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Nous sommes le 17 février 1968. Enrico Macias fait son premier concert aux Etats-Unis. C’est à Carnegie Hall. Il joue à guichets fermés.

« Comment l’oublier? , lâche la star aujourd’hui. J’étais venu quinze jours à l’avance pour m’acclimater. J’étais stressé car je ne savais pas si j’étais connu. J’avais appris une chanson, « Mon cœur d’attache », en anglais. Je l’ai jouée sur un enregistreur en boucle pendant la nuit pour qu’elle me rentre dans la tête. Sur scène, je n’ai pas pu la finir car dès que j’ai commencé à prononcer les mots en anglais, les musiciens sont tombés de leur chaise. Tout le monde rigolait. J’ai chanté en français finalement » .

Depuis ses débuts américains à Carnegie, Enrico Macias revient régulièrement aux Etats-Unis. Il sera le dimanche 8 novembre au Town Hall de New York, puis le 11 au Saban Theatre de Beverly Hills. « Je me suis amélioré en anglais depuis le temps » , plaisante le chanteur au téléphone, juste avant de prendre l’avion pour New York. « C’est spécial de venir aux Etats-Unis. Mon public, c’est la diversité. Il correspond à mes chansons. Le peuple américain est constitué d’enfants de tous pays. Ça va très bien avec ma musique » .

Nouvelle auto-biographie

A 76 ans, Enrico Macias ne lève pas le pied. La sortie de son nouvel album est prévue pour 2016 et il vient de publier une autobiographie, L’envers du ciel bleu, dans laquelle il revient sur ses cinquante ans de carrière et les douleurs qu’il a dû surmonter, comme la mort de sa femme Suzy en 2008 et l’impossibilité de retourner en Algérie. Une partie de la classe politique s’oppose à sa venue en raison de son soutien à Israël. Et le chanteur, né à Constantine, refuse d’y retourner avec un visa comme on lui a proposé.

Sur scène, il est bien loin de cette réalité. « Je me concentre sur mon spectacle, je suis en communion avec le public, dit l’interprète des « Filles de mon pays » et d’autres hits.

Celui qui a récemment déclaré qu’il quitterait la France si Marine Le Pen était élue n’a rien perdu de son militantisme pour la paix et le métissage. « Vivre aux Etats-Unis, pourquoi pas. C’est un pays qui a accueilli des individus de tous les pays. J’aime bien l’ambiance. J’y ai des amis » .

Dans l’immédiat, il est juste de passage. Il promet à ses fans des « chansons de mes débuts. Ils ne viennent pas pour les nouveautés » , dit-il. Le reverra-t-on aux Etats-Unis? « Je l’espère. Si Dieu le veut bien » .

Article paru sur French Morning.com : http://frenchmorning.com/enrico-macias-cest-special-de-venir-aux-etats-unis/

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Emission Tutto Totò a Napoli

Une pépite à ne pas rater que nous venons de dénicher
Un clin d’œil et un grand merci à Philippe qui nous a déniché le document d’origine

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Nous venons d’apprendre la terrible nouvelle.

 

Henri Daguerre vient de nous quitter

 

A son épouse et à toute sa famille

 

nous présentons nos très sincères condoléances

 

Là où il se trouve, nous voulons lui dire qu’il nous manquera terriblement

 

Et qu’il restera à jamais dans nos cœurs et nos pensées

 

 

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Vous croyez tout savoir d’Enrico Macias ? Ce livre, niché entre sourire et nostalgie, révèle les faces cachées de l’artiste. Rencontre, avant l’Olympia en janvier et la sortie d’un nouvel album (Les Clés) en mars prochain.

Actualité Juive : Comment allez-vous, après votre chute ?

Enrico Macias : Beaucoup mieux, même si je souffre encore. La rééducation fait des miracles et je sens que l’amplitude de mes mouvements revient.

A.J.: Est-ce parce que vous le destinez à vos petits-enfants et que le lecteur le reçoit en partage ?

E.M. : C’est une transmission, un testament moral. Je n’ai pas voulu écrire une autobiographie au sens strict, tournant autour de moi seul :  je témoigne des époques et des événements que j’ai partagés.

