Laissant progressivement place aux "COMPACT DISCS", les vinyles commencent dès 1988 à disparaître. Après un premier essai avec "Mon chanteur préféré" en 1986, TREMA édite le premier CD d'Enrico comportant plus de titres que le 33T éponyme, pour consacrer et immortaliser le grand succès de l'Olympia 1989.
C'est ainsi que commence l'année 1990 pour notre chanteur. Elle s'achèvera en le plongeant dans un nouveau projet qui verra le jour l'année suivante. Paix, cause féminine et cosmopolitisme caractérisent ce nouvel album avec des titres comme "Les enfants d'Abraham", "Les femmes de pardon" ou "Paris voyage". Des airs gitans et surtout de la musique orientale viennent l'agrémenter dans de très belles compositions comme "Come on bye bye" et "Gitano".
La même année, plusieurs singles reprennent quelques titres de cet album mais en créent d'autres tels "Un amour, une amie", "Ma guitare à mon fils" ou "Pour ton mariage".
En 1992, c'est la sortie dans les bacs d'une compilation de 11 titres intitulée "Pour ton mariage" et qui reprend les principales chansons de l'année précédente.
Dans un esprit très convivial et festif, Enrico fête ses 27 ans de carrière à l'Olympia et Sylvain, Jean Claude et Jocya y sont à l'honneur pour chanter respectivement: "Le violon de mon père", "Ma guitare à mon fils" et "Pour ton mariage". Plus décontracté que jamais et usant d'un grand humour, il permet à Ginni Gallan de passer pour la première fois à l'Olympia en l'accompagnant dans "Un amour, une amie".
Archives personnelles Naji
Sylvain Enrico et Jean Claude réunis sur la scène de l'Olympia (1992) pour chanter et jouer "le violon de mon père" et "ma guitare à mon fils"
Archives personnelles Naji
Jocya et Enrico " Pour ton mariage"
Olympia 1992
Puis, c'est la sortie en 1993 d'un superbe album intitulé "A Suzy" dans lequel on peut apprécier la chanson qui a donné son nom à cette œuvre. Enrico y chante aussi la triste histoire de la chasse des juifs et des arabes d'Espagne et rappelle ce malheureux exode des deux communautés sous le titre "les clés de Tolède". La nostalgique "Rien n'a changé", "Nous les Africains" et "Dieu de l'espérance" sont d'autres titres qui figurent sur ce CD.
Entre plateaux de télévision et quelques représentations en France, l'année 1994 s'achève avec la sortie du célèbre "Le meilleur d'Enrico Macias", un choix subtile de 19 de ses anciens titres avec en inédit, "Enfants de tous pays" en Italien.
Après la classique chanson française, le disco, le Cha cha cha et quelques autres genres musicaux, c'est le Reggae qu'Enrico expérimente en 1995 dans un hommage à Johnny Halliday. "Et Johnny chante l'amour" est le titre de cet album dans lequel il met en musique un cri du cœur destiné à Suzy intitulé "Parle moi de toi". "Papy", "Brésil" et "La dernière prière" expriment ses sentiments sur la nostalgie, le voyage et la paix. Enfin, "Le chanteur de la famille" est un clin d'œil à Raymond bien-sûr mais aussi à la tradition festive des familles.
Du 2 au 21 Novembre de cette même année, c'est l'incontournable passage à l'Olympia où il triomphe sous la direction de Pino Latucca et avec les arrangements de Jean Claudric. La choriste Laurya Lammy fait une prestation très remarquée à ses cotés et, avant d'entamer le final dans lequel il regroupe "L'oriental", "El porompompero", "folklores arabes" et "Le mendiant de l'amour", c'est au tour de Deborah Morgan de faire son apparition sur scène pour l'accompagner dans "La dernière prière". Un spectacle fabuleux qui sortira en vidéo au début de l'année 1996 puis en CD.
Extrait
Olympia 1995
Cette même année, Jacques Demarny devient président de la SACEMet à la même période Enrico est invité à New York par Boutros Boutros-Ghali qui lui explique que dans le cadre des programmes humanitaires de l'O.N.U, il a l'idée de créer un nouveau corps diplomatique qu'il nommera "Messagers de la paix". Son remplacement par Kofi Annan n'écarte pas cette idée et en Juillet 1997, Enrico rejoint Michael Douglas, Barbara Hendricks, Muhammad Ali, Luciano Pavarotti......dans cette mission, au service du secrétaire général, pour la paix et les droits de l'enfance.
Occupés par leurs nouvelles responsabilités, et n'étant donc plus libres de consacrer beaucoup de temps à l'écriture, Enrico Macias et Jacques Demarny marquent un ralentissement dans leur élan créateur. Regis Talar produit donc en 1997, sous l'étiquette d'EUROPE1, un double album de 32 titres des meilleurs succès en version live à l'Olympia de 1964 à 1995. C'est ainsi que, pour la première fois, on peut écouter ces enregistrements améliorés par la nouvelle technologie numérique. Trois merveilleuses reprises viennent compléter ce produit. Ce sont l'expression du profond respect d'Enrico pour 3 monstres de la chanson française: Jacques Brel avec "Ne me quitte pas", Georges Brassens avec "Chanson pour l'Auvergnat" et Charles Aznavour avec "La mamma".
La rencontre de Taoufik Bestandji et Jacques LEYRIS donne l'idée à ce dernier de rendre un hommage à Raymond dans la pure tradition Constantinoise.
Jusqu'alors, se contentant d'évoquer Raymond et reprendre quelques airs de la musique arabo-andalouse au grand plaisir de son public, Enrico considérait que chanter du malouf était comme une traitrise envers son maître spirituel. Mais cette rencontre est l'occasion idéale pour faire le grand virage et le retour aux sources tant espéré. Tous les deux sont enfants et petits enfants de grands chouyoukhs qui ont laissé leurs noms en lettres d'or sur cette musique.
Après de longues semaines de répétition et un ajustage au centre culturel algérien à Paris, c'est à Bourges qu'ils donnent naissance à cet hommage exceptionnel. C'est une magnifique réussite parce que contrairement aux albums précédents qui n'ont jamais dépassé les 50.000 exemplaires, celui-là se vendra à plus de 100.000, vulgarisant ainsi cette musique en France.