Enrico Macias : “La retraite, je ne connais pas !”

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À 81 ans, Enrico Macias s’est livré en exclusivité à notre magazine. Apaisé, serein et confiant en l’avenir malgré les épreuves de la vie…

Un album, un rôle dans une série, une tournée… Enrico Macias n’a jamais été aussi prolixe ! Premier artiste à avoir été nommé ambassadeur pour la Paix, le musicien fier de ses racines algériennes a toujours œuvré en faveur de l’amour, la gaîté, la fraternité. Mais derrière l’homme jovial se cachent aussi de profondes blessures. Le célèbre chanteur de Constantine a accepté de se livrer à cœur ouvert. En toute intimité et simplicité. Interview exclusive.

France Dimanche  : Vous tournez actuellement la saison 2 de Family Business, la série française sur Netflix avec Gérard Darmon et Jonathan Cohen. Parlez-nous de cette nouvelle aventure.
Enrico Macias : En effet, on est en train de filmer la seconde saison, et je m’amuse beaucoup ! Dans la première saison, on a eu un succès monstrueux. Sans prétention, je peux dire que j’ai eu un succès fabuleux ! Dans la série, Gérard Darmon est un fan d’Enrico Macias, donc je joue mon propre rôle et j’ai pour mission d’essayer, à la demande de ses enfants, de le convaincre de transformer sa boucherie en magasin de cannabis. Mais en cannabis casher, car c’est une boucherie casher ! 

FD  : Le vrai Enrico Macias serait-il favorable à la légalisation du cannabis ?
EM : J’ai appris beaucoup de choses sur le cannabis, non pas celui qu’on fume par vice mais le cannabis thérapeutique qu’on utilise pour soigner certaines maladies. Je pense que cela peut être une bonne chose si on le légalise, à condition qu’on l’emploie sans excès, tout comme l’alcool et la cigarette ! J’estime qu’il est préférable de fumer du cannabis plutôt que des cigarettes.

FD  : Et vous, vous en fumez ?
EM : Ah, non ! non ! Tout au long de ma carrière, je n’ai jamais été attiré par la drogue. Ce n’est pas mon truc ! Et grâce à Dieu, je suis en bonne santé, donc je n’ai pas besoin d’un médicament comme le cannabis.


FD  : Parlez-nous de votre récent album, Enrico Macias & Al Orchestra.
EM : Dans ce dernier opus, j’ai repris des chansons de mes débuts que j’ai modernisées car on s’est rendu compte que les nouvelles générations viennent en grand nombre à mes spectacles. Les jeunes sont curieux et veulent savoir qui est cet Enrico Macias adoré par leurs parents ! J’ai fait cet album pour leur montrer qui je suis car ils me découvrent…

FD  : En parlant de jeunes générations, racontez-nous votre rencontre avec Kendji Girac.
EM : Mon petit-fils Simon connaît tous les nouveaux chanteurs, puisque lui-même essaie de percer dans la musique. C’est lui qui m’a présenté Kendji. Je me suis renseigné sur ce qu’il faisait, j’ai écouté ses morceaux et j’ai vu qu’il était non pas un nouveau « petit Macias », mais disons un « Macias qui représente bien les nouvelles générations » ! Quelque part, je me retrouve en lui comme à mes débuts. On a enregistré ensemble Adieu mon pays. Je n’aurais jamais pensé qu’il choisirait ce titre dont les paroles me correspondent complètement. Il se l’est parfaitement bien approprié !

FD  : À 81 ans, vous continuez à chanter et vous produire partout en France et même à l’étranger. Quel est le secret de votre forme ?
EM : Tout d’abord, c’est mon hygiène alimentaire. Je fais aussi un peu de sport avec un coach, de la natation. Mais surtout, si j’ai encore la forme, c’est parce que, jusqu’à l’âge de 65-70 ans, je courais 20 km par jour !

FD  : Vous avez récemment parlé dans la presse d’un problème de surpoids…
EM : Oui mais là, j’ai perdu un peu de poids ! Vous n’allez pas me reconnaître ! Si on calcule le nombre de fois que j’ai chanté le titre J’ai perdu 25 kilos dans ma carrière, on peut dire aujourd’hui que j’ai perdu au moins 100 000 kilos !

