance, j’ai reçu beaucoup d’amour, bénéficié d’une grande liberté. En revanche, je n’ai pas eu d’adolescence. La guerre d’Algérie a débuté, et nous avons vécu dans l’inquiétude perpétuelle. Quand on sortait dans la rue, on ne savait pas si on allait revenir le soir.
A l’époque, vous chantiez déjà ?
Pour moi, chanter a été un accident. Dans l’orchestre, « tonton Raymond », comme on l’appelait, était le seul à le faire. Je chantais plutôt en cachette, quand je faisais l’école buissonnière avec mes amis, et je n’aimais pas beaucoup ma voix. En outre, à la guitare, j’avais une technique solide pour la musique orientale, mais rudimentaire pour la musique occidentale. Je n’arrivais à interpréter des chansons françaises en m’accompagnant que si elles étaient dans ma tessiture. Un jour, heureusement, j’ai découvert dans un magasin une drôle de pince, un capodastre. En le plaçant sur le manche de la guitare, je pouvais changer de tonalité en gardant le même doigté. Cela a résolu mon problème technique alors que, certes, j’aimais jouer de la guitare, mais j’avais aussi envie de créer, de partager, de m’extérioriser. Sans le capodastre, jamais je n’aurais fait une carrière de chanteur !
Une carrière que vous commencez comme instituteur…
C’est un hasard. Avec la guerre, l’Algérie manquait d’enseignants. J’ai d’abord été pion, et quelqu’un de l’éducation nationale m’a demandé si je voulais être instituteur. J’ai passé trois mois à l’école normale, puis je me suis retrouvé devant une classe. J’y ai appris à capter un auditoire. Je ne mettais pas de sanctions. Mais le samedi, je donnais un petit spectacle auquel ceux qui avaient mal travaillé n’assistaient pas. Cette vie entre la classe, la musique et la chanson a duré jusqu’au 22 juin 1961.
Que se passe-t-il ce jour-là ?
Tout bascule. C’est un jeudi, je n’ai pas classe, et je dors tard parce que j’ai fait la fête toute la nuit à un mariage. Vers midi, j’entends mon grand-père crier : « Ils ont tué Raymond ! »
Je crois à un cauchemar. Je me lève, je descends dans la rue, je vais vérifier chez Cheikh Raymond, dont la fille Suzy était ma fiancée. Il vient d’être assassiné par le FLN, sur le marché. D’un coup, je deviens orphelin de Cheikh Raymond, que j’adorais comme un père spirituel, orphelin de la musique arabo-andalouse dont il était l’incarnation, orphelin de mon pays. Car très vite, il faut partir. Des tracts appellent à éliminer les membres de l’orchestre. Nous sommes en danger. Toute la communauté juive de Constantine quitte la ville. Avec ma famille, j’embarque pour la France.
Sur le bateau, vous écrivez une chanson restée fameuse…
Chez nous, quand on est heureux ou malheureux, on l’exprime par des improvisations. Pendant la traversée, tout le monde pleurait. J’ai pris ma guitare et j’ai improvisé : « J’ai quitté mon pays, j’ai quitté ma maison. » J’ai chanté la chanson.
Les larmes coulaient de tous les côtés. Ensuite, on m’a dit : « Chante-la encore ! » J’étais bloqué, incapable de retrouver les paroles. Ceux qui m’avaient écouté m’ont lancé : « ma vie », « ma triste vie se traîne sans raison ». Chacun me donnait un mot, une phrase, et j’ai reconstitué Adieu mon pays comme un puzzle.
En France, comment êtes-vous accueilli ?
Sur le bateau, on avait l’espoir d’être reçus comme des réfugiés qu’on accueille, qu’on dorlote. A Marseille, à Nice, à Vichy puis à Argenteuil et à Paris, cela n’a pas été le cas. Certains nous ont aidés. D’autres faisaient des réflexions comme : « Toi le frisé, retourne dans ton pays ! » On se sentait de trop.
A 23 ans, vous entamez à Paris une nouvelle vie. Laquelle ?
