En 1961, Enrico Macias arrive en métropole avec pour tout bagage, sa guitare, une valise et son dernier traitement d'instituteur. Il gratte sa guitare aux terrasses des cafés et tente sa chance en frappant aux portes des cabarets. Engagé au «Drap d'or», il fait la connaissance de Raymond Bernard, qui produira son premier album. Avec «Adieu mon pays» et «Cinq Colonnes à la une», Enrico devient le chanteur de référence pour des millions de réfugiés, rapatriés d'Algérie. Peu à peu, sa carrière prend une tournure internationale et le secrétaire général de l'Onu lui décerne le titre de «Chanteur de la paix». A travers ses chansons, Enrico Macias évoque la paix, l'amour, son pays et la fête.
Juif, algérien, français, d'origine kabyle, tunisienne, espagnole, Enrico Macias ou Gaston Ghrenassian, c'est pareil dit-il, est d'abord un homme qui chante la vie, sa vie, et l'histoire qu'il a traversée en témoin, spectateur et protagoniste.
Car au-delà du chanteur populaire, qui peut parfois en faire, à tort, sourire certains, Enrico Macias est un homme engagé, pour la paix, pour la mémoire, pour un avenir meilleur. Et c'est précisément ce qu'a toujours dit sa musique. Au fil de concerts filmés en France, en Egypte, d'entretiens et d'images d'archives, "Enrico Macias, le chant de la mémoire" s'attache à décrypter l'homme et ses engagements à travers sa musique. Celle, arabo-andalouse, de l'enfance à Constantinople, quand juifs, musulmans et chrétiens vivaient en bonne entente. Celle qu'il s'invente quand, obligé de quitter l'Algérie en guerre, il se heurte à l'incompréhension du public métropolitain. Celle par trop inconsistante d'un moment d'égarement. Celle enfin de la maturité quand, il revient à ses racines, en précurseur de la génération du raï.
Des facettes d'une musique qui rendent compte de l'histoire d'Enrico autant que de l'Histoire elle-même.