Enrico Macias invité d’Apolline de Malherbe
Enrico Macias sera, ce soir, 24 mars 2019, l’un des invités d’Apolline de Malherbe sur BFM à 19h
Duos en solitaire le nouvel album de Frédéric Zeitoun
Le nouvel album de Frédéric Zeitoun « Duos en solitaire » sort le 5 avril dans les bacs
Il reprend les titres de son spectacle « En chanteur » en duos avec une pléiade d’artistes venus l’accompagner sur les souvenirs pleins de tendresse et d’humour de sa vie.
Parmi ces artistes, on notera en tout premier lieu le grand Charles Aznavour, Philippe Lavil, Michel Fugain et bien d’autres.
Enrico Macias sera également présent sur cet album en joignant sa voix à celle de Frédéric Zeitoun sur le titre « Les vacances chez Franco »
En avant première, il nous offre quelques images de l’enregistrement avec notre chanteur bien aimé.
Mille mercis à lui et rendez vous le 5 avril pour découvrir cet album très prometteur de soleil, de bonne humeur et de belles rencontres
Vous pouvez d’ores et déjà le pré commander ici ;
https://ffm.to/duosensolitaire.ofp
Une symphonie de soleils à St Chamond
Après 57 années de carrière, des centaines de milliers de
kilomètres parcourus tout autour du globe, après avoir foulé des centaines de
scènes à travers l’hexagone et dans le monde, ce qui frappe encore et toujours,
et ce qui nous a encore sauté au visage vendredi soir à St Chamond, c’est le
lien tout particulier qu’Enrico réussit à tisser en quelques chansons avec son
public, où qu’il soit.
A 80 ans, après tant de succès vécus, sa simplicité et sa chaleur humaine, mais
aussi ce « je ne sais quoi qui n’appartient qu’à lui », lui
permettent toujours de laisser penser à chacun dans la salle, mais aussi sur
scène, y compris à lui-même, que nous sommes bien tous réunis dans une grande
fête familiale. Cette ambiance, elle existe partout dans ses spectacles, mais
il y a des jours où elle vous touche encore davantage.
Et hier soir à St Chamond, les regards mais aussi les gestes et les paroles de
l’artiste pour son public, sa proximité avec eux, l’attention qu’il porte à
chacun, nous ont encore une fois touchés au cœur.
Au-delà de ses chansons, il a d’ailleurs très bien exprimé son bonheur :
« J’ai voulu ce soir vous faire un medley de soleil,
parce que, pour moi, le public, c’est mon soleil à moi ».
Il nous faut aussi parler de la joie
intense d’Enrico, de sa communion avec ses musiciens, lorsqu’il aborde la
partie orientale de son répertoire. De « Ya bellaredj », en passant
par « bin el barah ouel youm », ou « Achek Mamhoune », il
nous transporte à Alger et à Constantine avec un bonheur et une générosité sans
limites.
Et de son côté, le public est très sensible à sa sincérité et son authenticité.
Durant une heure 30 de musique et de chansons, les « Enrico, on t’aime »
fusent à tout moment, les youyous saluent les prouesses du chanteur comme des
musiciens.
Aux premières notes de Ya rayah, tous se lèvent pour venir entourer l’artiste, chanter et danser avec lui au plus près de la scène. Si ces moments sont toujours générateurs de crispation pour l’équipe de sécurité, elle est pour Enrico et son orchestre le moment ultime de récompense, le moment de partage intense et complet avec les spectateurs, le moment de tous les soleils de l’amitié pour Enrico, ses musiciens comme son public, dans une belle communion de tous les cœurs.
C’est une belle synthèse de l’Olympia qu’Enrico a offert aux St Chamonais ce vendredi. Et de « la Méditerranée », en passant par le medley « soleil », « les filles de mon pays », « le violon de mon père », jusqu’à « l’oriental », la fête a été très belle.
Merci encore une fois Enrico ! Ou que vous passiez, vous semez la Paix et la joie dans les cœurs.
Le public est votre soleil, et soyez assuré que vous êtes celui de toutes les personnes qui fréquentent vos spectacles.
