L’heureux retour aux sources d’Enrico Macias

Enrico Macias en spectacle au Festival d’été de Québec
Photo Le Soleil, Martin Martel

Nicolas Houle
Le Soleil

Ce n’est pas à une succession de refrains connus, mais à un retour aux sources qu’Enrico Macias nous a conviés, hier, au parc de la Francophonie. Celui qui a été contraint de quitter l’Algérie en 1961 s’est en effet plongé dans le répertoire arabo-andalou qu’il célébrait durant sa jeunesse.

Macias était visiblement heureux de se retrouver au Québec avec la musique de ses racines. À l’âge de 15 ans, le chanteur s’était joint à l’ensemble de Cheick Raymond Leyris, au sein duquel son père était violoniste. Par la suite, Macias avait épousé la fille de Cheick Raymond et s’était établi en France. En début de spectacle, le chanteur et guitariste a rendu hommage à son père avec une pièce en français, puis a salué son beau-père en arabe.

La table aurait pu difficilement être mieux mise : il y avait déjà de l’émotion dans l’air et les sept musiciens qui accompagnaient Macias ne manquaient pas d’aplomb. Restait à voir comment le public réagirait. C’est que les très belles envolées plaintives que servait le leader avaient peu à voir avec ses succès. La plupart des festivaliers ont été séduits, or plusieurs, déstabilisés, ont préféré partir. Pour récompenser les gens de leur attention, Macias a décidé, à mi-parcours, d’entonner Dis-moi ce qui ne va pas, accompagné d’une ex-concurrente à Star Académie : Amélie Hall. Cette dernière, avec ses envolées à la Céline, jurait dans le décor. Et la chanson aussi, d’ailleurs. Mais on est rapidement retourné en Algérie pour achever le voyage sur un touchant duo en compagnie de Lynda Thalie.

Un bémol? La variété rythmique. Les titres plus animés, qui fonctionnaient le mieux, se sont faits un peu rares. Ce concert a néanmoins été une belle surprise.

Sam Shalabi

En première partie, le Montréalais Sam Shalabi, qu’on a vu récemment au Festival de musique actuelle de Victoriaville avec Land of Kush, est monté sur scène en trio. Le multi-instrumentiste a proposé sa vision du chaabi égyptien, où oud, claviers et programmations se mariaient derrière la voix d’Ariel Engle. Rien à redire sur les musiciens, mais on n’avait peut-être pas offert la bonne scène à Shalabi, qui aurait été plus dans son élément en salles, avec un public intéressé à son souci d’expérimentation et d’originalité. Qui plus est, il a été mal servi par la sono…

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