Une vie dans la musique. Je voulais me construire un répertoire propre, pour me guérir de la musique arabo-andalouse perdue. Mais mon père, lui, a continué à jouer cette musique traditionnelle, dans des soirées, des bars malfamés. Je lui en voulais. Je l’ai accompagné malgré tout pour quelques concerts. Les gens l’insultaient. Je me battais pour le défendre, et je me retrouvais au commissariat. On s’est fâchés. J’ai fini par lui dire : « Ecoute, papa, j’arrête. Quand je reviendrai, on fera la paix et tu verras, tu seras fier de moi. » C’est ce qui s’est produit.
Vous avez alors commencé à chanter dans des cabarets ?
Oui. J’ai obtenu mon premier cachet au Caveau de la République, à Paris. Puis j’ai enregistré un premier disque, avec Adieu mon pays. C’est à ce moment-là que j’ai changé de nom. Mon directeur artistique trouvait que « Gaston » n’allait pas avec une musique méditerranéenne, et n’arrivait jamais à se souvenir de mon nom, Ghrenassia. J’ai proposé le surnom que m’avaient attribué des Gitans, Enrico, et j’ai simplifié Ghrenassia en « Nassia ». Mais il y a eu une confusion, et c’est « Enrico Macias » qui s’est retrouvé imprimé sur la pochette. J’ai été rebaptisé malgré moi !
Le succès est arrivé très vite ?
Je ne serais pas arrivé là si les journalistes de l’émission de télévision « Cinq colonnes à la une » n’avaient pas entendu Adieu mon pays, et voulu l’utiliser pour illustrer un reportage sur les rapatriés d’Algérie. Après le tournage, le journaliste Igor Barrère m’a dit : « Ta séquence est formidable, mais s’il se passe un truc important d’ici à la diffusion, elle sautera. » Pendant huit jours, je n’ai pas dormi.
Le jour dit, toute la famille s’est retrouvée devant la télévision, et mon visage est apparu en gros plan. En repartant, des gens m’ont reconnu dans le métro. Puis cela a été le raz-de-marée. Auprès des pieds-noirs, puis de tous les Français en général.
Dans les années 1960-1970, vous êtes une vedette absolue. Après l’exil, enfin le bonheur ?
Un bonheur entaché par la mort de Cheikh Raymond, puis par celle de mon frère Jean-Claude, dans l’accident de la voiture dans laquelle se trouvait aussi Serge Lama, en 1965. Mais oui, j’ai eu la chance de passer entre les mailles des différentes modes.
Mes parents étaient fiers. « Ce soir, mille personnes t’ont applaudi. Demain, des millions t’applaudiront », m’a prédit mon père, après un concert. Ensuite, j’ai moins été dans la lumière. Mon inspiration m’avait lâché. J’ai attendu avec patience qu’elle revienne…
Vous êtes revenu sur le devant de la scène dans un nouveau costume, celui de passeur de la musique arabo-andalouse. « Cheikh Enrico », en quelque sorte ?
J’ai voulu rendre hommage à Cheikh Raymond. Pendant trois ans, j’ai donné des concerts de musique malouf, sans la moindre chanson française. Un drôle de pari. Je connaissais les musiques, mais il fallait apprendre tous les textes en arabe, la langue que je parlais avec mes grands-parents, alors que j’utilisais le français avec mes parents.
A la même époque, vous deviez revenir en Algérie, pour la première fois depuis 1961…
En mars 2000, j’étais invité par le président Bouteflika. Mais la veille de mon départ, la tournée a été annulée, sous pression de certains extrémistes qui me jugeaient trop proche d’Israël. Alors que je sentais que les cicatrices de mon cœur étaient sur le point de se refermer, elles se sont rouvertes.
Elles le sont toujours. J’ai 83 ans, et mon retour en Algérie n’est peut-être pas impossible. Mais si je meurs avant, j’espère au moins que mes enfants pourront se rendre sur ma terre natale. Je serai alors content, là où je serai.
Vous êtes croyant ?
