Enrico Macias: la musique du coeur

Photo Le Soleil, Yan Doublet

Valérie Lesage
Le Soleil

(Québec) Enrico Macias avait pour le Festival d’été de Québec (FEQ) et pour le public de la capitale un message de gratitude vendredi matin, à la veille de son concert avec l’Orchestre arabo-andalou. En conférence de presse, il s’est montré très touché que le FEQ lui demande de venir jouer ses racines plutôt que les succès qui ont fait sa renommée.

«Ça m’a beaucoup surpris et ça démontre un respect pour les cultures, en dehors des drames», a souligné l’artiste, manifestement ému. Né en Algérie et d’origine juive, Enrico Macias a dû s’exiler en 1961 avant la fin de la guerre et n’a jamais pu retourner dans son pays.

 «Malgré mon exil, malgré cette meurtrissure, j’ai, dans mon coeur, toujours été fidèle à l’Algérie, ma terre natale. Qu’importe si l’histoire a donné des drapeaux et fait des frontières. J’ai, au fond de moi, gardé les valeurs de mes racines, en particulier mes racines musicales.»

 Le chanteur est le fils d’un grand violoniste de musique arabo-andalouse, qui jouait pour le Cheikh Raymond, un maître du genre.

 «Il était le plus grand représentant de la musique arabo-andalouse en Algérie. Depuis ma naissance, cette musique coule dans mes veines. Je suis né et, quand j’ai ouvert les yeux, mon père jouait du violon…»

 Inutile de préciser à quel point cette musique est chère à Enrico Macias, même si ce n’est pas celle qui lui a ouvert les portes du succès.

 Ce soir, il ne jouera que des airs traditionnels arabo-andalous, accompagné de sept musiciens, dont un percussionniste et un flûtiste spécialisés dans ce genre.

 «Toute cette musique est basée sur le rythme. Il a fallu ajouter à mon orchestre ces deux éléments fondamentaux pour donner l’exacte valeur musicale arabo-andalouse», a-t-il expliqué.

Le genre musical a été influencé par le flamenco. Pendant des années, musulmans et juifs arabes sont restés en Andalousie et, avec les Espagnols, ils auraient inventé le flamenco (d’autres historiens disent toutefois que ce sont les gitans qui l’ont créé). Quand les Arabes ont quitté l’Espagne pour retourner sur leurs terres, ils ont métissé leur musique avec le flamenco, créant ainsi un nouveau style.

Idéaux partagés

Enrico Macias dit partager avec les Québécois des idéaux, comme la défense de leur identité, de leur langue et de leur culture, au nom de la diversité culturelle.

«Je suis pour la diversité et les échanges culturels. J’en rêve depuis 1963, depuis que j’ai écrit Enfants de tous pays. Pour que la fraternité existe, il faut des échanges culturels, a-t-il affirmé. La musique est universelle, elle peut se passer des frontières, elle permet de mieux s’aimer, de mieux de comprendre et elle traverse les frontières.»

Ce soir, donc, Enrico Macias chantera avec son coeur. Sa fierté, ses racines, son envie de partager et son désir de paix.

1 Comment on “Enrico Macias: la musique du coeur

  1. Je suis très heureuse de la venue d’Enrico Macias en terre québécoise. Je suis désolée de ne pouvoir assister à son spectacle, mais je sais que ce sera formidable comme toujours. C’est un homme de coeur qui porte l’amour en lui et qui en donne à profusion. Je l’admire dans tout ce qu’il fait. Je lui dis: « Bienvenue dans notre pays et revenez nous voir très souvent ». Je suis certaine qu’il sera toujours accueilli avec amour.Il sera toujours mon chanteur préféré.

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