Il l’a annoncé pour ses 50 ans de carrière. Enrico donne désormais rendez-vous à son public, tous les ans, en janvier, dans la salle de l’Olympia.
Et pour 2014, les dates étaient fixées au week-end des 11 et 12 janvier. Cette année, Enrico fêtait ses « 50 ans d’Olympia », son premier passage en ces lieux remontant à 1964.
Pour l’occasion, le fronton de l’Olympia annonçait fièrement « COMPLET » pour les deux concerts.
Répondant fidèlement à l’invitation qui lui avait été faite, le public était là, impatient de commencer, comme aux premiers jours de la carrière de l’artiste.
Pour assurer la première partie, Enrico avait invité cette année Christina Rosmini. C’est une très belle et très complète artiste, à la fois chanteuse, musicienne, danseuse, comédienne et auteur qu’il nous a été donné de découvrir. Née à Marseille mais avec des origines espagnoles, corses et italiennes, elle nous a permis d’apprécier sa très belle voix se mariant parfaitement avec les accents flamencas et orientaux de ses compositions (Pour la découvrir consulter son site : http://www.christinarosmini.com).
Puis après un cours entracte, et alors que le public commençait à trépigner, les lumières se sont éteintes pour laisser place à la vedette de la soirée.
C’est sans guitare, ni orchestre, qu’Enrico est entré en scène sous la salve d’applaudissements qui a déferlé dès l’apparition de sa belle chevelure blanche
Les musiciens étaient en place, immobiles et silencieux dans la pénombre et c’est à capella, après avoir salué la salle en ébullition, qu’Enrico a entamé « Les gens du nord ». Sans prétention, ni décorum, très élégant dans un costume bleu acier, Enrico venait offrir son cœur et son âme à son fidèle public.
Pour ce tour de chant nouveau, minutieusement réfléchi avec son fils Jean-Claude, notre chanteur préféré avait préparé un savant cocktail des mélodies orientales et occidentales de son répertoire, mettant brillamment en scène dans la salle mythique du boulevard des Capucines, le pont suspendu entre les deux rives de la Méditerranée, entre l’orient et l’occident, qu’il incarne avec tant de sincérité et d’émotion.
Mendiant de l’amour, il a fait revivre les longues nuits de fête où les femmes dansaient jusqu’à la transe, dans cette Constantina qu’il n’a jamais pu oublier, là-bas dans ce pays qu’il a du quitté et où on ne l’a plus laissé passer.
Et dans ce Paris qui l’a pris dans ses bras, resteront à jamais gravés dans son souvenir les instants de bonheur simple de sa jeunesse …… et l’odeur des oranges amères.
Il est important de souligner la communion véritablement exceptionnelle entre Enrico et son public.qui ressent et vit instantanément toutes ses émotions, émotions qui montent crescendo tout au long du spectacle. Un pincement vous prend au cœur à l’évocation de la ville de son enfance et du pays perdu, les larmes montent aux yeux face à la douleur du voyage impossible. La gorge se noue au souvenir de Suzy et devant cet amour qui ne s’éteindra jamais.
Mais Enrico ne reste jamais longtemps nostalgique et, comme il le revendique haut et fort, il se veut le chanteur de la fête. Et il faut dire qu’il excelle en la matière. Et les cœurs se mettent à déborder de joie dès les premiers accents de guitare annonçant le temps de la fête et de la danse au rythme des « youyous » des femmes. Nul artiste ne peut se targuer de faire danser une salle comme le fait Enrico, et avec lui, la fête à l’orientale n’est pas un mythe.
Nos coups de cœur tous particuliers ont été pour la reprise surprise d' »un rayon de soleil », chanson oh combien emblématique de l’univers maciasien, et « Mélisa » qui nous a ramenés bien des années en arrière. « La vie populaire » a levé la salle dans un bel ensemble.
Mais je crois que le point d’orgue émotionnel a été le magnifique duo avec Gérard Darmon ; « Dans les rues de ma jeunesse », chanson phare du répertoire de Gérard Darmon, va comme un gant à Enrico qui, avec sa voix chaude et grave, en a fait ressortir toute la beauté. La complicité et l’amitié entre ces deux hommes est immense et on la ressent à chaque instant de leur présence côte à côte
Même si Enrico n’a pas proposé de chanson nouvelle cette année, il faut mettre l’accent sur l’ambiance vraiment extraordinaire de ces deux concerts, et encore plus particulièrement le dimanche.
La salle, dès les premiers accords de musique, a crié, sans retenue, son amour à l’homme et à l’artiste et ce dernier, avec la générosité qui le caractérise, a tout donné pour que la fête soit complète et que chacun reparte le cœur léger et les yeux pleins de souvenirs joyeux.
Il ne faut pas oublier d’associer à ce succès les excellents musiciens qui l’accompagnent. Outre son orchestre habituel composé de Kamel (Labbaci au violon), Bruno (Bongarçon à la guitare), Hafid (Djemai à la mandole et la guitare), Abdenour (Djemai à la guitare), Amar (Mohali aux percussions), Henri (Daguerre à la basse), Serge (Haouzi à la batterie), Thierry (Roques à l’accordéon et au clavier), il faut compter Nadine au violon, Isabelle au violoncelle, Pierre (Bertrand au saxophone), Michel (Feugères à la trompette), Denis (Leloup au trombone). Remercions aussi Bruno Bongarçon et Pierre Bertrand qui, comme les années précédentes, ont écrit les arrangements du spectacle.
Mais comme toutes les meilleures choses, ces instants de magie, d’amour et de communion passent trop vite et la fête est finie avant d’avoir eu l’impression de la commencer.
Alors nous voulons dire toute notre gratitude à Enrico Macias pour le soleil qu’il a mis dans nos cœurs durant ces deux jours. Les valeurs de Paix, d’Amitié, de Partage, de Tolérance qu’il défend, ont permis de tisser des liens d’amitié à travers le monde et c’est un réel bonheur de se retrouver tous réunis pour célébrer celui à qui nous devons tout ça
Les amis c’est fait pour ça !
Merci Enrico !
Bonne et heureuse année 2014
Et à l’année prochaine !