A l’occasion de son spectacle au Saban Theater de Beverly Hills, Enrico Macias a accepté de nous accorder un entretien exclusif depuis Los Angeles. Le chanteur, qui a célébré ses 50 ans de carrière en 2013, se livre avec authenticité.
En septembre dernier, Gaston Ghrenassiade de son vrai nom, chutait malencontreusement dans sa salle de bain. Résultat: hospitalisation et opération d’une triple fracture du bras droit. La sortie attendue de son dernier album Les Clefs est ainsi repoussée à début 2016.
L’Oriental à la voix ensoleillée se confie sur ses plus grandes blessures dans son livre L’Envers du ciel bleu, sorti le 14 octobre dernier.
Enrico, que nous réserve votre prochain album?
Ce sont des nouvelles chansons, j’y suis seul, cette fois ! (En 2012, son dernier album Venez tous mes amis, reprenaient ses plus grands titres en duo, NDLR). Le titre Les clefs, c’est pour ouvrir les portes du passé et de l’avenir. Je me suis entouré d’autres compositeurs et auteurs pour le réaliser, comme Marc Estève, par exemple. Et toujours avec mon fils Jean-Claude aux arrangements, avec qui je collabore depuis une dizaine d’années.
Avez-vous aussi des projets pour le cinéma?
J’ai des envies mais pas encore à la mesure de ce que je souhaite. Le cinéma, ce n’est pas comme la chanson. C’est dur de choisir, de s’émerveiller. Tout le monde me demande des rôles comiques. Sur scène, je fais pleurer et au cinéma, je fais rire ! Oui, j’aimerais un rôle dramatique mais le plus important, c’est un rôle dans lequel je serais le meilleur.
Quelle est la trame de votre livre, L’Envers du ciel bleu?
Je l’ai écrit en collaboration avec Bertrand Dicale. C’est grâce à lui que j’ai pu dire des choses fantastiques qu’il a ensuite mises en mots.
J’ai une image festive, j’ai voulu montrer à mes enfants, petits-enfants mais aussi à mon public, que derrière cette joie de vivre et la fête que je prône, il y a la douleur profonde des événements que j’ai vécus: une face cachée, l’autre côté du ciel bleu.
J’y aborde, notamment, la perte de ma femme Suzy (décédée en 2008, après 47 ans de mariage, NDLR), la mort tragique de mon beau-père en 1961, Raymond Leyris dit Cheikh Raymond, mon héros. J’y parle aussi de mon Algérie que j’ai dû quitter en 1961 et la douleur de n’avoir jamais pu y retourner. Mais aussi de la douleur de ce qui se passe dans le monde, l’injustice. Je n’ai pas peur pour moi, j’ai peur pour ceux que j’aime. La mort, la maladie. Depuis que ma femme est partie, je n’ai plus peur de mourir.
Est-il vrai que vous voulez quitter la France pour Israël si Marine Le Pen arrive au pouvoir?
Oui! Je crains le racisme, l’antisémitisme.
J’encourage les communautés musulmanes et juives à quitter la France si Marine Le Pen accède à la présidence de la république.
On vous qualifie volontiers de chanteur engagé, l’êtes-vous?
Oui, je le suis. Je ne profite pas uniquement de mon succès mais je suis le témoin de mon temps, je témoigne de tout ce qui se passe dans le monde.
Je m’engage principalement pour les enfants malades mais aussi les valides qui n’ont pas les moyens de se distraire, de prendre des vacances, je leur rends visite.
Que représente la Belgique pour vous?
La Belgique, j’adore, c’est un peuple très tolérant, le seul pays qui ait donné mon nom à une école. (Depuis 2005, l’école fondamentale de Melreux, dans la commune d’Hotton, porte fièrement le nom Enrico Macias.
Vous pouvez lire l’original ici ! http://www.sudinfo.be/1453120/article/2015-12-28/enrico-macias-qui-va-sortir-un-nouvel-album-les-clefs-debut-2016-se-confie-je-n