Enrico Macias dit de lui dans son livre "Non, je n'ai pas oublié" :
" Il a le don de servir l’interprète. Excellent musicien, il ne tire pas la couverture à lui,….. C'est un faiseur d'écrin musical. Quel que soit le bijou, il met un point d'honneur à lui donner de l'éclat, attirant l'oreille dès l'introduction, élaborant des contre-chants dignes d'être des mélodies, soulignant le thème avec tant de finesse que le plus banal des refrains prend un relief inattendu."
Au travers de ces éloges respectueuses, il nous parle de son ami de toujours, Jean Claudric
Jean Baccri dit Jean Claudric, mais aussi connu sous le pseudonyme de Sam Clayton, est né le 13 septembre 1930 à Alger. Compositeur, arrangeur, chef d'orchestre, il s'installe à Paris en 1955.
La collaboration entre Enrico Macias et Jean Claudric débute en 1963 et a porté de nombreux fruits.
En parcourant la base de données de la Sacem, j'ai dénombré à l’actif de Jean Claudric pas moins de 8 créations ou arrangements musicaux et 34 titres de chansons pour notre chanteur. Mais il se peut fort qu’il y en ait plus encore. Bon nombre de ces titres sont co-composés avec Enrico.
Jean Claudric a composé notamment les entrées de l’Olympia 1982 avec "Soleil" et 1980 avec "Taina" et arrangé un certain nombre de morceaux classiques pour leur interprétation magistrale par le guitariste émérite qu’est Enrico
Jean Claudric maîtrise aussi parfaitement l'art de l'instrumentation. Il excelle dans l'habillage des mélodies. Pour Enrico, et avec son oreille exercée, il a toujours su mettre la note juste au bon endroit afin qu'elle soit jouée par le bon instrument.
Qu'elles soient conjointes ou disjointes, les notes choisies par Jean Claudric finissent toujours dans la même gamme tellement elles sont respectueuses du thème principal de la mélodie.
Le répertoire d'Enrico est, comme on le sait, teinté par la musique orientale et c'est pour cela que Jean Claudric (sans doute éclairé par ses origines algériennes), s'est imposé un travail rigoureux qui respecte cette caractéristique pour toujours la servir au mieux.
Il est important de souligner que, pour chaque spectacle, c'est avec la même rigueur et le même respect qu'il réécrit les arrangements, allant parfois même jusqu'à les perfectionner en y exprimant son approche immanente, ce qui donne des résultats dépassant l'aspect esthétique et relevant du merveilleux.
Les exemples sont multiples et nous pensons que l'un des plus représentatifs de ce travail "mystique" est "Le violon de mon père" à l'Olympia en 1995.
Extrait "Le violon de mon père" - Olympia 1995
Comme l'ensemble de son travail pour Enrico, cette version nous amène à penser qu'il a un franc penchant pour les violons. Ceci est si vraisemblable que lorsqu'on écoute ses arrangements pour d'autres artistes ( et là, nous ne pouvons pas oublier de signaler qu'il a encouragé et aidé beaucoup d'artistes de tous bords, notamment algériens comme Brahim Izri, Malika Domrane et Sofiane dont vous pouvez écouter un extrait ci dessous....) , on constate qu'il met quasiment toujours en valeur la beauté des accompagnements aux violons.
Aujourd'hui encore, on peut applaudir régulièrement Jean Claudric et sa formation au "Petit journal Montparnasse".