Après deux années difficiles pour toutes et tous, 2022 serait elle l’année d’un nouveau départ, d’un retour à la culture, aux loisirs et aux échanges.
C’est en tout cas ce que chacun d’entre nous espère, et ce que nous a laissé entrevoir le concert d’hier soir.

Au profit du projet de rénovation de son bâtiment, et en partenariat avec l’association « Univer’Scène », la Maison de la Culture Arménienne organisait hier soir, au Tobbogan de Décines, un grand concert évènement avec la participation exceptionnelle d’ Enrico Macias.

La première partie, assurée par Les sociétaires d’ « Univer’Scènes », nous ont permis de découvrir de très beaux talents : Merci à Jessica, Loriane, Véronique, Alex et les guitaristes gypsie Sebastiano, Anthony et Christian.  Ils nous ont proposé un répertoire varié allant de Kendji Girac en passant par Yves Montand ou encore Charles Aznavour.

Puis, après un cours entracte, et un discours de la présidente de la MCA, c’était au tour d’Enrico Macias d’entrer en scène.

« Heureux de chanter pour ses frères grecs, arméniens et … lyonnais », Enrico avait concocté un tour de chant sur mesure.

D’enfants de tous pays, en passant par Adieu mon pays, les filles de mon pays ou le violon de mon père, il a chanté tous ses plus grands succès évoquant la nostalgie du pays perdu. Mais fidèle à ses valeurs, il n’a pas oublié la fraternité entre tous les peuples et surtout les airs de fête pour le bonheur de chacun.

Il nous a également réservé une belle surprise en fin de spectacle lorsqu’il a appelé Avo Najarian à le rejoindre sur scène. Si vous suivez notre chanteur préféré, vous vous souvenez certainement d’Avo qui, en janvier 2016, avait fait un duo remarqué avec Enrico sur la scène de l’ Olympia.

Enrico Macias et Avo Najarian

On a encore eu beaucoup de plaisir à les écouter interpréter hier soir Milisse miou et Votch Khosgov dans une belle complicité. Un beau moment de communion dont chacun se souviendra longtemps

Merci à MCA et à « Univer’scène » pour l’organisation de cette soirée qui nous a fait chaud au cœur et a lancé une année de fête puisque cette année Enrico Macias fête ses 60 années de carrière.
N’oubliez pas qu’il a donné rendez-vous à tous ses fans sur la scène de l’Olympia les 2 et 3 avril prochains pour une grande fête à l’orientale.

Liste des chansons

Enfants de tous pays
Oh guitare, guitare
Adieu mon pays
Le voyage
Paris, tu m’as pris dans tes bras
La femme de mon ami
Solenzara
Les gens du Nord
Les filles de mon pays
Le violon de mon père
Medley oriental
Ya Rayah
L’oriental
Milisse Miou avec Avo Najarian
Votch Khosgov avec Avo Najarian
Le mendiant de l’amour

Jean Claudric est l’invité de Patrick Simonin dans son émission « L’invité »
Arrangeur de grand talent, chef d’orchestre, il a accompagné toutes les plus grandes vedettes de la chanson française
Il nous raconte ses souvenirs et notamment ceux qu’il partage avec son « frère » Enrico Macias


Musée d’art et d’histoire du Judaïsme


Grand entretien avec Enrico Macias En conversation avec Corinne Bensimon Avec l’aimable participation de Kamel Labassi
La vie et l’œuvre d’Enrico Macias sont étroitement liées à l’histoire des juifs d’Algérie, dont il incarne le destin contrarié. Né en 1938 à Constantine dans une famille de musiciens, Gaston Ghrenassia est directement touché par la guerre lorsque son maître Raymond Leyris, dit « Cheikh Raymond », monument du malouf et symbole de la communauté juive de Constantine, est assassiné par le FLN en juin 1961. Repéré dans un cabaret après son exil parisien, Gaston adopte le nom de scène d’Enrico Macias et devient le symbole des rapatriés d’Algérie. S’il connaît un succès international grâce à des titres aux sonorités orientales, il continue d’entretenir une relation intime avec la musique arabo-andalouse, le malouf, partageant régulièrement la scène avec des musiciens algériens. Et il n’abandonne pas l’idée de se produire un jour chez lui, à Constantine. Remerciements : Jean-Claude et Jocya Ghrenassia

Si vous l’avez manqué, le replay est ICI

réalisé par : Mireille Dumas

Enrico Macias est essentiellement connu par ses chansons et son engagement pour la paix. On sait moins son autodérision, son humour et sa fantaisie. Des talents que Philippe Bouvard ou Maritie et Gilbert Carpentier ont mis en valeur dans leurs émissions de variétés, dès les années 70. Un goût pour la comédie qui lui a ouvert les portes du cinéma, à plus de soixante ans, dans le film « La Vérité si je mens ». Au fil d’archives rarement diffusées, c’est un portrait inattendu d’Enrico Macias, artiste virtuose, découvreur de talents et grand show-man, qui se dessine grâce à sa complicité avec Mireille Dumas et à celle de ses amis.

