MEMOIRE ET TOLERANCE

 

Le 20 Août 1955Raymond LEYRIS était avec son fils Jacques sur un banc public de Constantine

Lorsque les "émeutes du Constantinois"* éclatent, ils décident de rentrer en empruntant des petites ruelles de Constantine. Sur leur chemin, soudainement, un homme vient arracher le chapeau de Raymond et s'enfuit avec. Le petit Jacques s'insurge mais son père lui demande de se taire et d'accélérer le pas.
Le lendemain, ce même monsieur s'approche de Raymond pour lui rendre le chapeau et repart après avoir été chaleureusement remercié. Raymond explique alors à son fils qu'un homme qui porte un chapeau est considéré comme européen et risque donc, à ce titre, d'être tué par les émeutiers. En faisant ce geste brutal au regard de l'enfant qu'était Jacques, cet homme a sûrement sauvé la vie de Raymond ce jour là.


Ce témoignage a été rapporté par Monsieur Jacques LEYRIS en février 2008. Il témoigne de l'amitié judéo-arabe qui régnait au sein de la population constantinoise à cette époque et de l'intelligence de Cheikh Raymond qui a su l'exprimer en créant et dirigeant, dans une parfaite harmonie, un orchestre composé de musiciens issus des deux confessions.


Monsieur Jacques LEYRIS poursuit pour dire que son père aussi, dans d'autres circonstances, a sauvé la vie de beaucoup de personnes dont certaines étaient musulmanes.
Avec le temps, les mémoires se sont brouillées et certains sont devenus amnésiques.


Mais pour Enrico Macias, La mémoire est un DEVOIR.


- *Emeutes du constantinois: il s'agit de membres du FLN algérien qui dans un faible élan de violence, a voulu faire réentendre sa voix. Il y a eu beaucoup de morts coté Français (Européen). Cela a eu lieu principalement à Skikda (Philippevile), Constantine, Guelma et Sétif.

 

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13.05.2012 20:06