Très. Ce n’est pas le dogme qui m’intéresse. Mais je suis un mystique, solidaire du peuple juif qui a vécu tant de persécutions. C’est d’ailleurs en voyant un film sur le ghetto de Varsovie, à 10 ans, et en découvrant la souffrance de ces Ashkénazes, que je suis devenu profondément juif. Je crois qu’une force nous dirige, que chacun a une mission sur terre. La mienne est de faire de la musique, de chanter, d’envoyer des messages d’amour, de paix et de fraternité. En 1997, j’ai même reçu un mandat des Nations unies en ce sens.
Pour la musique, vous avez réussi. Pour la paix, en revanche…
C’est une mission dans le temps. Je n’ai pas renoncé à militer pour la paix, le droit à la différence, contre la violence et le racisme. Je sais que l’histoire est tragique, je ne suis pas naïf. Simplement, j’essaie de la rendre moins tragique, au lieu d’être au service de la haine.
Vous avez toujours pris position contre l’extrême droite. Etes-vous inquiet, après ce premier tour ?
Je suis un simple artiste, je n’ai pas la prétention de représenter ou d’influencer les gens. Mais oui, je suis contre l’extrême droite, et la possibilité d’une élection de Mme le Pen me fait peur. Je ne crois pas en sa capacité à rassembler le pays.
Depuis plus de douze ans, vous menez un autre combat, à propos d’un prêt accordé par une banque islandaise. Vous devez rembourser 30 millions d’euros. Vous voici ruiné ?
Le juge de l’exécution n’a pas statué, donc j’espère encore un peu sauver ma maison de Saint-Tropez (Var). Mais honnêtement, je crains que ce ne soit impossible. Dans cette affaire, la justice a davantage protégé les établissements financiers que tous les retraités qui ont le même problème que moi. A mon âge, je sais qu’on n’emporte pas sa maison dans l’au-delà. Dieu m’a donné beaucoup de belles choses, il m’en a repris certaines. Que la justice de Dieu soit bénie ! Je suis ruiné mais pas K.-O. Je rebondis grâce à la musique, au travail, à l’amour de ma famille. Et j’ai gagné celui du public.
Vous l’aviez déjà !
Il s’est encore accru. Regardez ce qui s’est passé l’autre soir à l’Olympia [où il s’est produit les 2 et 3 avril]. A cause d’une bronchite mal soignée, j’ai eu une extinction de voix. J’arrivais à sortir quelques notes aiguës, c’est tout. N’importe quel autre chanteur aurait annulé. J’ai été assez fou pour monter sur scène. J’ai joué de la guitare, et le public a chanté pendant plus de deux heures ! Les spectateurs pleuraient, à la fois malheureux pour moi et ravis de communier tous ensemble. Vous voyez : j’ai eu le Covid-19, je me suis cassé le col du fémur, j’ai passé deux mois à l’hôpital, mais je suis un battant et je ne me défile pas. Pour peu que ma voix tienne, j’espère chanter longtemps encore.
Enrico (les « vrais » prononcent Anrico !) Macias est une figure connue de tous. Sociétaire des Grosses Têtes, assis sur le canapé rouge de Michel Drucker, en Smoking dans les années 80 sur les plateaux de Champs Elysées, Sacrée Soirée ou de L’école des fans, devisant avec Patrick Sabatier, Guy Lux ou un peu plus tard dans les émissions d’Arthur, au cinéma dans « La vérité si je mens », dans les travées du Parc des Princes ou sur la scène de la concorde le soir de l’élection de Nicolas Sarkozy, Enrico promène son accent, sa gueule et sa générosité de Pied Noir depuis maintenant plus de 6 décennies. Il fait tellement partie du paysage que l’on en oublierait presque qu’il est musicien et chanteur. D’ailleurs combien d’entre nous (et moi le premier) sont en mesure de citer ne serait-ce qu’une seule de ses chansons en dehors des « Filles de mon pays », « Le mendiant de l’amour » ou « Enfants de tous pays » ? Vous l’aurez donc compris, c’est donc un peu par hasard que je me suis retrouvé assis dans la mezzanine de l’Olympia pour ce concert célébrant les 60 ans de carrière de l’enfant de Constantine. Je ne savais absolument pas à quoi m’attendre : une kitcherie absolue, un tour de chant en mode variétés à l’ancienne, un concert relevé des compteurs… Je n’allais pas être au bout de mes surprises !
