Enrico Macias a d’abord essayé de séduire les oreilles des Parisiens avec sa musique de prédilection, le maalouf arabo-andalou. C’est finalement par la chanson qu’il s’est fait connaître. Le chanteur est revenu à ses premières amours musicales, en enregistrant un disque-hommage à Cheick Raymond Leyris. Un retour aux sources d’une inspiration qui continue à le mener de scène en scène depuis plus de quarante-cinq ans.

> Jeudi 10 février à 20 h 30

à la Bourse du Travail

Article paru sur le progres

Photo: Alain Roberge, archives La Presse

Article : Jean-Christophe Laurence
La Presse

Enrico Macias se mettrait-il au hip-hop? On serait tenté de le croire en apprenant la nouvelle. Le chanteur français d’origine algérienne a en effet demandé au DJ montréalais Socalled de produire la moitié de son prochain album.

«C’est une occasion que je n’allais pas manquer, explique le musicien, rencontré hier dans un café du Mile End. D’une part parce que nous avons cliqué très naturellement dès la première rencontre. Et d’autre part parce que cela me donnera accès à un immense et tout nouveau public!»

De son vrai nom Josh Dolgin, Socalled est un artiste bien connu de la scène anglophone québécoise. Son mélange unique de klezmer et de hip-hop, ainsi que ses nombreuses collaborations avec des musiciens de tous horizons (Fred Wesley, David Krakauer, Gonzales) lui ont permis d’atteindre une certaine notoriété internationale. Plus de deux millions de personnes ont vu son fabuleux clip de You Are Never Alone sur YouTube et l’ONF vient de lui consacrer un documentaire (The Socalled Movie).

Mais il est vrai qu’on ne s’attendait pas à le voir travailler avec un chanteur de variétés français, qui nous a donné des chansons comme Les gens du Nord et Je n’ai pas oublié.

Bien que de générations et de familles musicales différentes, les deux hommes ont pourtant quelques petites choses en commun. Tous deux sont des adeptes du métissage et tous deux sont d’origine juive. Le prochain album de Macias étant exclusivement consacré aux chansons juives du monde, le choix de Socalled semblait particulièrement indiqué.

Le Montréalais, qui repart en France demain pour terminer l’enregistrement du disque, réalisera cinq titres au total, dont une version française de You Are Never Alone, traduite spécialement pour Macias. Le chanteur juif Theodore Bikel et une immense vedette raï qu’on ne peut mentionner (mais dont le nom commence par K…hem!) devraient par ailleurs participer à l’album. Les autres chansons seront produites par le fils de Macias, Jean-Claude Ghrenassia, mais devraient subir une «retouche Socalled» avant le mixage final.

À quel son s’attendre? «Ils sont ouverts à tout, explique Dolgin, agréablement surpris d’avoir une carte aussi blanche. Mais en gros, je vais faire ce que j’ai toujours fait. Mon but n’est pas de provoquer le public d’Enrico Macias, mais de lui montrer que ce chanteur est toujours d’actualité.»

Collaborer dans les deux sens

Pour la petite histoire, Socalled connaissait à peine Enrico Macias avant que la compagnie de disque EMI ne les mette en contact. «J’avais des vieux vinyles et je l’avais déjà échantillonné il y a 10 ans, mais sans plus», admet-il. «C’est en faisant des recherches que j’ai compris à quelle pointure j’avais affaire. Son mélange de pop avec une twist orientale est très intéressant. Et c’est un nouveau terrain d’exploration pour moi.»

Les deux artistes ont fait connaissance l’automne dernier, pendant le Festival sépharade de Montréal, auquel participait le chanteur français. Cette première rencontre a débouché sur une collaboration immédiate: à l’invitation de Socalled, Macias a prêté sa voix au morceau U and LVD qui devrait se retrouver sur le prochain album du Montréalais, prévu pour 2011.

«La chanson est basée sur une vieille mélodie hassidique, mais nous avons écrit les paroles ensemble. C’est en anglais et en français. Je crois qu’elle a du potentiel» ajoute le musicien, savourant manifestement cette prise improbable.

