Fidèle à sa terre natale –
Cédric Bélanger
Journaldequebec.com
«Je vais avoir bientôt 72 ans et je ne pensais pas qu’un jour, j’allais revenir au Québec faire un spectacle uniquement de musique arabo-andalouse.»
Enrico Macias est-il heureux de venir faire découvrir aux Québécois la musique de son pays? Mettez-en. Deux fois plutôt qu’une. Au cours d’un point de presse, hier, il a remercié le directeur général M. Gélinasse (sic) et le Festival d’été pour lui avoir donné l’opportunité de venir pour « autre chose qu’un spectacle habituel dans lequel il chante les chansons de son répertoire ».
« Vous avez accueilli la culture algérienne. Malgré mon exil, malgré cette meurtrissure que j’ai dans mon cœur et qui subsistera jusqu’à la fin de mes jours, j’ai toujours été fidèle à l’Algérie parce que c’est ma terre natale. Comme j’avais la nationalité française, j’ai défendu les valeurs de la France qui m’a éduqué, accueilli, quand nous avons été obligés de partir. Mais au fond de moi, je garde les valeurs de mes racines, en particulier musicales. »
10 000 heures par coeur
La musique arabo-andalouse est l’héritière de la musique chrétienne, pratiquée en Espagne et au Portugal, et de la musique afro-berbère du Maghreb. Elle est, rappelle M. Macias, à la base de son répertoire populaire.
Le genre, explique-t-il, se compose de 5 000 morceaux s’échelonnant chacun sur deux heures et les artistes, musiciens et chanteurs doivent les connaître par coeur. Évidemment, le concert que donnera Enrico Macias sur la scène Molson Dry, ce soir, sera constitué d’une sélection de ces morceaux de musique.
« Tout cela représente 10 000 heures de musique qu’on doit connaître pour pouvoir jouer dans un orchestre arabo-andalou. Quand on chante, il faut apprendre les textes par cœur. Chez nous, on ne lit pas les textes pendant un concert », souligne M. Macias, qui semblait hésiter entre le par coeur et la lecture.
« Moi, comme c’est un peu difficile… Et puis non, je connais tout par cœur alors je vais le faire sans aide-mémoire. »
Spécialistes invités
Pour les besoins de ce spectacle qu’il a déjà joué ailleurs, M. Macias sera entouré de sept musiciens, dont deux spécialistes de la musique arabo-andalouse.
« Depuis le début de ma carrière, j’essayais d’introduire, dans mes spectacles, un peu de cette musique mélangée avec des chansons que j’ai écrites. Mes musiciens sont habitués à la musique, mais j’ai quand même invité dans mon orchestre deux spécialistes : un violoniste qui joue en même temps de la flûte algérienne et un percussionniste. J’aurais pu m’en passer, mais toute cette musique est basée sur le rythme. Et le rythme ne peut être donné que par des gens qui le sentent. »
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