Forte de sa culture judéo-arabe et de son expérience
du malouf, l'inspiration d' Enrico
Macias est essentiellement nourrie en cette année 1962 par
ses sentiments de déchirure et les peines amoureuses. Avec l'air de
fête qui lui collera à la peau durant toute sa carrière, il signe de
très jolis textes qui, pour certains, deviendront des incontournables
de ses spectacles comme "Adieu
mon pays" et "L'oriental". Puis s'ensuivent de très belles mélodies comme "Chiquita" et "Oh
guitare, guitare".
Après son passage à Bobino en 1963 et
la rencontre avec Jacques DEMARNY qui
deviendra son complice en écriture, c'est le début de la carrière que
nous lui connaissons. Le million d'exemplaires de "Enfants
de tous pays" qui fut son plus grand succès et d'autres textes
comme "Ma
maison, ma maison", lui permettent de devenir l'idole de dizaines
de milliers de pieds-noirs. Désormais, les succès s'enchainent. "La
femme de mon ami", "El Porompompero", "L'île
du Rhône", etc...
Après "Il
reste aujourd'hui" en 1963,
c'est avec "Vieille
terre" qu'il fait son deuxième clin d'œil à ce qu'on appelait
à l'époque, "la terre promise".
L'Olympia est
la plaque tournante de tous ses concerts. Il s'est fait le plaisir
de s'y produire très souvent. Soucieux d'élargir son public
pour ne pas se limiter à être le seul représentant des pieds-noirs,
et sur les conseils deMarcel
AMONT, il décide de délaisser sa guitare le temps de quelques
couplets pour être libre de ses mouvements et transformer ses spectacles
en une "fête orientale" où
le public peut retrouver la chaleur et les rythmes de l'autre rive
de la Méditerranée.
Sa visite en Israël en 1967 le
sensibilise encore plus profondément si besoin était, aux tragédies
engendrées par les conflits et les guerres. Dans cet élan, suivant
son cœur naturellement généreux, il se lance dans son combat pour la fraternité et paix et s'en fait le messager. "Non, je n'ai pas oublié" écrite
l'année précédente en réponse à ceux qui lui reprochaient de renier
ses racines lui donne cette profonde conviction d'être le messager
des causes justes. L'expression de ses sentiments sincères lui
vaudra d'être considéré comme un rêveur, un utopiste. Mais l'on
comprendra plus tard qu'il était le témoin de son époque avec un "Le port est triste" qui
fait sûrement référence à l' "EXODUS" est
l'un de ses titres phares qui annoncera un sincère engagement en
faveur de la paix.
Cette même année lui inspire, lors d'un voyage dans le nord, un autre
de ses grands titres : "Les Gens du nord".