FD  : Après soixante ans de carrière, vous arrive-t-il de songer à la retraite ?
EM : La retraite est un mot que je ne connais pas ! Je pense que lorsque je ne serai plus en mesure de monter sur scène et d’assurer mon métier de chanteur, j’arrêterai ! Ce sera la retraite forcée, jamais de mon propre gré ! Sauf si, un jour, le public ne veut plus de moi !

FD  : Est-ce que la mort vous effraie ?
EM : Depuis que ma femme est morte dans mes bras, je n’ai plus peur de la mort. Enfin, un peu, comme tout le monde. Mais je sais que c’est entre les mains de Dieu et quand ça devra arriver, ça arrivera ! Aussi, je pense que chacun de nous a une étincelle divine, et à la mort, cette âme revient à Dieu, il nous la reprend !

FD  : Lorsque votre mère était enceinte de vous, elle a eu un grave accident de voiture et vous avez failli y passer avec elle. Croyez-vous en votre bonne étoile ?
EM : C’était ma destinée ! Mais de là à parler de bonne étoile, ça dépend comment on voit les choses. J’ai eu beaucoup de chagrins dans ma vie, j’ai perdu beaucoup d’êtres chers : d’abord mon beau-père Cheikh Raymond [assassiné en 1961, ndlr], mon frère Jean-Claude [en 1965, ndlr], mon épouse Suzy [en 2008, ndlr], mon agent Charley Marouani [en 2017, ndlr]… C’est comme si, à chaque fois, une partie de moi-même s’en allait ! Mais je ne regrette pas mon parcours, ni les bons ni les mauvais moments. J’essaie de vivre avec et de poursuivre mon chemin.

FD  : Comment supportez-vous le fait que la banque Landsbanki que vous accusez d’escroquerie ait été relaxée ?
EM : Je ne veux pas trop en parler… J’ai été victime d’une hyperinjustice et on ne peut rien faire contre l’injustice ! Malheureusement, elle est de ce monde. Que voulez-vous que je vous dise ? Le bon Dieu m’a enlevé ma femme. J’avais une maison et il me l’a presque enlevée. C’est la volonté du bon Dieu ! Si, un jour, il m’enlève la vie, ce sera aussi sa volonté ! Tout est entre ses mains !

FD  : Qu’est-ce qui vous donne cette force toujours renouvelée de continuer à chanter ?
EM : L’amour du public et de ma famille ! Je veux tenir le coup pour ma famille ! Et c’est aussi grâce à ma foi. Je pense que les épreuves difficiles que nous traversons sont voulues par Dieu pour nous aider à comprendre quel est le véritable objectif de notre vie.

FD  : Vous êtes grand-père de cinq petits-enfants. Quel genre de papy êtes-vous ?
EM : Autant avec mes enfants, j’étais trop sévère, autant avec mes petits-enfants, je suis trop cool ! Je les aime trop ! Je les gâte ! D’ailleurs, ils m’ont fait un très bel hommage dernièrement dans l’émission La Boîte à secrets de Faustine Bollaert. J’étais extrêmement ému !

FD  : Comment avez-vous pris le fait que votre fille Jocya ait confié dans Le Parisien que vous n’ayez jamais été fidèle à sa mère ?
EM : C’est moi-même qui l’ai révélé à plusieurs reprises dans la presse ! Elle n’a fait que répéter ce que j’ai dit ! Je ne l’ai pas mal pris, c’est normal, je comprends. Elle aime sa mère. Que voulez-vous ! Je voyageais beaucoup. Je ne suis ni prêtre, ni curé ! Maintenant, ce que je peux dire, c’est que d’un point de vue charnel, c’est vrai que je n’ai pas été fidèle. Mais d’un point de vue moral, si !

FD  : Aujourd’hui, vous aimez toujours autant les femmes ?
EM : Évidemment que j’aime toujours autant les femmes ! Dieu a créé l’homme et lui a pris une côte pour créer la femme donc, que voulez-vous, c’est biblique d’aimer les femmes !

1 Comment on “Enrico Macias : “La retraite, je ne connais pas !”

  1. Vivement qu on le revoit mince. Mais cet interwiew date d avant le confinement. Tout les tournages les piscines sont fermés

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