60 ans d’Olympia pour Enrico Macias

Nathan Foeller-Claudel, petit neveu de Jean Claudric, était présent dans la salle de l’Olympia dimanche 19 mai 2024 pour applaudir Enrico Macias et faire la fête avec nous tous.
Venant tout juste de fêter ses 17 ans, c’est une autre génération qui vous parle avec son coeur de l’artiste et de son répertoire
Merci Nathan

Comme toutes ses rentrées parisiennes, ces deux concerts d’Enrico Macias étaient extrêmement attendus. Soixante ans après son premier Olympia, son vingt-huitième passage au Temple du music-hall s’est constitué de deux dates : les 18 et 19 mai 2024, et la salle a affiché complet. Comme Enrico a tenu à le rappeler, c’est sur cette même scène qu’il a chanté pour la première fois « Paris, tu m’as pris dans tes bras » le 19 mars 1964.

Le récital revêt un  caractère exceptionnel à plusieurs  égards.  Le programme a été modifié et enrichi par rapport à la tournée en province et les chansons du tour de chant ont pris une toute autre dimension grâce à l’ensemble de dix-neuf musiciens et aux trois choristes. Rappelons au passage que la musique est une histoire de famille puisque Julia Ghrenassia, la gracieuse petite-fille d’Enrico, a apporté son concours au chœur.

On doit les arrangements musicaux et les orchestrations particulièrement opulentes à Jean-Claude Ghrenassia, Lionel Teboul – également chef d’orchestre – et Bruno Bongarçon. Tout comme la sobriété élégante des jeux de lumières et de la scénographie, cette richesse musicale a participé à la magie du spectacle. Mais soulignons – comme Enrico l’a fait lui-même sur scène – que les trois arrangeurs se sont inspirés du travail de Jean Claudric, qui restera à jamais leur Maître en la matière.

Fidèle, le chanteur a rendu hommage dès le début à ceux qui ont participé à l’écriture de son répertoire : outre son ami de toujours Jean Claudric – cité à trois reprises -, il n’a pas oublié son parolier le plus prolifique hélas disparu Jacques Demarny, mais aussi Didier Barbelivien, Michel Jourdan, Claude Morgan, Marc Estève et Frédéric Zeitoun.

Enrico Macias et Jean Claudric après le concert

Comme à l’occasion des quatre-vingt-cinq ans d’Enrico au Déjazet le 11 décembre dernier, ce spectacle en deux parties a été entièrement illustré par Joann Sfar, célèbre auteur de bandes-dessinées très présent dans les medias actuellement et dont nous devons reconnaître la grande lucidité. Sfar a dessiné en direct, ses œuvres étant projetées sur un écran. Même s’il avait prévu les grandes lignes de ce qu’il devait faire pour chaque chanson, il a réservé aussi une place à l’improvisation.

Autre grand moment de la soirée, Enrico a invité Noa R. pour interpréter en duo « Tous les soleils de l’amitié », titre qui a littéralement sauvé la vie de la jeune chanteuse à la voix cristalline. Car oui, Enrico est de ceux qui aident à vivre,

il redonne de la saveur à nos jours quand il nous arrive parfois de la perdre, il est un moteur qui aide à avancer dans l’existence et à en supporter les épreuves.

La chanson d’entrée était « L’instituteur », – choix d’autant plus appréciable qu’il ne l’avait pas chantée depuis sa création en 1981, – dont il a interprété une bonne partie alors que le rideau rouge était encore baissé… Dès qu’il est apparu, – en grande forme et vêtu d’un costume bleu marine -, tel un prophète qui vient nous dire la Vérité, nous étions tous au bord des larmes car Enrico est seul capable de nous procurer à chaque fois ces mêmes émotions uniques, dont l’intensité relève de l’indicible. Plus que jamais, son maître-mot fut l’espoir, qu’il a presque adopté comme une seconde religion. Mais point besoin de prise de parole à portée politique avec Enrico, puisqu’il dit tout dans ses chansons !

Pendant plus de deux heures, ce fut évidemment la fête orientale dans ce lieu mythique ! Grâce à certains dans le public, il y eut même une envolée de ballons rouges à l’effigie d’Enrico !

Même si « on n’a pas le droit de sacrifier le présent au passé », beaucoup sont déjà nostalgiques, deux jours après le spectacle. Mais heureusement, la fête continue et pour longtemps, c’est certain !

Nathan FOELLER-CLAUDEL

1 Comment on “60 ans d’Olympia pour Enrico Macias

  1. Bravo, Nathan, pour ce nouvel article , tu as bien retenu l essentiel !
    Felicitations, tu as trouve le mot convenable : Enrico et un prophete, le prophete Enrico !
    Tu as tout concentre par ce mot magique – toutes mes felcitations !!!

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