Monsieur MOLINA 1

 

Durée: 90 mn    
Genre Téléfilm Comédie dramatique
Origine Fra 2005 Stéréo
Réalisation Thierry Binisti    
Scénario Sylvain Saada    
Production Images et compagnie avec la participation de France 3
Musique Daniel Mille    
Distribution
Enrico Macias monsieur Molina
jean-Claude Drouot Bonnard
Samira Lachhab Amina
Anne-Gisel Glass Mireille
     
Diffusion télévisée : mardi 11 avril 2006 à 20h50 sur France - mardi 30 octobre 2007 à 20h50 sur France 3

 

L'histoire

Monsieur Molina, instituteur à la retraite, est juge de proximité, une fonction nouvelle qui a pour vocation de soulager les tribunaux pour les délits mineurs. Avec le dossier Bonnard, il doit ramener la conciliation dans une famille où les deux fils, Jimmy et Laurent, portent plainte contre leur père pour détournement d’héritage. En effet, Bonnard vient de faire une donation à Amina, une jeune fille inconnue dont ils ignorent l’existence et qui se révèle être leur demi-soeur, née d’une relation amoureuse secrète. Un concours de circonstances veut que Bonnard soit un ami de Molina.
Les origines algériennes d’Amina ont tout pour séduire Monsieur Molina qui se montre plus apte à la diplomatie avec elle qu’avec Nadia, sa propre fille...

 

 

Entretien avec Enrico Macias qui interprète 'Monsieur Molina'

Propos recueillis par Benjamin Delsol pour France 3

Depuis plus de quarante ans, Enrico Macias parcourt le monde, délivrant ses chansons comme autant de messages d’amour, de solidarité et de paix. Aujourd’hui, pour son premier grand rôle à la télévision, « le Mendiant de l’amour » devient juge de proximité ; le chanteur populaire et engagé se change en acteur, s’effaçant derrière un Monsieur Molina au grand coeur. Un homme qui tente de rassembler ceux qui se déchirent, un homme qui lui ressemble… Rencontre avec un jeune comédien de soixante-sept ans qui compte bien trouver le temps de concilier ses deux talents.

Envie de comédie
Je suis effectivement un homme de défis. Mais je les accepte uniquement s’ils sont à ma portée. Je ne me risquerai pas à courir un cent mètres en dix secondes, alors que jouer la comédie m’a toujours attiré. Si la musique a évidemment marqué ma vie et continue encore aujourd’hui, le cinéma a toujours fait partie de mes envies. Simplement pour explorer un autre univers, pour découvrir un autre moyen d’expression. Mais je n’ai jamais envisagé cela comme une récréation. En tenant, il y a une dizaine d’années, le rôle principal d’un vaudeville (Quelle nuit ! de Jean-Luc Moreau, joué dans plus de soixante villes en France en 1992, ndlr), j’ai énormément appris. Et cette expérience n’a fait que renforcer mon désir. Pourtant, jusqu’à présent, à l’exception d’un petit rôle dans La vérité si je mens 2 (2001), je n’ai pas eu beaucoup d’occasions. Car tout cela ne dépend pas de moi, mais des propositions que l’on me fait. Et très logiquement, en tant que chanteur, je n’intéressais pas forcément les réalisateurs.

Faire oublier Enrico
C’est un formidable cadeau de Serge Moati, un ami pour qui j’éprouve beaucoup de respect et d’admiration. Lorsqu’il m’a contacté avec Nicole Collet et présenté le projet écrit par Sylvain Saada, j’ai tout de suite été emballé. Car plus qu’un simple rôle, Monsieur Molina me collait à la peau. Ils avaient imaginé un personnage spécialement pour moi. C’est beaucoup plus agréable d’endosser un costume sur mesure que prêt à porter !
Monsieur Molina me ressemble, et c’est là toute la difficulté : il fallait que je gomme Enrico Macias pour que les téléspectateurs se retrouvent non pas face à l’homme qu’ils connaissent, mais bien face à ce juge de proximité — un métier très utile dont j’ignorais l’existence avant de lire ce scénario — qui tente de réconcilier une famille en conflit. Et là, en l’occurrence, celle de son meilleur ami, riche bourgeois, qui a caché à ses deux fils l’existence d’une fille d’origine maghrébine née d’une relation adultérine.