Concert-évènement à ne pas manquer !
Artiste majeur de la scène française aux 60 ans de carrière, Enrico Macias se produira sur la scène du Toboggan le 28 Janvier prochain!
Nous sommes heureux, en partenariat avec l’association Univer’Scène, de vous convier à cette soirée exceptionnelle au profit de la rénovation de la Maison de la Culture Arménienne de Décines.
Prenez vite vos places!
billetweb.fr/enrico-macias1
04 78 49 42 97

Après la tournée triomphale d’octobre 2021, Enrico Macias sera de retour en Israel à l’occasion du 74ème anniversaire de l’indépendance du pays pour deux concerts exceptionnels
– Vendredi 6 mai 2022 – 14h à TEL AVIV
– Lundi 9 mai 2022 – 21h à Ashkelon
Pour réserver vos places, c’est ici : אודות מופע: אנריקו מסיאס – הופעות חגיגיות לציון יום העצמאות ה-74 לישראל: לאן משרד כרטיסים (leaan.co.il)

Crédit photo © Jacques Chevry – INA.

By Pascal 09/12 16h08

Enrico Macias, l’inattendu : un documentaire inédit, de Mireille Dumas, programmé le lundi 27 décembre à 23 heures sur France 3.

« On pense tout connaître d’Enrico Macias : sa vie, ses chansons, son engagement pour la paix. Mais il existe des facettes plus inattendues de l’artiste : son autodérision, son humour et sa fantaisie. Des talents que Philippe Bouvard ou Maritie et Gilbert Carpentier ont mis en valeur dans leurs émissions de variétés, dès les années 70, à l’occasion de parodies désopilantes en solo ou avec Sheila et Ringo, Annie Cordy, Robert Castel, Carlos ou bien encore Yves Lecoq…

Ce goût pour la comédie lui a ouvert les portes du cinéma, à plus de soixante ans, dans le film « La Vérité si je mens ». Artiste œcuménique et virtuose, il chante dans toutes les langues. Les duos avec Dalida, Claude François ou encore Charles Aznavour sont de vrais petits bijoux. Intuitif et avisé, il a lancé de jeunes guitaristes de flamenco… les futurs Gipsy King. Pas étonnant de le retrouver sur scène avec Kendji Girac.

En 60 ans de carrière, ce véritable show-man aura ainsi côtoyé plusieurs générations d’artistes. Une personnalité aussi riche ne pouvait que susciter l’admiration de plus jeunes comme Gad Elmaleh ou Jamel Debbouze qui nous offre avec l’interprète de « L’Oriental » un bel instant de rire et d’émotion ».

Au fil d’archives rarement diffusées, c’est un portrait inattendu d’Enrico Macias qui se dessine grâce à sa complicité avec Mireille Dumas et à celle de ses amis, est-il annoncé.

Article paru le 9 dec 2021 sur leblogtvnews

Enrico Macias sur la scène de l’Olympia à Paris, février 2019
© Getty Images/Bertrand Rindoff Petroff

Depuis qu’il a fui l’Algérie en 1962, Enrico Macias n’a pas cessé d’élargir son répertoire et son public. Récemment, on l’a vu chanter avec Dadju et Gims au Maroc, jouer dans des films et des séries branchées. À 82 ans, Enrico Macias chantera avec Agnès Jaoui et le clarinettiste Yom le 20 novembre pour un concert spécial à Paris.

Il est toujours là. À plus de 80 ans, après avoir vendu plus de 50 millions de disques et rempli des Olympia, il chante encore avec la même étincelle dans les yeux. Ses doigts sont toujours aussi agiles sur sa guitare Favino.

Malgré les soubresauts du showbiz et des modes, malgré les accidents de la vie et l’arrivée d’internet, Enrico Macias est un des rares héros des années 60 et 70 à se produire encore sur scène avec autant de succès. Et surtout, il a su se réinventer avec authenticité, en musique comme à l’écran où désormais il joue avec humour son propre rôle dans la série Family Business (Netflix).

« J’ai beaucoup de chance, même si je travaille bien sûr ! sourit Enrico. C’est vrai que je pourrais devenir un vieux crouton, mais je crois que si ça marche encore c’est parce que j’ai toujours été sincère. Je n’ai pas menti ni dans ma musique, ni dans mes chansons. Même dans le désert, je serais capable de jouer, mais j’ai la chance que le public me porte ! » Et ce public ne cesse de s’élargir et étrangement même de rajeunir…

Rassembler les communautés

« Organiser un concert d’Enrico Macias, c’est une joie et un honneur, car c’est un artiste qui sait rassembler les communautés et les générations. Enrico dure, car il a beaucoup d’humour et de recul sur lui-même. Il se renouvelle. Il n’a pas peur de jouer avec des artistes comme IdirCheb Mami, SoCalled, Gims ou Thomas Dutronc«  s’enthousiasme Laurence Haziza, directrice de programme chez JEM, Judaïsme en Mouvement, un mouvement progressiste impliqué dans le dialogue interreligieux et interculturel, qui organise un concert pour le patriarche le 20 novembre à Paris.