Lorsqu’à 21 h, le grand rideau rouge d’un Olympia bourré à craquer d’un public multi générationnel, s’ouvrit ce fut un premier choc. En effet pas moins de 20 musiciens étaient présents dans une scénographie à plusieurs niveaux particulièrement bien mise en lumières ! Au moins 3 percussionnistes, 3 choristes, 3 violonistes et pas loin d’une dizaine de joueurs de oud et d’instruments traditionnels orientaux, de pianistes et une formation classique basses, guitares faisaient résonner des sonorités orientales pour préparer l’entrée sur scène de la vedette dont le nom était écrit en lettre rouge sur le fameux fronton du boulevard des Italiens.
C’est sous un tonnerre d’applaudissements que l’homme de 83 ans se place sur le devant de la scène. Si L’homme et sa voix paraissent quelque peu émoussées par le poids des années, l’envie de jouer de chanter et de donner au public un véritable spectacle de qualité est plus que palpable. Pendant une première partie qui durera 1 heure un quart, Enrico s’attaque à son répertoire en mode tour de chant à l’ancienne avec des arrangements folkloriques très travaillés à 1000 lieux des sonorités eighties pleine de synthétiseurs que l’on avait en tête. Avec des chansons comme « Rien que du bleu », « Paris tu m’as pris dans tes bras », « Adieu mon Pays », « Les oranges amères », « La France de mon enfance » et la quasi-totalité du répertoire de cette première partie, il chante le blues du Pied noir arraché à sa terre constantinoise au début des années 60.
Je découvre de très beaux textes poétiques ou il n’est quasiment question que d’une nostalgie pleine de soleil, d’oliviers, d’odeurs d’épices, d’oranges amères et d’amandiers, du bleu du ciel et de la mer Méditerranée, du spleen du déraciné arrivant dans une métropole grise. Sur le très beau « Les gens du nord » Enrico montre aussi qu’il est un guitariste très fin et subtil dans un style arabo andalou. La plupart des refrains de ces chansons sont repris en chœur par un public plus que fidèle, probablement principalement composé lui aussi de pieds noirs parisiens, qui réserve à chaque fois moult applaudissements à Enrico qui semble se nourrir avec délectation de cet amour qui lui est adressé.
Après un entracte de 20 minutes, le rideau rouge s’ouvre à nouveau sur une scène scintillante de mille feux, ou tel Roger Hanin dans « La rumba », Macias se présente en smoking tel en meneur de revue. La tonalité musicale de cette deuxième partie se veut résolument plus festive, folklorique et dansante que la première. On se retrouve comme téléporté dans un mariage oriental. Ça danse, ça chante de partout. Les youyous et « lai lai lai » résonnent des quatre coins de la salle. Si les titres comme « Les filles de mon pays ou « Le mendiant de l’amour », avec de fabuleux arrangements arabo andalous, font leur effet, Enrico Macias semble vouloir célébrer et rappeler à tout le monde quelles sont ces racines musicales. Fils d’un musicien de l’orchestre de malouf arabo andalou de « Cheikh Raymond », dont il fut lui aussi membre comme joueur de oud à la fin des années 50, Enrico est probablement l’un des derniers grands ambassadeurs de ce style qui savait réunir juifs, musulmans, arabes, kabyles et gitans andalous dans une même ferveur dans les mariages et fêtes de village d’une Algérie qui n’existe plus. Avec un bonheur et une générosité qui illumine son visage, Macias se lance dans des mélopées kabyles ou des chants gitans qui mettent littéralement le feu à l’Olympia. Les youyous redoublent de vigueur dur « Ya rayah », « Bel tar ou el oud » alors que l’orchestre oriental donne toute sa vigueur, avant que le spectacle se termine sur une version ultra festive de « L’oriental ».