Liste des chansons
La Méditerranée
Medley soleil : Un rayon de soleil
Il est comme le soleil
J’appelle le
soleil du midi
Oranges amères
Aux talons de ses souliers
Adieu mon pays
Le voyage
Medley guitare : Il reste aujourd’hui
La femme de mon ami
Oh
guitare, guitare
Solenzara
Les millionnaires
du dimanche
Mon cœur d’attache
Paris, tu m’as pris dans tes bras
La vie populaire/A la grâce de Dieu
Les gens du nord
Les filles de mon pays
Le violon de mon père
Medley oriental
Ya rayah
Le mendiant de l’amour
L’oriental / Porompompero
Ya rayah – Casablanca – 27 avril 2019
Avec Red Haddad et Sanae Jabrane
Merci à Najwa NAZIH pour ces images
ENRICO MACIAS « Et Al Orchestra »
(Capitol / Universal Music)
Le week end du 10 février dernier, Enrico Macias fêtait ses 80 ans à l’Olympia, une salle à laquelle il est toujours resté fidèle, entouré de l’orchestre Al Orchestra, un luxueux et hyper talentueux collectif de musiciens franco-algériens, et deux invitées, la chanteuse de chaabi Meriem Belli et la voix d’or tunisienne Syrine Ben Moussa. Deux concerts sold out, devant un public en délire, l’obligeant à revenir en juin prochain mettre à nouveau le feu boulevard des Capucines. En attendant, c’est avec cette même formation que le chanteur a ré-enregistré dans de somptueux et sophistiqués arrangements, et sous la direction musicale de son fils, le multi-instrumentiste Jean-Claude Ghrenassia (également présent sur scène, au même titre que sa petite-fille Julia aux choeurs), 13 chansons plus ou moins connues de son répertoire, qui ont fait du pionnier en France de la musique arabo-andalouse, un véritable porte-parole pour les pied-noirs arrivés en France au début des années 60, mais aussi tous les immigrés d’Europe du Sud (Italiens, Espagnols, Portugais) qui sont restés fidèles depuis presque 60 ans à l’ex instituteur de Constantine. Guitariste émérite et incroyable crooner, Macias a toujours su allier avec élégance chansons festives fédératrices et ballades intimistes Folk sur le thème de l’exil et du déracinement, pour beaucoup devenues des hymnes à la paix, à la fraternité et à la tolérance : « Adieu mon pays » (ici en duo avec Kendj Girac qui pourrait bien être le plus digne hériter de l’artiste), « Les filles de mon pays », « Paris, tu m’as pris dans tes bras », « Aux talons de ses souliers », « La femme de mon ami », « Solenzara », « Les gens du Nord », ou «L’oriental » sont ici à découvrir ou redécouvrir sous de nouveaux habits de fête ! Mais il manque tant de tubes incontournables du généreux chanteur ayant fait les beaux jours des émissions des Carpentier, qu’il n’est pas interdit d’espérer un volume 2 avec « Le mendiant de l’amour », « Une fille à marier », « Enfants de tous pays », « La France de mon enfance », « Un berger vient de tomber », « Générosité », ou les plus récents « Oranges amères » et « La vie populaire », qui rencontrent toujours un aussi vif succès sur scène…
Eric Chemouny
Article paru sur « jesuismusique.com »
Zingarella – Los Angeles – 13 décembre 2018
Merci à Peter Deneff pour ces images
Aie aie aie je t’aime – Los Angeles – 13 décembre 2018
Merci à Peter Deneff
Le violon de mon père – Los Angeles – 13 décembre 2018
Images de Peter Deneff que nous remercions sincèrement
Final – Los Angeles – 13 décembre 2018
Mille mercis Peter Deneff
Oh guitare guitare – Los Angeles – 13 décembre 2018
Mille mercis à Peter Deneff pour ces images
Les confidences d’Enrico Macias : « J’espère que le peuple algérien retrouvera un peu plus de bonheur »
De passage au siège de Ouest-France, Enrico Macias est revenu sur ses 57 ans de carrière et son parcours de vie. Un artiste toujours aussi populaire qui déchaîne toujours les passions dans beaucoup de pays arabes, à commencer par celui de son enfance, l’Algérie. Dans un podcast à retrouver sur Le Mur des Sons, il raconte comment il est devenu l’enfant de tous pays.
Enrico Macias est un monument de la chanson française. Du haut de ses 57 ans de carrière et de ses 800 chansons, il a bercé plusieurs générations avec ses chansons. « Enfants de tous pays », « Le Mendiant de l’amour », « Les Gens du Nord », « Adieu mon pays », « Ouvre-moi la porte », « Les Filles de mon pays » ou encore « Poï Poï Poï »… On ne compte plus les succès.