L’album, auquel participent aussi la rappeuse Roxanne Shante et le vieux chanteur de calypso The Mighty Sparrow s’intitulera Sleepover. Le disque est complété et Socalled est actuellement à la recherche d’une compagnie de disque à Montréal ou en France.

Le disque d’Enrico Macias doit pour sa part être terminé fin septembre et être dans les bacs pour Noël. «Tant mieux si son album sort avant le mien, lance Socalled en souriant. Ça donnera peut-être envie aux gens d’écouter mon disque…»

Article paru sur Cyberpresse.ca

Article paru le blog Agde infos

Enrico Macias à Agde…

Ce mardi 20 juillet a eu lieu le premier concert gratuit sur le scène Flottante à Agde, Enrico Macias a eu l’honneur de débuter cette nouvelle saison Agathoise de concerts, un public très nombreux venu s’installer tardivement sur les gradins mais aussi sur le Pont des Maréchaux et également Place Jean Jaurès ou un écran géant était installé en simultané avec celui de la scène, ( après une première partie de Dounia, article suivant ici même ), nous avons eu droit à un superbe tour de chant d’un chanteur qui a toujours su mettre en avant la Paix dans le monde et qui a attiré une génération venu le soutenir avec le même enthousiasme que son Amie de toujours Marthe Villalonga. 

Nous regrettons toutefois qu’un accident ai perturbé son retour vers Paris, puisque avons appris également que le chanteur Enrico Macias se trouvait parmi les 250 passagers du TGV qui a percuté un camion à 160 km/h à Lunel sans qu’il y ait eu de passagers blessé.

L’émission Paris-Québec, sous les étoiles, présentée par Daniela Lumbroso et Veronic Dicaire , sera diffusée le dimanche 12 septembre à 20h35 sur France 3. Vous retrouverez entre autres Corneille , Enrico Macias , Roch Voisine , Diane Tell , et Chimène Badi .

Le dimanche 12 septembre à 20h35 sur France 3, Daniela Lumbroso et Veronic Dicaire seront heureuses de vous présenter Paris-Québec, sous les étoiles.

A cette occasion, Corneille et Enrico Macias mélangeront leurs voix pour chanter de Parce qu’on vient de loin et Enfants de tous pays, pour un seul et même hymne à la fraternité.

Zaz, Chimène Badi et Nicole Croisille offriront une nouvelle version de Une femme avec toi.

Michel Delpech se déchaînera sur une chorégraphie country du Loir et Cher.

Roch Voisine affichera des choristes de luxe qui ne sont autres que Michel Fugain , Gérard Lenorman et Michel Delpech.

Ariane Moffatt se met à la batterie pour accompagner Diane Tell qui interprète Si j’étais un homme.

La troupe Haïti en scène reprendra Starmania, version reggae. Six mois après le tremblement de terre, la vivacité artistique de ce pays, lui aussi francophone, ne fléchit pas.

Des images des coulisses montreront aussi l’extraordinaire complicité des artistes qui, tous ensemble, ont décidé de s’investir pour offrir un show inoubliable.

Catherine Major et Gilles Vigneault seront aussi de la partie. En image : Patrick Bruel , Céline Dion , Garou , et tous les plus grands artistes Québecois, participeront à l’évènement.

Article paru sur Première.fr

Retrospective

Tout l’été, plongez dans plus de soixante ans d’archives vidéos de l’Ina pour revivre les événements qui ont marqué la région.

Aujourd’hui, LaProvence.com revient sur la fête des pieds noirs, le 29 juillet 1968 à Marignane. Après le rapatriement de nombreux pieds noirs en 1962, vécu pour beaucoup comme un traumatisme, une communauté commence à se créer autour de rassemblements. C’est l’occasion de se retrouver, de partager des souvenirs et de rester soudés.

Ce 29 juillet, Marignane accueille pour cette fête le chanteur à succès Enrico Macias. Il envoûte des milliers de personnes, massées dans les tribunes et sur la pelouse du stade municipal de Marignane. L’ambiance est joyeuse.

Considéré comme le chantre de la « nostalgérie », il évoque par sa voix et ses textes le pays perdu (Adieu mon pays reste l’un de ses plus grand succès) et devient l’interprète de la communauté exilée.