On quitte donc l’Olympia le sourire aux lèvres, et prêts à embrayer sur un cycle de cinéma spécial Alexandre Arcady avec « Le coup de sirocco », « Le grand carnaval », « Le grand pardon » et « Ce que le jour doit à la nuit » … C’est donc un très beau voyage musical auquel nous a invité Enrico. Un voyage plein de folklore et de traditions, comme peuvent l’être dans des genres différents les répertoires d’I Muvrini pour la Corse, d’Alan Stivell » pour la Bretagne, de Gheorghe Zamfir pour la Roumanie, des Dubliners en Irlande, de Theodorakis en Grèce ou de Manitas de Plata et Paco de Lucia pour le flamenco. A l’arrivée on était bien plus dans les musiques du monde que dans la variété des plateaux de Michel Drucker. Et si l’on doit trouver un dernier adjectif qualificatif pour décrire ce spectacle, ce sera bien évidemment : la générosité…
Après une première soirée éblouissante, la seconde ne l’a pas moins été à plus d’un titre
Comme la veille, le concert se tient à guichet fermé et la salle est comble à l’heure de l’ouverture du rideau.
22 musiciens occupent l’espace scénique sur trois niveaux dans une magnifique scénographie de Julie Noyat et une création lumière de Loic Marafini de « La Fabrique à projets ».
Le concert débute au son envoûtant du ney (flûte) de Kamel Labbaci, posant en quelques notes le décor, puis l’orchestre entonne les premières mesures de l’intro et c’est le délire qui débute dans la salle.
Le spectacle est conçu en deux parties. La première reprend les grands succès représentatifs qui ont jalonné les 60 années de carrière de l’artiste. Symon, petit fils d’Enrico, y est l’invité de son grand père pour interpréter un de ses titres « Paris ». Noa R, la jeune chanteuse suisse dont nous vous avons déjà longuement parlé, reprend en duo avec son parrain « Malheur à celui qui blesse une enfant ».
La seconde nous entraine au son de la musique arabo andalouse et orientale pour se terminer en apothéose par la fête dont seul Enrico a le secret. L’orchestre oriental y fait son entrée avec Kamel Labbaci au oud et au violon, le virtuose du quanoun, Nidhal Jaoua ainsi qu’Hafid Djemai à la mandole. Le Gyps’and latin Orchestra a mis l’ambiance dans la « casa del sol » et accompagné la partie festive de tout son talent. Les arrangements et l’orchestration conçus par Jean Claude Ghrenassia en collaboration avec Lionel Teboul et Bruno Bongarçon sont majestueux, nous rappelant la grande époque de Jean Claudric
Mais ce deuxième concert restera aussi dans les annales comme un concert unique. Atteint d’une bronchite depuis quelques jours, et après la très belle prestation de la veille, Enrico est arrivé à l’Olympia ce dimanche, presque totalement aphone. Pourtant, attendant ce moment depuis 3 ans, ne voulant pas décevoir son public, il décide malgré tout de maintenir le concert et de monter sur la scène. « Tel un boxeur, je suis un peu groggy mais pas KO. Je continuerai et j’irai au bout de ce concert » dit il à son public. Et parce que c’est Enrico, et que son public est ce qu’il est, qu’il existe entre lui et tous ces gens qui se sont déplacés pour le voir des liens très particuliers, il a été donné à chacun de vivre deux heures de grande émotion. D’une part Enrico se battant avec toute son énergie et son professionnalisme pour assurer le spectacle, et le public qui n’a cessé de l’ovationner, de chanter pour le soutenir, d’applaudir et de lui crier son amour. Les musiciens aussi ont été exceptionnels tout comme Symon, Noa R. ou le Gyps’ and Latin orchestre, chacun apportant sa part à cette montagne d’amour pour soutenir Enrico.
Il nous a été donné de palper de manière tangible l’amour réciproque et indéfectible qui existe de façon éternelle entre cet artiste et son public.
« Je vous aime. Toute ma vie je me souviendrai de ce concert. Vous êtes formidables. Merci » a dit Enrico, la main sur le cœur.
Oui Enrico, nous nous souviendrons toujours de cet Olympia et de ce 60ème anniversaire.
Nous vous souhaitons maintenant un prompt rétablissement et vous retrouvons très bientôt sur d’autres scènes.