A.J.: Aujourd’hui, des jeunes apprennent le malouf sans savoir qu’un juif -Cheikh Raymond- a été un immense artiste de langue arabe…

E.M. : On disait à Tonton Raymond  qui fut très jeune nommé «Cheikh» : «Dommage que tu sois juif. Si tu étais musulman, on t’aurait adoré plus que Mahomet»…

A.J. : On découvre dans ce livre des faces cachées d’Enrico. D’abord, un homme inquiet…

E.M. : La nostalgie véhicule de la mélancolie. Et puis, dans notre histoire, nous avons aussi souffert de l’antisémitisme, surtout à Constantine. De mon père, j’ai hérité la musique et le feu qu’il mettait sur scène et de ma mère, l’inquiétude.

A.J.: Homme de Paix, vous racontez avoir fait le coup de poing. Le premier jour du lycée en France…

E.M. : Ah oui mais ça, c’était avec un garçon qui m’avait pris pour un musulman et qui m’a dit : «Il y a une race que je ne peux pas supporter, c’est les Juifs». Bam bam bam.

A.J. : Et les quinze jours d’exclusion ?

E.M. : Ah oui mais j’étais mort de faim de jouer de la guitare. Alors je casse la vitre de la salle de musique où se trouve une guitare et je fais le cambrioleur. Après, je la remets.

A.J. : Et le bar de Saint Paul ?

E.M. : J’ai été gâté si jeune avec la musique qu’une fois arrivé en France, alors qu’on jouait dans des bars, j’avais l’impression que mon père trahissait Tonton Raymond. J’ai ensuite compris qu’il en faisait perdurer la tradition, coûte que coûte. Et puis les gens qui buvaient se permettaient de manquer de respect à mon père. Alors je posais la guitare et j’allais donner des coups de tête. Chaque fois que je jouais avec mon père, je me retrouvais au poste de police.

« Nous avons aussi souffert de l’antisémitisme, surtout à Constantine »

A.J. : Et les Ricard la veille de votre mariage ?

E.M. : Le tailleur n’avait pas fini mon costume alors j’ai attendu. On a bu des Ricard pour fêter ça et on a fini la soirée dans un cabaret oriental. J’étais tellement saoul que j’ai crié au micro  «Vous avez tué mon beau-père»… Je suis arrivé en retard au mariage le lendemain…

A.J.: Si l’on a voulu (et parfois réussi à) vous empêcher de chanter  c’est, dites-vous, parce que «je suis juif, que je refuse d’oublier que  je suis juif, que je ne m’excuse pas d’être juif»…

E.M. : Exactement. Qu’est-ce que vous voulez ajouter à cela ?

A.J. : Quel est ce rapport mystique que vous entretenez avec Israël ?

E.M. : Quand je veux me ressourcer,  je vais à Jérusalem et je prie pour ma  famille, mes amis et pour mes ennemis.

A.J. : Vous revenez sur le mot «sionisme»…

E.M. : Depuis mon plus jeune âge, j’entends «L’an prochain à Jérusalem». Pour certains, le sionisme serait un acte impérialiste, colonialiste : c’est faux. C’est le retour à la Terre natale. Moi, j’ai trois quarts en Israël et un quart en France. Mais la France est aussi mon pays et je ne partirai pas tant que mes frères juifs qui vivent ici seront victimes de l’antisémitisme. Je ne veux pas donner à penser que je fuis.

A.J. : On se raccroche à votre espérance de paix même si les événements actuels laissent perplexes…

E.M : Il ne faut pas s’attacher au présent. Le travail que nous devons faire  est pour nos enfants et nos petits-enfants. Si on ne le fait pas, ils seront en droit de nous blâmer. C’est aussi cela,  la transmission.

Enrico Macias, «L’envers du ciel bleu», Cherche Midi, 240 pages, 17 euros

 

Article paru sur le site actualité juive : http://www.actuj.com/2015-10/culture/2492-enrico-macias-je-prie-pour-ma-famille-mes-amis-et-pour-mes-ennemis