Publié le jeudi 29 juillet 2010 à 16H17  sur LaProvence.com

Dès 15 heures, les premiers spectateurs commencent à investir les gradins en face de la cathédrale d’Agde.

Les techniciens de la ville s’affairent depuis très tôt ce matin pour installer la sono et les jeux de lumière.

Puis ce sont les instruments de musique qui, progressivement, viennent trouver leur place sur la scène, suivis de prêt par leur muscien attitré qui vient superviser l’installation et faire les premiers réglages : Zizi et sa batterie, Amar et ses bongos, Henri, Thierry, Hafid, Bruno gagnent leur tabouret. Jean Pierre, de l’autre côté de l’Herault, a pris sa place derrière la console de mixage et, avec beaucoup de patience et de professionnalisme, répond à chaque demande des musiciens.

Durant ce temps, les gradins continuent de se remplir et c’est ensuite le long du parapet du pont que les retardataires (qui sont quand même la deux heures avant le concert) s’installent.

Peu à peu le décor se met en place autour de cette scène flottante hors du commun qui, en guise de toile de fond, bénificie de la haute silhouette de la cathédrale Saint Etienne qui aura l’élégance, une fois les feux allumés, de se mirer dans l’eau calme de l’Herault au devant de la scène.

Pour faire patienter les spectateurs, l’équipe locale de joute sétoise s’entraine au rythme soutenu et régulier de son barreur. Puis c’est maman caneton qui passe devant la scène pour emmener sa progéniture vers son lieu de repos, bientôt suivis par monsieur canard qui cherche avec ardeur sa petite famille.

DOUNIA, chanteuse au gabarit de petite fille sage mais à la voie puissante, ouvre la soirée accompagnée de ses trois musiciens. Cette autodidacte, pour qui «le chant révèle l’âme», a été révélée au Cap d’Agde en 2002, lors d’un radio crochet. Un tremplin musical qui lui permettra également de rencontrer Phil, qui partage sa vie artistique depuis maintenant six ans. Six années d’une fructueuse collaboration avec ce pianiste de talent qui, en 2008, leur permettra de sortir « Ailleurs », un premier album aux inspirations jazz, blues, gospel, classiques et arabo-andalou, sur lequel ont travaillé des collaborateurs de renom : Paul Robinson, ancien batteur de Nina Simone, Michel Crosio, pianiste et arrangeur pour Yannick Noah ou encore Ghani Krija, percussionniste de Sting. Quand beaucoup disent : «Faites du bruit!!!», Dounia & Phil préfèrent sans conteste ce mot d’ordre : «Faites du bien». Puis les feux s’éteignent à nouveau, laissant la nuit s’installer et les techniciens mettre la dernière touche avant l’entrée de notre artiste.

Pour faire patienter le public qui commence à s’agiter, Marthe Villalonga, venue en voisine saluer son ami, prend le micro et, après nous avoir présenté son dernier livre, se fait le devoir de nous présenter avec beaucoup d’humour son ami Enrico. Les musiciens viennent s’installer à leur place. On y est. On va enfin pouvoir se plonger dans l’ambiance maciasienne.

Enrico qui, malgré sa longue et brillante carrière, avoue faire une première ce soir en chantant dans un tel décor, vient rejoindre Marthe, salue chaleureusement son amie et le public venu nombreux l’applaudir. Tout est en place. La fête peut commencer.

Et c’est le VENT DU SUD qui se met à souffler sur la foule tout de suite conquise par la chaleur de la méditerranée. Enrico est en très grande forme ce soir, ne mettant pas longtemps à s’accaparer le public qui lui répond en echo à chaque micro tendu en sa direction. Il est heureux d’être là ce soir Enrico, menant ses musiciens dans une fête endiablée, réclamant toujours plus de rythme, innovant encore et toujours sur des succès pourtant chantés des centaines de fois. L’air d’Agde l’inspire et le public le sent bien qui, entre deux youyous, l’accompagne dans une balade pleine de chaleur, de fraternité et d’amitié.