À l’occasion de la sortie de son dernier album « Enrico Macias et Al orchestra », et alors qu’il effectue une tournée en France et à l’étranger, l’artiste de 80 ans était de passage au siège de notre journal à Rennes où il était l’invité de Dimanche Ouest-France.
OU VIA CE LIEN :
Le mur des Sons
Il en a profité pour se confier en podcast sur sa carrière, ses peines, et notamment la blessure jamais refermée avec l’Algérie, son pays natal, mais aussi le contexte politique et social. « Quand on me dit que je fais partie du patrimoine de la chanson française, cela me fait bien plaisir, explique-t-il dans cette interview audio à retrouver ci-dessus et sur Le Mur des sons d’Ouest-France. J’ai été très touché par la disparition de Charles Aznavour qui était mon maître dans la chanson française. C’était aussi un exemple, l’homme et l’artiste. »
Enrico Macias avoue ne pas avoir de secret pour durer. « Plus que la passion, c’est un privilège de me lever le matin et de me dire aujourd’hui j’ai un spectacle, une émission de radio, etc.. Continuer à faire ce métier à mon âge, c’est une chance et je n’oublie pas que malheureusement il y en a beaucoup d’autres qui n’en sont pas arrivés là. »
Des morceaux remis au goût du jour
L’artiste avoue jouer de la guitare tous les jours, car « c’est un besoin et aussi pour rester aussi au niveau, garder de la dextérité et la virtuosité. » Pourtant, Enrico Macias, né dans une famille de musiciens, n’a jamais pris des cours de musique. « Je suis un autodidacte. Mon père, qui était un grand violoniste, a beaucoup souffert pour gagner sa place. Il ne voulait pas que je souffre aussi alors il voulait que je devienne ingénieur. Mais je ne sais toujours pas ce que c’est ingénieur (rire)… Je suis d’abord devenu instituteur avant, très vite, de commencer dans la chanson. »
Depuis 57 ans, le chanteur n’a jamais cessé de travailler, traversant les générations. Son dernier album, imaginé avec son fils Jean-Claude, revisite justement quelques-uns de ses plus grands succès. « Les jeunes générations me connaissent à travers leurs parents. Je voulais qu’ils puissent avoir mon répertoire en tête. Certains morceaux avaient besoin d’être remis au goût du jour. »
« L’Algérie, une blessure »
Parmi ces morceaux, la chanson « Adieu mon pays » qu’il chante en duo avec Kendji Girac. « Je pensais être le seul à pouvoir chanter cette chanson, mais Kendji avec sa culture gitane peut aussi. »
Dans ce podcast, Enrico Macias parle aussi de « sa déchirure » d’avoir dû quitter l’Algérie au début des années 60. « C’est une blessure que je croyais cicatrisée mais elle a été rouverte avec l’interdiction d’y retourner. » À 80 ans, il espère toujours pouvoir y chanter un jour de nouveau.
Article paru sur Ouest France
« La nouvelle génération vient massivement à mes spectacles » À 80 ans, Enrico Macias sort un album-anthologie
PAR Laurence Lucchesi – Publié le 22/02/2019 à 09:00
Cinquante-sept ans de carrière, plus de cinquante millions d’albums vendus, Enrico Macias est un pilier de notre patrimoine musical. Qui continue de remplir l’Olympia, où il s’est produit à guichets fermés les 9 et 10 février. Il signe, à 80 ans, un album-anthologie avec le Al Orchestra. Il est à la une du magazine Week-End ce vendredi.
De L’Oriental aux Gens du nord, en passant par Les Filles de mon pays, il aura écrit quelques-unes des plus belles partitions de la chanson française.
Malmené par le destin ces dix dernières années, avec de sérieuses déconvenues financières et surtout, la disparition de celle qu’il a aimée cinquante ans durant, son épouse Suzy, Enrico, dont le prénom signifie « La vie » en hébreu, demeure résolument positif face à l’adversité.
Comme en témoignent ces propos, teintés de son célèbre accent et au détour desquels a fusé parfois ce rire solaire qui est le sien. Une vraie bouffée d’optimisme.
Comment ce nouvel album, Enrico Macias & Al Orchestra, a-t-il vu le jour?
C’est mon fils Jean-Claude, qui m’accompagne toujours dans mes concerts, qui en a eu l’idée. Il a remarqué que mon public était composé de davantage de jeunes qu’avant. À mes débuts, les jeunes allaient vers les yé-yé, vers les chanteurs de rock, ils ne s’intéressaient pas à ce que je faisais.
