Macias et sa musique arabo-andalouse

Attrayant, mais pas pour tous

Cédric Bélanger – le journal de Québec

Ce n’était visiblement pas ce que plusieurs de ses fans attendaient mais, Enrico Macias a tout de même charmé le parc de la Francophonie, hier soir, en lui faisant découvrir ses racines algériennes à travers la musique arabo-andalouse.

Même si la programmation était claire à cet effet et que l’artiste avait annoncé, lors d’un point de presse, qu’il n’était là que pour jouer de la musique traditionnelle de son pays, de très nombreux spectateurs avaient, semble-t-il, cru qu’il offrirait ses classiques de la chanson populaire.

Résultat : des dizaines et des dizaines de personnes ont vidé les lieux après avoir réalisé que le septuagénaire avait fait table rase de ses tubes pour cette soirée. Il a tout de même interprété Dis-moi ce qui ne va pas, en duo avec la Néo-brunswickoise Amélie Hall, « un cadeau » qu’il a voulu faire à son public, mais ce fut tout.

Le reste de la veillée a été consacré à cette très belle musique arabo-andalouse, spécialement attrayante quand le tempo est élevé. Plusieurs de ceux qui ont sont restés ne se sont d’ailleurs pas gênés pour taper des mains ou se dandiner doucement. Il y a bien eu quelques longueurs, mais pas assez pour gâcher le plaisir.

Deux spécialistes et Lynda Thalie

Guitare à la main, Enrico Macias a tenu le coup vocalement une bonne partie du concert, lui qui était appuyé par sept musiciens de fort calibre. Parmi ceux-ci se trouvaient deux spécialistes de la musique arabo-andalouse; un violoniste qui a aussi joué de la flûte algérienne ainsi qu’un percussionniste.

« Je suis très heureux de revenir ici pour présenter cette culture algérienne qui me poursuit depuis ma naissance jusqu’à ce jour », a lancé le chanteur franco-algérien, qui a débuté la soirée en dédiant une pièce à son père violoniste, Sylvain, et à son premier maître, Raymond Leyris. Enrico Macias avait gardé une petite surprise pour la fin alors qu’il a invité une compatriote algérienne maintenant établie au Québec, Lynda Thalie, pour un duo qui a permis de conclure en beauté le spectacle.

Shalabi au mauvais endroit

Sam Shalabi s’est un peu retrouvé au mauvais endroit et pas dans la bonne case horaire, en ouverture de soirée. Le Montréalais d’origine égyptienne très réputé sur la scène rock indépendante présente une musique envoûtante, bien appuyée par la voix de la chanteuse Ariel Engle. Mais dans un parc de la Francophonie trop vaste et face à un public venu surtout pour Enrico Macias, la sauce n’a pas levé.

Il faut avouer qu’outre quelques mots gentils de la chanteuse sur les lumières rouges scintillantes, les artistes n’ont pas fait trop d’effort pour fraterniser avec la foule. Ceci dit, on retournerait les voir n’importe quand, mais dans un endroit plus intime, histoire de mieux savourer la musique de ce brillant compositeur.

cedric.belanger@journaldequebec.com

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