Ainsi, nous aurons le plaisir d’entendre, tour à tour :
Le vent du sud
Aux talons de ses souliers
J’ai quitté mon pays et le voyage
Les gens du nord
Quand les femmes dansent
Paris, tu m’as pris dans tes bras (entrecoupé des millionnaires du dimanche et de mon coeur d’attache)
Aie, aie, aie, comme je l’aime
Un berger vient de tomber
La vie populaire
Les filles de mon pays
Solenzara
Le violon de mon père
Bettar ouel oud
Billah ya hammami
Ya rayah
Le mendiant de l’amour

Mais le public n’en a pas assez et ne veut pas laisser partir Enrico, qui toujours à l’écoute de son public, entraine encore une fois ses musiciens sur les chemins endiablés de L’oriental et El Porompompero.

Et après que les feux des projecteurs se soient éteints et que le silence soit revenu sur les eaux de l’Hérault, longtemps encore le son de la lampe d’Aladin et les vocalises d’Enrico ont continué de résonner aux oreilles du public subitement orphelin de son soleil.

Une magnifique soirée dans un cadre de rêve dont chacun, à n’en pas douter, se souviendra longtemps

MERCI MONSIEUR MACIAS POUR CETTE SOIREE DURANT LAQUELLE, UNE FOIS ENCORE, VOUS AVEZ TOUT DONNE A CES GENS VENUS VOUS APPLAUDIR ET COMMUNIER AVEC VOUS DANS LA CHALEUR DE LA FRATERNITE MACIASIENNE ET MEDITERRANEENNE.

NOUS VOUS SOMMES RECONNAISSANTS DE CES MOMENTS D EXCEPTION QUI NOUS LAISSENT INVARIABLEMENT ORPHELINS DES VOTRE DEPART

PRENEZ SOIN DE VOUS ET REVENEZ NOUS VITE AVEC, NOUS LE SAVONS, DE NOUVELLES CHANSONS A VOTRE REPERTOIRE

Vous étiez plusieurs ce matin à laisser des messages sur notre blog pour nous dire votre émotion à la suite de l’accident de TGV dans lequel se trouvait Enrico Macias de retour d’AGDE.

Pour ne pas affoler inutilement les fans,et face à une situation qui semblait rassurante, nous avons volontairement retardé l’acceptation de ces messages en attendant de plus amples informations.

Ce soir, nous sommes en mesure de vous rassurer tous

ENRICO MACIAS VA TRES BIEN, IL EST EN PLEINE FORME

 IL VOUS REMERCIE DE VOS MESSAGES D’ATTENTION

Je sais que vous êtes tous très impatients d’avoir des nouvelles du concert d’hier

Pour vous faire patienter encore un peu, voici une première photo

Enrico était en très belle forme, impulsant à ses musiciens un rythme effréné, innovant dans ses variations vocales, et respirant le bonheur d’être sur scène entouré de son équipe et de ses spectateurs.

Ces derniers ne s’y sont pas trompé et ont su, dès la première chanson rentrer dans l’ambiance maciasienne qui, bien qu’à ciel ouvert, était encore au rendez vous.

Je vous promets quelques images rapidement.

A l’heure même où a été prise cette photo aujourd’hui,

demain 20 juillet 2010 à 21 heures donc

Enrico Macias fera son entrée sur cette scène flottante

sur l’Hérault et pour laquelle la cathédrale Saint Etienne dresse une arrière scène majestueuse

et un site d’exception

Gageons que les quais et le pont enjambant l’hérault sur la gauche de cette photo seront pleins pour

 écouter le message de paix, de fraternité et d’amitié de notre chanteur.

Nous attendons nombreux tous ceux qui sont actuellement dans la région pour célébrer la fête maciasienne

Enrico Macias en spectacle au Festival d’été de Québec
Photo Le Soleil, Martin Martel

Nicolas Houle
Le Soleil

Ce n’est pas à une succession de refrains connus, mais à un retour aux sources qu’Enrico Macias nous a conviés, hier, au parc de la Francophonie. Celui qui a été contraint de quitter l’Algérie en 1961 s’est en effet plongé dans le répertoire arabo-andalou qu’il célébrait durant sa jeunesse.