Enrico Macias va chanter dans une synagogue avec son orchestre, composé de musiciens algériens pour la plupart d’origine musulmane, et des invités de marque, dont Agnès Jaoui. « J’ai grandi avec la musique d’Enrico, raconte l’actrice et chanteuse. Mes tantes étaient tellement heureuses de le voir passer à la télé ! Elles sont nées en Tunisie et pas en Algérie comme Enrico, mais le voir tant aimé des Français leur donnait l’impression d’être elles-mêmes mieux acceptées ici. »

Dans la France troublée des années 60, ses succès comme l’Oriental, Adieu mon pays, ou Paris, tu m’as pris dans tes bras ont fait d’Enrico un chanteur à part, qui symbolise à la fois l’exil et la nostalgie, mais aussi la joie et l’espoir d’une vie meilleure, autant de sentiments complexes auxquels tout immigré peut s’identifier. Quand la variété n’était pas encore ouverte aux minorités, il chantait déjà « Je suis un Français créole qui devient un étranger parisien« …

« Aujourd’hui, de jeunes musiciens ont un profond respect pour ce que je fais. Ils se reconnaissent dans ma trajectoire. Même un rappeur comme Gims m’a fait des compliments et il a chanté « sapé comme Enrico Macias, « je trouve ça génial ! Qui l’aurait cru après tout ce que j’ai traversé ? » jubile Enrico.

Cette année, il va fêter ses soixante ans de carrière, marquée par des directions musicales très diverses (maalouf, chaâbi, variété, chanson), des textes chantés en français, en arabe, en yiddish, en espagnol, en berbère ou en ladino.

Une légende

« Enrico aurait pu rester dans les musiques traditionnelles orientales, mais il a su faire des chansons populaires, c’est vraiment un chanteur exemplaire, qui prône l’ouverture » souligne Nathalie Serfaty, directrice des programmes de JEM, à l’initiative de l’invitation d’Agnès Jaoui et de Yom à rejoindre Enrico le 20 novembre.

« Même si je ne sais ce qui va se passer, j’ai tout de suite dit oui pour ce concert, explique Agnès Jaoui. Je suis née en 64 avec la musique d’Enrico, puis, j’ai cessé de l’écouter. Son souvenir m’est revenu en allant à Cuba ! Là-bas, le temps s’est arrêté dans les années 60, je me sentais en Afrique du Nord, même si je n’ai jamais vécu en Tunisie où sont nés mes parents. Tout à coup, j’ai compris pourquoi ces musiques cubaines me touchent tant : elles sont issues des musiques arabo-andalousesC’est passionnant de réécouter ce qu’on a aimé des années plus tard...« 

Même si Yom, lui, n’a pas grandi avec la musique d’Enrico Macias puisque dans sa famille, on écoutait plutôt « du free jazz et de l’opéra », le clarinettiste d’origine klezmer sent lui aussi une connexion très intime avec l’univers du chanteur de Constantine, surtout parce que Yom pratique aussi une musique d’ornementation. Il s’agit d’une musique dans laquelle tout ce qui se joue autour de la note principale donne la couleur véritable au morceau et à l’interprétation…

« Il a tellement produit et avec tant d’énergie que ce retour est logique. C’est énorme ! s’enthousiasme Yom. Alors, pour moi ce concert, c’est comme jouer avec une légende. Je me sens bien de son univers parce que je plonge dans les musiques des Balkans où la frontière entre Orient ou en Occident disparaît. »

Macias est à la fois l’héritier d’une riche tradition musicale arabo-andalouse dans laquelle il a grandi et un pionnier qui a su inventer son propre styleIla importé une dose d’orient dans la variété française et notamment des arrangements arabo-andalous de ses débuts de guitariste au sein de l’orchestre de son beau-père, l’immense Cheikh Raymond Leyris, en Algérie. En 1961, « Tonton Raymond » est tué sur le marché de Constantine d’une balle dans la nuque. Commence à s’effondrer alors le règne du maalouf, une musique métissée, à la fois classique et populaire, qui perpétue de chants intemporels en rassemblant des musiciens juifs et musulmans. Ce meurtre va marquer le début de l’exode d’une communauté juive qui avait vécu des siècles sur le sol algérien, et avait enfanté quelques grands maîtres comme Lili Boniche, ou Saoud Medioni dit Saoud l’Oranais… La magie de leur musique qui serre le cœur et ouvre les esprits devraient flotter pendant ce concert du 20 novembre.

Concert Enrico Macias avec Agnès Jaoui et Yom
JEM Copernic 26 rue Copernic 75016

© Laurence Haziza
Enrico Macias et Agnès Jaoui.

Article Elodie Maillotpour RFI musique