Merci à Sud Concerts, à Laurent Abitbol et à Jean Claude Ghrenassia, à La Boite à Projets pour l’organisation de ce beau show Merci aux musiciens : Bruno Bongarçon, Abdenour Djemai, Philippe Hervouet, Amar Mohali, Serge Haouzi, Stéphane Bonvent, Jean Claude Ghrenassia, Kamel Labbaci, Lionel Teboul, Hafid Djemai, Nidhal Jaoua, Nadine Collon,, Isabelle Jadot, Lysiane Metry, Cécile Boursier, Caroline, Chrystelle, Sophie, Nicolas et les trois choristes.
Avec son autorisation, nous reproduisons ici le témoignage d’une fan qui nous a contacté après le concert. Ses propos résument parfaitement ce que chacun a vécu. « J’ai assisté au spectacle d’Enrico à l’Olympia et je tenais à vous faire part de mon ressenti dans le public. Merci pour cette scène de l’Olympia qui restera gravée dans toutes les mémoires. Malgré les soucis de santé, Enrico a assuré son spectacle et il a été cash avec son public.
Et je pense que son honnêteté a beaucoup touché les personnes dans le public. Moi-même j’ai versé ma petite larme quand j’ai entendu sa voix qui s’en allait. J’avais mal pour lui et ça m’a déchiré le coeur. J’ai eu l’image d’un toréro dans une arène dans mon esprit. Il s’en est super bien sorti et je lui tire mon chapeau. Son public l’a porté. Il a assuré jusqu’au bout. Il n’y a pas eu de 1ère partie ni de 2e partie, il a tout fait. On peut dire ce qu’on veut, on lui doit un grand RESPECT. Mais vous pouvez lui transmettre que tout le monde était content, que le public était parfaite communion avec lui.
Aussi je voulais applaudir et remercier tous les musiciens et choristes qui ont été géniaux et on était au top pour leur prestation 👏🏼👏🏼👏🏼 C’était génial Bravoooo à tous 🎶💫🌹 Il aura toujours son public pour le soutenir Le public a vu qu’il n’y avait pas de playback. Qu’il chantait avec son coeur et qu’il nous donnait tout ce qu’il lui restait J’ai passé une excellente soirée Merci pour tout » PDP
60 années à parcourir le monde, sa guitare à la main, pour fouler toutes les scènes les plus prestigieuses et envouter les publics les plus difficiles. 60 années durant lesquelles il a traversé tous les courants culturels et musicaux sans jamais perdre son identité, ses racines et ses valeurs. 60 années au cours desquelles il a non seulement su garder son public originel mais a réussi aussi à l’élargir jusqu’à réunir toutes les communautés pour un hymne à la tolérance, à la paix et à l’amitié.
Peu d’artistes peuvent se targuer de 60 années de carrière et, à 83 ans, c’est sur sa scène fétiche de l’Olympia qu’Enrico Macias nous avait conviés hier soir, 2 avril 2022, pour fêter cet anniversaire d’exception.
Et le spectacle, totalement inédit, a été à la hauteur de l’évènement. Conçu comme une synthèse de ces 60 années de carrière, il a pris vie dans un décor digne de Broadway et des grands shows à l’américaine. Un orchestre de 22 musiciens et 3 choristes offraient à l’artiste un écrin musical digne de la grande époque de Jean Claudric. La flute, le oud et le qanoun, absents depuis de si nombreuses années des spectacles d’Enrico, nous ont enchantés de leurs sonorités orientales.
Porté par une telle scénographie, Enrico a été, quant à lui, éblouissant.
Littéralement soulevé par un public survolté, il nous a fait voyager de surprise en surprise. De la lampe d’Aladin, en passant par la fete orientale ou encore Le grain de sable, il nous a offert des joyaux de son répertoire que, pour au moins l’un d’entre eux, il n’avait jamais chanté sur scène. De moments d’émotion en moments de fête, il nous a offert 3h de bonheur et de communion intenses. La salle en délire lui a fait une ovation de bout en bout et n’a pas fait économie de youyous et d’applaudissements.
Mais la fête n’est pas finie puisque nous y retournons cet après midi. Alors rendez vous demain pour d’autres détails