Macias était visiblement heureux de se retrouver au Québec avec la musique de ses racines. À l’âge de 15 ans, le chanteur s’était joint à l’ensemble de Cheick Raymond Leyris, au sein duquel son père était violoniste. Par la suite, Macias avait épousé la fille de Cheick Raymond et s’était établi en France. En début de spectacle, le chanteur et guitariste a rendu hommage à son père avec une pièce en français, puis a salué son beau-père en arabe.

La table aurait pu difficilement être mieux mise : il y avait déjà de l’émotion dans l’air et les sept musiciens qui accompagnaient Macias ne manquaient pas d’aplomb. Restait à voir comment le public réagirait. C’est que les très belles envolées plaintives que servait le leader avaient peu à voir avec ses succès. La plupart des festivaliers ont été séduits, or plusieurs, déstabilisés, ont préféré partir. Pour récompenser les gens de leur attention, Macias a décidé, à mi-parcours, d’entonner Dis-moi ce qui ne va pas, accompagné d’une ex-concurrente à Star Académie : Amélie Hall. Cette dernière, avec ses envolées à la Céline, jurait dans le décor. Et la chanson aussi, d’ailleurs. Mais on est rapidement retourné en Algérie pour achever le voyage sur un touchant duo en compagnie de Lynda Thalie.

Un bémol? La variété rythmique. Les titres plus animés, qui fonctionnaient le mieux, se sont faits un peu rares. Ce concert a néanmoins été une belle surprise.

Sam Shalabi

En première partie, le Montréalais Sam Shalabi, qu’on a vu récemment au Festival de musique actuelle de Victoriaville avec Land of Kush, est monté sur scène en trio. Le multi-instrumentiste a proposé sa vision du chaabi égyptien, où oud, claviers et programmations se mariaient derrière la voix d’Ariel Engle. Rien à redire sur les musiciens, mais on n’avait peut-être pas offert la bonne scène à Shalabi, qui aurait été plus dans son élément en salles, avec un public intéressé à son souci d’expérimentation et d’originalité. Qui plus est, il a été mal servi par la sono…

Attrayant, mais pas pour tous

Cédric Bélanger – le journal de Québec

Ce n’était visiblement pas ce que plusieurs de ses fans attendaient mais, Enrico Macias a tout de même charmé le parc de la Francophonie, hier soir, en lui faisant découvrir ses racines algériennes à travers la musique arabo-andalouse.

Même si la programmation était claire à cet effet et que l’artiste avait annoncé, lors d’un point de presse, qu’il n’était là que pour jouer de la musique traditionnelle de son pays, de très nombreux spectateurs avaient, semble-t-il, cru qu’il offrirait ses classiques de la chanson populaire.

Résultat : des dizaines et des dizaines de personnes ont vidé les lieux après avoir réalisé que le septuagénaire avait fait table rase de ses tubes pour cette soirée. Il a tout de même interprété Dis-moi ce qui ne va pas, en duo avec la Néo-brunswickoise Amélie Hall, « un cadeau » qu’il a voulu faire à son public, mais ce fut tout.

Le reste de la veillée a été consacré à cette très belle musique arabo-andalouse, spécialement attrayante quand le tempo est élevé. Plusieurs de ceux qui ont sont restés ne se sont d’ailleurs pas gênés pour taper des mains ou se dandiner doucement. Il y a bien eu quelques longueurs, mais pas assez pour gâcher le plaisir.

Deux spécialistes et Lynda Thalie

Guitare à la main, Enrico Macias a tenu le coup vocalement une bonne partie du concert, lui qui était appuyé par sept musiciens de fort calibre. Parmi ceux-ci se trouvaient deux spécialistes de la musique arabo-andalouse; un violoniste qui a aussi joué de la flûte algérienne ainsi qu’un percussionniste.

« Je suis très heureux de revenir ici pour présenter cette culture algérienne qui me poursuit depuis ma naissance jusqu’à ce jour », a lancé le chanteur franco-algérien, qui a débuté la soirée en dédiant une pièce à son père violoniste, Sylvain, et à son premier maître, Raymond Leyris. Enrico Macias avait gardé une petite surprise pour la fin alors qu’il a invité une compatriote algérienne maintenant établie au Québec, Lynda Thalie, pour un duo qui a permis de conclure en beauté le spectacle.