Et maintenant, la nouvelle génération vient massivement à mes spectacles, curieuse de savoir pourquoi leurs parents ou grands-parents, qui ont fini par m’apprécier avec le temps, ont tant aimé Enrico. C’est ainsi que Jean-Claude a eu l’idée de me faire réenregistrer mes chansons avec le Al Orchestra, un groupe franco-algérien, pour mieux les faire connaître à ce jeune public.
Vous avez fêté, en 2018, vos quatre-vingts ans, et vos cinquante-sept ans de carrière, cela vous inspire quoi?
Vous vous rendez compte, cela fait cinquante-sept ans que je flirte avec le public! Plus même, parce qu’en réalité j’ai du succès depuis cinquante-sept ans, mais j’ai commencé bien avant, avec la musique arabo-andalouse. Cette longévité, c’est un grand privilège.
« Je n’ai jamais perdu confiance, parce que je sais qu’un jour ou l’autre ça va aller mieux. »
Quand vous vous remémorez votre parcours, quelles sont les images qui vous reviennent immédiatement?
La première fois que j’ai joué de la guitare, aux côtés de mon papa et de mon beau-père, le grand maître de la musique arabo-andalouse Cheikh Raymond Leyris, j’avais quinze ans.
Deux ans plus tard, j’ai fait un radio-crochet, à Constantine (en Algérie), ma ville natale, devant dix mille personnes. Je suis passé le premier et je l’ai gagné. ça, c’est un souvenir qui m’a marqué. C’était la première fois que je passais sur scène devant tant de monde, un moment inoubliable! Comme mon premier Olympia, mon premier music-hall, l’ABC, Bobino à Paris. Et, bien sûr, ma rencontre avec le président égyptien Anouar el-Sadate, au début des années quatre-vingt.
Un grand humaniste?
À tel point même que les gens ne croyaient pas en sa sincérité. Après, ils se sont rendu compte qu’il avait tenu parole, que la paix, même bancale, était devenue une réalité et il l’a payé d’ailleurs de sa vie. Comme mon beau-père Cheikh Leyris, d’ailleurs, il y a des parallèles troublants.
Vous qui avez reçu en 1980 le titre de « Chanteur de la paix », que vous inspire la situation mondiale actuelle?
Vous savez, à chaque fois que le monde a basculé dans le noir, je n’ai jamais perdu confiance, parce que je sais qu’un jour ou l’autre ça va aller mieux. Parce que je suis optimiste de nature et je crois que si le monde existe encore, si, nous, nous existons, ce n’est pas pour rien.
On n’est pas anéantis, au contraire, on va se battre pour rebondir. Pour que ça aille mieux. Je sais qu’on va me critiquer pour ce que je dis là, parce qu’on pense que c’est de la démagogie. Pas du tout, c’est mathématique! S’il y a, sur 100%, ne serait-ce que 1% de positif, c’est lui qui remportera la mise sur les 99% de négatif. L’humanité est comme une personne malade qui va se soigner.
En revanche, sur le plan individuel, pour moi qui ai perdu des êtres chers, mon raisonnement tombe à l’eau…
« Kendji Girac a une sensibilité immense, il joue merveilleusement de la guitare et si un jour je devais avoir un successeur, ce serait lui. »
Et cependant, vous qui avez vécu des épreuves comme la disparition de votre femme en 2008, vous faites preuve d’une sacrée résistance…
Parce que cette souffrance-là est compensée par l’amour du public, le fait que je continue à chanter dans les salles de spectacle. Ce n’est pas que j’oublie ma femme, pas du tout, bien au contraire, mais la musique est une thérapie exceptionnelle.
Même si je constate que je ne suis jamais dans les cinquante personnalités préférées des Français, peu importe. Tant que je remplirai les salles et que je ressentirai cette vague d’amour, tout ira bien.
En 2008, vous avez perdu vingt millions d’euros dans la crise financière islandaise, après la faillite de la banque dans laquelle vous aviez investi cette somme en hypothéquant votre villa de Saint-Tropez. Où en êtes-vous?
Je me bats toujours. En fait, j’ai été pris au piège par une banque et la bagarre continue. Mais de toute façon je garderai ma maison. Et j’en aurais bientôt terminé avec ce problème, quelle qu’en soit l’issue.
Quoi qu’il arrive, ce n’est qu’un problème matériel. Il y a des choses plus graves, comme la perte d’un être cher, la maladie. L’essentiel, c’est que j’assure l’avenir de mes enfants et de mes petits-enfants.