Ressemblances frappantes
Comme moi, Molina est un rapatrié d’Algérie qui cherche ses racines, qui vit avec ses traditions et ses frustrations. Comme moi, il a été instituteur à Constantine (à la fin des années 1950, ndlr)… Mais au-delà de ces « coïncidences », c’est surtout par ses actions — en faisant preuve de la plus grande justice possible —, ses réactions et ses intentions de réconcilier les gens, de les aider à retrouver la paix, qu’il me ressemble. Cela vaut aussi bien pour les différentes actions que j’ai accompagnées en ayant été nommé, en 1997, par Kofi Annan ambassadeur chargé des missions de paix, de fraternité et d’aide aux enfants de tous pays, que dans mon quotidien où, par exemple, lorsque des amis se séparent, cela me fait tellement de peine que j’essaie de réparer tout ça ! Mais, malheureusement, je ne gagne pas à chaque fois !

Etre le meilleur
J’ai d’abord rencontré Sylvain Saada à qui j’ai soumis quelques idées dans un scénario extrêmement bien écrit. Pour moi, la valeur de l’histoire et la richesse des dialogues passent avant tout. Ensuite, j’ai beaucoup travaillé avec Thierry Binisti. C’est un réalisateur à l’écoute qui m’a donné de nombreux conseils. Nous avons fait plusieurs lectures ensemble. Il a donc commencé à me diriger avant le tournage. Je savais exactement ce qu’il attendait de moi. Je me devais d’être à la hauteur. De toute façon, quel que soit le domaine, lorsque je m’engage dans une activité, je donne toujours le meilleur. Durant le tournage, j’étais très studieux. Chaque soir, je répétais avec mon coach Jacqueline — que j’appelais Jacoach ! — et je ne pouvais m’endormir sans connaître parfaitement toutes mes répliques du lendemain.
J’ai passé un mois à Lille avec des comédiens généreux et talentueux, et une équipe formidable, où nous étions tous portés par la même envie de faire un film réussi. Une énergie et une chaleur humaine qui nous ont fait oublier le froid du mois de décembre. Ce qui m’a permis de constater que, quarante ans après l’avoir chanté, je ne m’étais pas trompé : « Les gens du Nord ont dans le coeur le soleil qu’ils n’ont pas dehors »…


Réconciliation
En se voyant confier cette affaire judiciaire, Molina est surpris de constater que son ami de longue date — qui fait quasiment partie de la famille, même s’il l’a un peu perdu de vue — est traîné devant la justice par ses propres enfants qui n’acceptent pas de le voir léguer un bien à cette fille dont ils ignoraient l’existence. Mais c’est vrai que ce qui le dérange plus que tout, c’est que son ami (interprété par Jean-Claude Drouot) ne lui ait rien dit. Il se sent trahi. Et je le comprends ! Car, moi le premier, je n’aime pas que l’on me cache des choses. Si un ami organise une fête sans m’inviter, je peux carrément ne plus lui parler. Chez nous, nous sommes entiers et très susceptibles. Ensuite, nous faisons quand même des concessions, notamment dès que cela concerne la famille. Comme dans le film, il m’est arrivé de me fâcher avec mon fils ou ma fille, mais je suis prêt à tout pour arranger la situation. Et je fais souvent le premier pas. Tout comme Molina qui retourne voir sa fille avec qui il est fâché, prétendant pourtant que c’est à elle de tenter de renouer le dialogue. Mais il y a des serments d’amour et d’affection qui sont plus forts que tout…

Monsieur Molina 2 ?
Si France 3 et les producteurs souhaitent poursuivre l’aventure, je signe sans hésiter ! De mon côté, je trouverai le temps nécessaire pour incarner Monsieur Molina. Quoi qu’il en soit, je repars, dès la fin du mois de mars, sur les routes de France, pour une série de concerts, avant la sortie en avril prochain de mon nouvel album, La Vie populaire, écrit, comme le précédent — Oranges amères — par Jean-Loup Dabadie, Kent, Art Mango et bien d’autres.

Entretien avec Enrico Macias qui interprète 'Monsieur Molina' (11 avril sur France 3)
Propos recueillis par Benjamin Delsol pour France

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12.06.2012 19:05