Shalabi au mauvais endroit

Sam Shalabi s’est un peu retrouvé au mauvais endroit et pas dans la bonne case horaire, en ouverture de soirée. Le Montréalais d’origine égyptienne très réputé sur la scène rock indépendante présente une musique envoûtante, bien appuyée par la voix de la chanteuse Ariel Engle. Mais dans un parc de la Francophonie trop vaste et face à un public venu surtout pour Enrico Macias, la sauce n’a pas levé.

Il faut avouer qu’outre quelques mots gentils de la chanteuse sur les lumières rouges scintillantes, les artistes n’ont pas fait trop d’effort pour fraterniser avec la foule. Ceci dit, on retournerait les voir n’importe quand, mais dans un endroit plus intime, histoire de mieux savourer la musique de ce brillant compositeur.

cedric.belanger@journaldequebec.com

Photo Le Soleil, Yan Doublet

Valérie Lesage
Le Soleil

(Québec) Enrico Macias avait pour le Festival d’été de Québec (FEQ) et pour le public de la capitale un message de gratitude vendredi matin, à la veille de son concert avec l’Orchestre arabo-andalou. En conférence de presse, il s’est montré très touché que le FEQ lui demande de venir jouer ses racines plutôt que les succès qui ont fait sa renommée.

«Ça m’a beaucoup surpris et ça démontre un respect pour les cultures, en dehors des drames», a souligné l’artiste, manifestement ému. Né en Algérie et d’origine juive, Enrico Macias a dû s’exiler en 1961 avant la fin de la guerre et n’a jamais pu retourner dans son pays.

 «Malgré mon exil, malgré cette meurtrissure, j’ai, dans mon coeur, toujours été fidèle à l’Algérie, ma terre natale. Qu’importe si l’histoire a donné des drapeaux et fait des frontières. J’ai, au fond de moi, gardé les valeurs de mes racines, en particulier mes racines musicales.»

 Le chanteur est le fils d’un grand violoniste de musique arabo-andalouse, qui jouait pour le Cheikh Raymond, un maître du genre.

 «Il était le plus grand représentant de la musique arabo-andalouse en Algérie. Depuis ma naissance, cette musique coule dans mes veines. Je suis né et, quand j’ai ouvert les yeux, mon père jouait du violon…»

 Inutile de préciser à quel point cette musique est chère à Enrico Macias, même si ce n’est pas celle qui lui a ouvert les portes du succès.

 Ce soir, il ne jouera que des airs traditionnels arabo-andalous, accompagné de sept musiciens, dont un percussionniste et un flûtiste spécialisés dans ce genre.

 «Toute cette musique est basée sur le rythme. Il a fallu ajouter à mon orchestre ces deux éléments fondamentaux pour donner l’exacte valeur musicale arabo-andalouse», a-t-il expliqué.

Le genre musical a été influencé par le flamenco. Pendant des années, musulmans et juifs arabes sont restés en Andalousie et, avec les Espagnols, ils auraient inventé le flamenco (d’autres historiens disent toutefois que ce sont les gitans qui l’ont créé). Quand les Arabes ont quitté l’Espagne pour retourner sur leurs terres, ils ont métissé leur musique avec le flamenco, créant ainsi un nouveau style.

Idéaux partagés

Enrico Macias dit partager avec les Québécois des idéaux, comme la défense de leur identité, de leur langue et de leur culture, au nom de la diversité culturelle.

«Je suis pour la diversité et les échanges culturels. J’en rêve depuis 1963, depuis que j’ai écrit Enfants de tous pays. Pour que la fraternité existe, il faut des échanges culturels, a-t-il affirmé. La musique est universelle, elle peut se passer des frontières, elle permet de mieux s’aimer, de mieux de comprendre et elle traverse les frontières.»

Ce soir, donc, Enrico Macias chantera avec son coeur. Sa fierté, ses racines, son envie de partager et son désir de paix.

Cédric Bélanger
Journaldequebec.com

«Je vais avoir bientôt 72 ans et je ne pensais pas qu’un jour, j’allais revenir au Québec faire un spectacle uniquement de musique arabo-andalouse.»