Par rapport à cette notion de transmission, d’un point de vue professionnel cette fois, vous interprétez dans cet album une chanson avec Kendji Girac…
Un énorme cadeau! Kendji est un jeune qui pourrait vraiment être mon petit-fils. J’ai rarement entendu un talent comme le sien. Il a une sensibilité immense, il joue merveilleusement de la guitare et si un jour je devais avoir un successeur, ce serait lui.
Comment a eu lieu votre rencontre?
J’aime écouter la musique gitane mais, avec lui, c’était complètement différent de la musique gypsie habituelle. J’ai découvert qu’il était fan de moi, aussi, et c’est comme ça qu’on est devenus très amis. Je lui ai demandé s’il voulait bien chanter avec moi une chanson et il a choisi Adieu mon pays.
Une chanson emblématique de l’exil des pieds-noirs?
Oui. C’est la première chanson que j’ai écrite sur le bateau qui m’emmenait loin de l’Algérie. J’étais à bord avec plein de gens de Constantine, j’ai pris la guitare et j’ai improvisé cette chanson.
Après on m’a demandé de la rechanter, je ne m’en souvenais plus. Mot après mot, il a fallu reconstituer le puzzle. Kendji y a apporté l’étincelle de la jeunesse. En l’écoutant, je me revoyais sur le bateau en train de chanter, avec son talent en prime!
Autre chanson très symbolique: Le Grain de blé. Vous sentez-vous concerné par les questions environnementales?
Bien sûr. Même si ce n’est pas aussi marqué chez moi que chez Nicolas Hulot! je suis juste un modeste élément de cette nature et, en tant que tel, je la respecte infiniment. Mais je n’ai pas du tout envie d’être qualifié d’écologiste parce que je n’aime guère cette politisation-là.
Quant à cette chanson, Le Grain de blé, elle est presque biblique, par sa simplicité, son universalité. Je me suis rendu compte, en relisant le texte, qu’on peut la chanter dans tous les temples de toutes les religions. C’est un hymne à la tolérance.
Vous n’avez plus eu la possibilité de revenir en Algérie depuis votre départ en 1961. Caressez-vous, malgré tout, l’espoir d’y retourner ?
Je ne veux fermer aucune fenêtre, aucune porte pour l’avenir. Pour le moment je ne peux pas y aller, mais on ne sait jamais, si Dieu me prête vie, peut-être qu’avant de partir dans l’autre monde j’irai en Algérie. Et le jour où je serai dans l’autre monde, j’irai faire un tour dans ma patrie, ce paradis où la mer et le ciel se rejoignent.
« Louis Nucéra, qui faisait la critique du spectacle ce soir-là, a titré : Une étoile est née, Enrico Macias. »
C’est bien pour cela que j’ai jeté mon dévolu sur Saint-Tropez. Je me sens vraiment à l’aise dans cette région, d’autant que j’ai débuté à Nice. J’avais un oncle, tonton Gilbert, qui avait un restaurant à Nice: Le Saint Germain.Et j’ai fait mon premier spectacle, en 1962, à Saint-Raphaël, grâce à mon cousin Bibi qui était animateur à Radio Monte-Carlo. Il m’avait programmé dans ce concert dont la vedette était Gilbert Bécaud. Un mauvais souvenir au départ.Pour quelle raison?
Parce que lorsque je suis passé en première partie, les gens n’ont pas prêté attention à ce que je faisais, j’en avais les larmes aux yeux. Et heureusement, Line Monty, qui passait en vedette américaine ce soir-là, m’a fait revenir sur scène à ses côtés et on a fait un triomphe.
À tel point que Louis Nucéra, qui faisait la critique du spectacle ce soir-là, a titré: « Une étoile est née, Enrico Macias ». Et lors de ce spectacle, j’ai rencontré le chef d’orchestre Raymond Bernard, grâce auquel j’ai pu ensuite enregistrer mon premier disque à Paris.
Vous qui chantez Paris tu m’as pris dans tes bras, vous sentez-vous toujours exilé?
Aujourd’hui j’ai construit de nouvelles racines, mais celles que j’avais ont été coupées malgré tout. Et quand je vois d’autres exilés, des migrants, je ressens une profonde empathie à leur égard, puisque j’ai vécu la même chose.
Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de vous?
Ma sincérité, mon authenticité et ma reconnaissance envers le public, qui ne m’a jamais lâché, et envers la providence qui m’a permis de durer jusqu’à présent.
Medley guitare
Mille mercis Hakan Ulu