Enrico Macias, toujours proche de ses racines
Reconnu internationalement, cet artiste a passé plus de cinquante années sur scène. A l’occasion de son concert à Londres le 8 décembre prochain, il nous raconte en toute simplicité sa vie et ses nouveaux projets
Dans votre album de duos vous partagez des titres avec de nombreux artistes, avez-vous prévu un duo en live lors de ce concert à Londres ?
Non pas pour l’instant. Malheureusement personne n’était disponible ce jour-là. Je serai uniquement accompagné de mes musiciens.
Quelles chansons avez-vous prévu de chanter à Londres ?
Je vais faire pratiquement le même tour de chant que j’ai fait à l’Olympia, il n’y a pas très longtemps. J’ai essayé de traduire le plus possible mes cinquante ans de carrière, en choisissant des chansons phares pour bien montrer mon parcours.
Vous chantez dans six langues différentes, est-ce une façon de toucher vos différents publics ? La langue est-elle une barrière en chanson ?
Il y en a certaines que je parle au quotidien, l’hébreu et l’arabe sont les langues de mes racines. Mais je ne les parle pas toutes… Par exemple le japonais, je ne le parle pas du tout mais je chante dans cette langue ! Disons que je considère la musique comme étant le meilleur langage car elle facilite l’échange entre les personnes.
Après être arrivé à Paris à 24 ans sans argent ni attache, quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui viennent s’installer dans un autre pays ? Comme les Français qui viennent à Londres par exemple.
Déjà je les félicite d’avoir le courage de s’expatrier, ce sont des gens qui servent l’universalité. Ils sont ouverts, ouverts à d’autres horizons et ne s’arrêtent pas aux frontières. Aujourd’hui je tire plutôt des conclusions de mon expatriation car je suis venu malgré moi. On m’a forcé à venir en France, c’est différent.
On connait votre attachement à votre terre d’origine, c’est un thème qui apparaît beaucoup dans vos chansons. Que pensez-vous de l’engagement des jeunes d’aujourd’hui en Algérie ?
La situation n’est pas brillante, parce qu’elle ne permet pas aux jeunes de s’exprimer complétement et librement. Il n’y a qu’une seule religion, qu’un seul parti politique, tous les autres partis politiques ne sont pas considérés. C’est très difficile !
Ce que je regrette avec l’Algérie, c’est que c’est un très beau pays qui a beaucoup de richesses mais elle ne les exploite pas assez.
Récemment vous êtes apparu dans trois films ces dernières années, dont La Vérité si je mens 3 où vous aviez un rôle important. Qu’est-ce que vous apportent ces nouvelles expériences ?
C’est une aventure fantastique, dans la mesure où je ne pensais pas que j’allais me régaler autant qu’avec ma guitare ou quand je chante. Pour moi le cinéma c’est une récréation, surtout dans ces rôles-là. On rigolait bien avec toute l’équipe, même en dehors des tournages.
Après avoir marqué des générations avec vos chansons émouvantes, vous montrez cette fois un aspect comique, est-ce une autre facette de votre personnalité que vous dévoilez au public ? Si oui, pourquoi ne pas l’avoir fait avant ?
Il se trouve qu’au cinéma je m’exprime mieux quand c’est comique, c’est naturel pour moi. On ne pense pas à me donner des rôles pour émouvoir, car je pense l’avoir déjà fait assez dans mes chansons. Peut-être que je n’ai pas assez fait rire dans mes chansons, c’est aussi pour élargir la palette un peu plus complète de mes possibilités. J’avais envie de le faire avant, mais on ne m’en avait jamais donné l’occasion.
Mais la musique c’est très différent, je n’ai pas le même ressenti sur scène et sur un tournage.
Etes-vous souvent venu ici ? Que pensez-vous de Londres, des Anglais et la culture britannique ?
Je trouve qu’on s’y amuse beaucoup. Londres ça bouge tout le temps. Alors là je ne me rappelle pas du nom du quartier, ça fait longtemps que je n’y ai pas été, mais il y avait beaucoup de restaurants asiatiques. Ça grouille, il y a de l’animation en permanence. C’est très vivant, il y a beaucoup d’artistes et de spectacles. Pour les Anglais, c’est un peuple qui représente le fair-play, la courtoisie. Vous savez les peuples qui ont un roi ou une reine, sont des peuples nobles.
Quelles sont les grandes figures britanniques pour vous ?
Sans réfléchir les Beatles, bien sûr !
Pour les curieux, voici un petit bijoux de l’INA, une vidéo trouvée sur le net où Enrico Macias est en duo avec notre Cloclo national. Une façon de nous rappeler la longue carrière d’Enrico Macias ! cliquez ici
propos recueillis par Manon Lunven
Samedi 8 décembre à 20h30, Hilton London Metropole, 225 Edgware Road, W2 1JU, Edgware Road.
Entrée : de £40 à £100.
020 8201 7441/2
Article paru sur le site des Français à londres : http://www.ici-londres.com/article/26/11/2012/enrico-macias–toujours-proche-de-ses-racines/558