Enrico Macias est-il heureux de venir faire découvrir aux Québécois la musique de son pays? Mettez-en. Deux fois plutôt qu’une. Au cours d’un point de presse, hier, il a remercié le directeur général M. Gélinasse (sic) et le Festival d’été pour lui avoir donné l’opportunité de venir pour « autre chose qu’un spectacle habituel dans lequel il chante les chansons de son répertoire ».

« Vous avez accueilli la culture algérienne. Malgré mon exil, malgré cette meurtrissure que j’ai dans mon cœur et qui subsistera jusqu’à la fin de mes jours, j’ai toujours été fidèle à l’Algérie parce que c’est ma terre natale. Comme j’avais la nationalité française, j’ai défendu les valeurs de la France qui m’a éduqué, accueilli, quand nous avons été obligés de partir. Mais au fond de moi, je garde les valeurs de mes racines, en particulier musicales. »

10 000 heures par coeur

La musique arabo-andalouse est l’héritière de la musique chrétienne, pratiquée en Espagne et au Portugal, et de la musique afro-berbère du Maghreb. Elle est, rappelle M. Macias, à la base de son répertoire populaire.

Le genre, explique-t-il, se compose de 5 000 morceaux s’échelonnant chacun sur deux heures et les artistes, musiciens et chanteurs doivent les connaître par coeur. Évidemment, le concert que donnera Enrico Macias sur la scène Molson Dry, ce soir, sera constitué d’une sélection de ces morceaux de musique.

« Tout cela représente 10 000 heures de musique qu’on doit connaître pour pouvoir jouer dans un orchestre arabo-andalou. Quand on chante, il faut apprendre les textes par cœur. Chez nous, on ne lit pas les textes pendant un concert », souligne M. Macias, qui semblait hésiter entre le par coeur et la lecture.

« Moi, comme c’est un peu difficile… Et puis non, je connais tout par cœur alors je vais le faire sans aide-mémoire. »

Spécialistes invités

Pour les besoins de ce spectacle qu’il a déjà joué ailleurs, M. Macias sera entouré de sept musiciens, dont deux spécialistes de la musique arabo-andalouse.

« Depuis le début de ma carrière, j’essayais d’introduire, dans mes spectacles, un peu de cette musique mélangée avec des chansons que j’ai écrites. Mes musiciens sont habitués à la musique, mais j’ai quand même invité dans mon orchestre deux spécialistes : un violoniste qui joue en même temps de la flûte algérienne et un percussionniste. J’aurais pu m’en passer, mais toute cette musique est basée sur le rythme. Et le rythme ne peut être donné que par des gens qui le sentent. »

cedric.belanger@journaldequebec.com

http://lejournaldequebec.canoe.ca/journaldequebec/artsetspectacles/musique/archives/2010/07/20100709-225745.html

Par Kevin Dougherty, Montreal Gazette

Photo prise par : FRANCOIS LO PRESTI , AFP

QUEBEC – Enrico Macias was born into a Jewish family in Algeria and left almost 50 years ago, near the end of Algeria’s war for independence.

But even though he has never been back to Algeria and has a French passport, Macias will put on a show of classical Arab-Andalusian music Saturday at Quebec City’s Festival d’été.

« We had to leave, against our will, » Macias told reporters Friday. « Because of history. »

Macias built a career in France as a popular singer, although much of his popular repertoire recalls the exile from Algeria of the « pieds noirs, » Europeans and others, such as himself, who left Algeria and consider themselves exiles.

« I have always been faithful to Algeria because it is my native land, » he said.

The roots of Arab-Andalusian music in the Maghreb region of North Africa are in the Spanish Andalusia, where he recalled Christians, Jews and Muslims lived in « perfect harmony » until the advent of « Isabella the Catholic. »

The marriage in the late 15th century of Isabella of Castile to Ferdinand II of Aragón created Spain and ended that harmony, leading to the persecution and expulsion from Spain of Muslims and Jews.

Macias will be backed up by seven musicians, including a flute player and percussionist from Algeria.

He described the Arab-Andalusian repertoire as « 10,000 hours of music » that is transmitted orally, not in written form.

« I know it all by heart, » he said.

kdougherty@thegazette.canwest.com

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